Hier, à l’hôpital de Mont-Saint-Martin, 150 personnes ont protesté contre la fermeture de la pédiatrie. La foule en a profité pour apporter un soutien à la maternité et rappeler à l’État qu’il a un rôle à jouer.
C’est déjà pas mal ! » C’est en ces termes que les membres du Comité pour un hôpital général public du territoire de Longwy (CHGPTL) ont salué la présence de plus de 150 personnes dans la cour d’honneur de l’Hôtel-Dieu, à Mont-Saint-Martin, hier en début d’après-midi.
La foule était réunie pour protester contre la fermeture du service de pédiatrie de l’hôpital. « Il faut être sérieux, a annoncé en préambule Patrice Zolfo pour le comité , sans pédiatrie une maternité ne peut pas sérieusement vivre ! »
Le CHGPTL a souligné l’importance d’une mobilisation générale : élus, personnels de l’établissement, médecins de ville, patients et usagers mais également de toute la population.
« Une santé à deux vitesses »
Et comme chaque force vive compte, c’est saint Nicolas qui a embrayé. « Je suis venu dernièrement dans le service pédiatrie. J’ai entendu les inquiétudes des docteurs et des sages-femmes mais également des parents. Ceux de Laura, atteinte de polyarthrite dont la maman, sans voiture, ne pourrait aller la voir à Arlon. Mais aussi ceux de Kevin, diabétique, qui, s’il était hospitalisé à Metz ou Briey, ne pourrait recevoir quotidiennement la visite de sa famille… », a-t-il expliqué derrière sa barbe blanche, en ajoutant que « contrairement à la légende, je ne fais pas de miracle. Mais vous avez eu un réflexe citoyen, celui de dire : « Nous ne voulons pas de cette décision ! » »
Cette fermeture, justement, a été fortement critiquée, mais plus généralement, c’est la gestion de l’avenir de l’hôpital qui a été conspuée. « Le groupe SOS se présente en sauveur, mais c’est un des leaders du social business en France. Il gère la santé comme une entreprise privée en réalisant des économies sur la masse salariale. Entre SOS qui gère depuis Paris et l’État qui maintient le cap de la baisse des dépenses publiques, nous avons une santé à deux vitesses. Une pour les riches et l’autre pour les pauvres », a énoncé un membre du Comité. « Contre la logique de l’argent et pour le principe républicain où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins », le comité a invité les participants à rejoindre ses rangs. Le CHGPTL a d’ailleurs annoncé qu’à partir de janvier prochain, il rejoindrait la Coordination nationale de défense des hôpitaux et maternité de proximité, rassemblant plus de 250 organisations locales de tout le pays.
615 naissances cette année
Plus éloignés de la politique, des membres des services de pédiatrie et de la maternité ont témoigné pour expliquer, en termes simples, à quoi ils servent.
Bronchiolite, détresse respiratoire brutale, appendicites, maladies chroniques et ambulatoires sont le lot quotidien du service pédiatrie. Celui-ci accueille la mère et l’enfant « car le lien avec la cellule familiale est aussi important que les médicaments » pour les 6 000 enfants de 0 à 6 ans et les 10 000 de 6 à 16 ans qui passent chaque année par ce service.
Quant à la maternité, à quelques semaines de la fin de l’année 2012, elle a notamment réalisé 615 naissances, 7 500 consultations gynécologiques, 5 000 consultations obstétricales et nombre d’échographies en 3 et 4D.