Je passe souvent le soir sous les galeries du Palais-royal. Vers 20 heures, les « ombres » s’installent ici et là, hommes sans domicile qui ont choisi ces galeries – des courants d’air! – pour s’abriter et dormir dans un sac de couchage, des cartons ou des couvertures. L’un d’eux, stoïque, se cale contre la parois du petit passage rejoignant le rue Montpensier, et lis, sans lumière, continuellement.
Et tout cela se passe – contraste étrange et troublant! – sous les vitrines des magasins de luxe du Palais-royal et près des restaurants du quartier.
Je sais qu’il y a beaucoup de sans logis à Paris, mais ce spectacle de la misère étalée, dans le froid, sous ces galeries vieilles de plus de deux siècles, est tout simplement insupportable.