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ESPÉRANCE de VIE: Tout le monde n’a pas le même crédit – eLife

Publié le 17 décembre 2012 par Santelog @santelog

La durée de vie a augmenté de façon spectaculaire au cours de ces 40 dernières années, mais tout le monde ne bénéficie pas de cette l'espérance de vie augmentée au même prix, expliquent ces chercheurs de l'Université de Toronto. En particulier, les hommes adultes des pays à revenus faibles ou moyens, perdent du terrain. Des conclusions publiées dans eLife qui vont dans le sens de la très large étude Global Burden of Disease Study (GBD 2010) de l'Imperial College de Londres et de l'Université de Washington, publiée tout récemment dans le Lancet.


ESPÉRANCE de VIE: Tout le monde n’a pas le même crédit – eLife
Des années de vie en plus et à moindre coût, c'est la première conclusion de l'étude mais les chercheurs sont allés plus loin et ont estimé les coûts pour une année de vie supplémentaire dans les différents pays. Ces coûts sont en hausse pour les hommes adultes dans les pays à faible revenu, les coûts pour une année supplémentaire de vie des enfants et pour les adultes dans les pays à revenu élevé continuent de baisser.


Une véritable analogie entre enzymes et revenus : Le Dr Hum de l'Université de Toronto a utilisé un modèle mathématique, l'équation Michaelis-Menten, utilisé au départ pour analyser la cinétique enzymatique, et l'a appliqué à la mortalité des adultes et des enfants selon les différents niveaux de revenus. Les catalyseurs chimiques qui influent sur la vitesse de l'enzyme ont ici été remplacés par les facteurs de santé publique qui selon les revenus des pays, affectent l'espérance de vie. C'est une véritable analogie entre les enzymes et les revenus qui est développée avec cette étude : Les revenus et donc les investissements dans de nouvelles technologies, programmes de vaccination, connaissances épidémiologiques, dans l'éducation et les systèmes d'assainissement peuvent être interprétés comme des «catalyseurs» - des agents qui accélèrent la vitesse d'une réaction sans être entièrement consommés dans le processus.


Un tournant à prendre, ciblé contre les maladies chroniques de l'adulte : Comme, dans l'analyse de la GBD 2010, les auteurs constatent qu'au cours des dernières décennies, la recherche et le développement de nouvelles technologies en médecine et en soin (médicaments, vaccins, dispositifs) ont porté principalement sur les maladies infectieuses et pédiatriques, et moins sur les maladies chroniques. La généralisation des interventions de santé peu coûteuses, telles que la vaccination, les moustiquaires imprégnées d'insecticide contre le paludisme … ont contribué à diminuer les coûts de survie des enfants. Ici, les chercheurs recommandent aussi un tournant dans l'investissement contre les maladies chroniques de l'adulte, et à nouveau dans la lutte contre le tabagisme et autres facteurs de risque de maladies chroniques.


Un nouveau paramètre, "le revenu critique" : es chercheurs définissent ainsi de manière scientifique un nouveau paramètre, le revenu critique soit le niveau de revenu nécessaire pour atteindre la moitié de l'espérance de vie globale maximale dans les pays à revenu élevé. Par exemple, en 1970, le revenu critique pour l'espérance de vie globale (en dollars de 2005 corrigés avec l'inflation) était de 1,48 $ par jour. En l'an 2007, ce paramètre est réduit à 1,21 $ par jour. Un plus faible revenu national permet donc aujourd'hui de parvenir à une plus grande espérance de vie.


Cependant, ce revenu critique cache des disparités importantes : Si santé des enfants s'est améliorée et l'espérance de vie des adultes a augmenté dans les pays à revenu élevé, expliquent les chercheurs, pour les adultes âgés de 15 à 59 ans de pays à faibles revenus, ce paramètre du revenu critique a en fait augmenté depuis 1970, ce qui signifie que pour ces groupes de population, vivre plus longtemps coûte bien plus cher qu'il y a 40 ans. Les hommes adultes de ces cibles sont particulièrement touchés, plus que les femmes adultes mais qui souffrent aussi, précisent les auteurs. Ainsi, pour ces hommes, vivre un jour de plus coûte aujourd'hui 2,20 $ vs 1,25 $ en 1970.


L'augmentation du tabagisme, en particulier chez les hommes adultes, et la prévalence du VIH sont montrées du doigt dans l'explication de cet écart.


Source: e Life doi.org/10.7554/eLife.00051 2012 15 DecemberGlobal divergence in critical income for adult and childhood survival: analyses of mortality using Michaelis–Menten


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