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Economies d'échelle

Publié le 17 décembre 2012 par Toulouseweb
Economies d’échelleLes Ťgrandesť compagnies plus rentables que les autres ?
C’est la premičre fois que l’IATA se risque ŕ une telle observation : les plus grandes des compagnies aériennes, bénéficiant de précieuses économies d’échelle, atteindraient plus facilement la rentabilité. Elles seraient mieux armées, dit le groupement professionnel, que leurs consoeurs de dimensions plus modestes, lesquelles souffriraient davantage des effets néfastes d’un environnement économique difficile. Un point de vue curieux qui ne correspond pas vraiment ŕ la réalité. Pour s’en convaincre, il suffit d’ailleurs d’évoquer la situation des trois ténors européens qui, ŕ des degrés divers, se débattent actuellement dans de sérieux problčmes, Air France, la branche espagnole de l’International Airlines Group (Iberia) et Lufthansa.
Pourquoi cette remarque ? Sans doute parce qu’il s’agit d’une maničre détournée, sinon hypocrite, de dénoncer le nombre exagéré de compagnies qui cohabitent tant bien que mal ŕ travers le vieux continent. Des regroupements seraient souhaitables, estiment de longue date nombre d’experts et analystes, un sentiment que partage discrčtement la Commission européenne. Reste ŕ prouver que le raisonnement est fondé, sachant que c’est souvent une gestion un peu lâche qui explique les mauvais résultats enregistrés au fil des années.
Le prix élevé du kérosčne, les taxes et redevances qui ne cessent de croître et embellir, sont constamment mis en avant. Cela en évitant soigneusement d’évoquer l’inexcusable inadéquation entre coűts directs d’exploitation et grilles tarifaires. L’IATA n’en parle pas mais ne rate pas une occasion de dénoncer la non rentabilité de ses adhérents. Ainsi, elle vient de revoir ŕ la hausse ses prévisions financičres pour l’année qui se termine, annonçant un bénéfice de 6,7 milliards de dollars, plus élevé qu’annoncé précédemment, mais en rappelant que ce niveau correspond ŕ une marge de un p.c. ŕ peine Alors qu’il faudrait atteindre de 7 ŕ 8%.
On notera ŕ cette occasion que le comportement des compagnies européennes fait l’objet de prévisions contradictoires. L’IATA annonce qu’elles atteindront tout juste l’équilibre et feront donc moins bien (ou pire, si l’on préfčre) qu’en 2011. En revanche, l’AEA (Association of European Airlines, annonce une perte de 1,3 milliard d’euros. Et cela malgré un bon coefficient d’occupation des sičges, mais Ťen l’absence de corrélation avec les recettes unitaires moyennesť. On revient ainsi ŕ cette męme faiblesse chronique : les coűts sont trop élevés, les tarifs trop bas, un constat qui fait le bonheur de Ryanair, EasyJet, Vueling, etc.
L’AEA, elle aussi, s’attribue plus que jamais un rôle de groupe de pression. On imagine difficilement qu’elle s’en prenne ŕ la maničre de faire de ses 32 membres et dénonce plutôt aux Ťcoűts extérieurs élevésť qui seraient ŕ l’origine d’une érosion des résultats financiers. Le secrétaire général faisant fonction de l’AEA, Athar Husain Khan, dit qu’il attend de nouveaux engagements de la part des Etats. C’est un discours suranné, encore que les responsabilités soient partagées. Mais l’Europe aérienne a décidément bien du mal ŕ aborder le XXIe sičcle de plain-pied.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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