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Jules Brenne serait-il ressuscité ?

Publié le 17 décembre 2012 par Lommedesweppes
Jules Brenne, c'était cet ancien adjoint au maire socialiste de la culture à Lomme qui, dans les années 50 et 60, s'était mis en tête d'écrire une histoire de Lomme, dans laquelle il n'hésitait pas à dire en introduction « que la citation des sources est une coquetterie d'historien qui n'apporte rien à la compréhension de l'histoire ».
Serait-il ressuscité ? C'est la question que l'on peut se poser à la lecture du cahier juridique  de la Gazette Nord-Pas-de-Calais pour la période du 1er au 7 décembre dernier. En effet un certain Bernard Soinne, agrégé des facultés de droit, s'est attelé à la tâche de raconter une histoire de « greffier incarcéré », pour je pense montrer que celui-ci avait dû peu à peu créer sa place dans les tribunaux. Après une vague référence à « un très ancien juriste fort connu, La Roche Flavin » et à son ouvrage, le « Livre des Parlements de France », il entreprend de nous conter les mésaventures d'un greffier dans la France d'Ancien Régime. Il veut faire œuvre d'historien, cite même des passages en italique entre parenthèses, mais sa démonstration manque fortement de bases, c'est-à-dire de sources documentaires dûment identifiées et vérifiables par tout un chacun. En résumé, on ne peut accorder aucun crédit à son discours. Il aurait tout aussi bien pu commencer son texte par « il était une fois » ou « du temps où les animaux étaient doués de la parole », c'eût été pareil. A moins qu'il n'ait voulu nous gratifier d'une exempla (histoire morale) dont raffolaient les prédicateurs du Moyen Âge. En tout cas, exposé tel quel, son travail « historique » n'a aucune valeur.
En ce temps de fête de Noël, on pourrait se contenter de faire preuve de mansuétude chrétienne et déclarer : « Père, pardonne-lui, car il ne sait pas ce qu'il fait. » Peut-être même ne sait-il pas, peut-être même ne lui a-t-on jamais appris. Il est juriste il est vrai, non historien. Cependant, en tant que tel, il devrait savoir que la recherche de la vérité n'est qu'une longue et patiente recherche de preuves, documentaires ou archéologiques, passées au crible de la critique, au sens noble du terme, c'est-à-dire que toute information doit être expertisée afin de définir son degré de crédibilité.
Tel est du moins le travail d'un historien sérieux, s'il veut raconter le passé et lui donner du sens. Bien sûr, toute connaissance historique n'est qu'une connaissance provisoire, qui pourra être étayée, ou démentie, par la découverte de nouveaux indices.
Le métier d'historien est passionnant, mais doit être balisé par la rigueur intellectuelle la plus scrupuleuse. Qu'on se le dise !

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