En général les histoires belges nous amusent et nous aimons rire aux dépends de nos voisins du nord, un rire affectif car le petit royaume est proche, très proche de nos sensibilités et de nos particularités tordues. Mais pour une fois, ce sont les Belges qui rient et les Français qui pleurent.
Le psychodrame Depardieu et les insultes du gouvernement anarcho-écolo-gauchiste cache mal une réalité crue : le nombre de « minables » (a-t-on déjà vu dans une démocratie autant d’injures proférés par des politicrates à leurs résidents ?) qui ont décidé de faire le mur fiscal grandit jour après jour. Dans le Figaro d’aujourd’hui, le ministre belge Didier Reynders le regrette pour la France qui, selon lui, doit assumer « les conséquences d’un système fiscal qui conduit ses ressortissants à quitter le pays ».
Plus grave, le nombre de « minables » déterminés à perdre leur nationalité pour opter pour un passeport étranger —et belge entre autres— augmente très sensiblement depuis quelques mois. Dans Les Echos de ce jour, Georges Dallemagne (sic !), président de la commission des naturalisations au Parlement fédéral observe une augmentation de 15 à 20%, soit une vingtaine de cas en plus cette année. « Cela reste léger, mais, au moment où la Belgique traverse des moments difficiles, nous ne pouvons pas rejeter des personnes brillantes », souligne le président de la commission.
Car ce n’est pas tant le nombre que la qualité de ces exilés qui inquiètent, ce sont les forces vives d’un pays et pas seulement à l’aune de leur fortune gagnée honnêtement, mais de leur talent à porter haut les couleurs de la France dans le monde.
Une France qui va droit dans le mur et s’enfonce dans la régression, une situation qui n’a pas l’air de préoccuper le locataire de l’Élysée enferré dans sa normalité débilitante. Dans Les Echos du 30 novembre dernier, un ministre important, mais qui s’est gardé de sortir de son anonymat, a déclaré : « François Hollande est persuadé qu’une bonne étoile l’a toujours accompagné et que la chance va lui sourire ». Des propos ahurissants pour des dirigeants (???) qui gouvernent au doigt mouillé pour sentir le sens du vent. La France a-t-elle les moyens de lire son avenir dans un Flanby ? On comprend que certains préfèrent se consoler avec un cornet de frites…