Sur le départ de Marc Dolez : « au revoir, camarade » #PG

Bien sûr, chacun est libre de ses engagements.  Les divergences idéologiques peuvent exister partout, dans n’importe quel parti politique. Cependant, je ne peux que regretter la forme de la démarche, dans la mesure où, adhérent du Parti de Gauche (PG), j’apprends par Libération plutôt que par voie interne que le co-fondateur de ce parti, Marc Dolez, nous quitte. Cela est regrettable. Ses motivations ? « La stratégie Front contre Front nous a cornerisés à l’extrême gauche », nous dit-il. Mouais. Pas convaincu. Fallait-il laisser un boulevard sans aucune opposition au FN, selon lui  ? Je suis de ceux qui pensent que nous avons fait là œuvre utile, en démontant point par point les arguments et positionnements fallacieux du FN.   »Je déplore aussi l’expression médiatique de Jean-Luc Mélenchon. Il critique le plus souvent le président de la République et le gouvernement plutôt que de s’attaquer à la droite. Nos propositions sont rendues souvent inaudibles à cause de l’outrance du verbe« . Nous y voilà. L’argument est cette fois plus consistant, et crédible, entendable. Effectivement, certaines formes peuvent éventuellement paraître déplaisantes, et décontenancer, chez Mélenchon. Toutefois, à partir du moment où l’on se situe clairement à gauche, et que l’on se revendique comme anti-capitaliste et alter mondialiste, comme je le suis, et qu’on attend avec tant d’impatience de voir s’illustrer concrètement une véritable politique alternative de gauche, je vois mal comment on pourrait faire autrement que de dénoncer des décisions qui portent si gravement atteinte aux intérêts de la population que nous entendons défendre… Et comment  nous pourrions cautionner par notre silence des dérives libérales aussi évidentes que contraires aux engagements pris par Hollande : signature du TSCG, augmentation de la TVA, cadeau de 20 milliards aux entreprises sans contreparties, non respect des engagements sur la séparation des activités des banques, nouvelle RGPP,  remise en cause de la réforme des retraites pourtant à l’époque décriée par les mêmes… Les renoncements sont trop nombreux pour que nous consentions à nous taire, comme cela pourrait être le  cas si se profilait une œuvre collective plus soucieuse de l’intérêt collectif. Car sincèrement, hors de toute posture politique partisane, tel ne nous semble pas être le cas.

Quant à  Monsieur Cambadélis, interrogé par i>TELE, qui a commenté selon l’article de Libé déjà cité  ce départ  en ces termes : « ce n’est pas une bonne nouvelle quand nos amis se divisent« , j’ai envie de  répondre : « Que le Dieu auquel je ne crois pas nous préserve de tels faux amis »… Car ce qui nous importe le plus, quand on est un vrai militant, c’est que finalement, malgré ses divergences, Marc Dolez continue – comme il en a manifesté l’intention – de porter les orientations du Front de Gauche. Auquel j’espère franchement qu’il deviendra un jour possible d’adhérer directement, plutôt que par le biais de telle ou telle entité. Tout le monde s’y retrouverait plus volontiers, et s’y sentirait plus libre.