France Télévisions, un navire qui coûte trop cher ! – L’humeur de la semaine

Par temps de crise, il y a parfois des luxes que l’on ne peut plus s’offrir, des habitudes qu’il faudrait changer, souvent mauvaises d’ailleurs. Le Président de France Télévision s’est fait houspiller par la Ministre de la culture, Aurélie Filippetti, qui souhaite le rencontrer afin d’en savoir un peu plus sur sa stratégie…

France Télévision en connait des remous, la crise n’ayant pas épargné ce navire devenu trop coûteux à entretenir et l’équipage ne voulant faire les frais de la houle qui frappe. Il y en aurait pourtant des réformes, des coupes budgétaires à faire… des coupes oui, mais les bonnes !

France Télévisions est une holding délicate à diriger quand on veut éviter les grèves à répétition et faire des économies… Question stratégie, d’un point de vue extérieur, on peut déjà se questionner sur le sens d’avoir retiré la publicité après 20 heures, si c’est pour augmenter par la suite la redevance de 6€…

Côté gouvernement, la stratégie serait-elle en fin de compte d’avoir un peu plus son mot à dire en sollicitant davantage les deniers publics plutôt que de rétablir tout simplement la publicité ? Car il faut tout de même savoir que l’augmentation ne profitera pas à la holding publique mais compensera la diminution de la contribution de l’état qui palliait au manque à gagner dû à la suppression de la publicité après 20 heures.

La Ministre de la culture quant à elle, réclame de la qualité et distribue les bons comme les mauvais points. On sait déjà que l’émission de Julien Courbet « Le jour où tout à basculé » va faire une pause dans ses tournages, que l’éventuel arrêt de l’émission « C’est pas sorcier » suscite l’incompréhension…

Pas facile de concilier mission de service public et contraintes d’audience… sans parler de l’aptitude toute relative des salariés de France Télévisions  aux changements structurels de l’entreprise qui s’avèrent pourtant nécessaires. Et il semblerait bien que l’on cherche a faire craquer le pauvre PDG, nommé sous l’ère Sarkozy.

« La course à l’audience doit cesser »

Aurélie Filippetti l’a clairement dit: « La course à l’audience doit cesser« . Il est quand même toujours bon de savoir que les programmes financés en majeure partie par les contribuables soient également suivis par eux, surtout quand de ceux-ci dépendent les recettes publicitaires, un marché déjà mal en point.

Pfimlin avait été désavoué concernant ses choix afin de réduire le coût des grilles, notamment en s’attaquant à l’émission « C’est pas Sorcier ». Ce qu’il annonçait comme départs volontaires, au sujet des personnels des différentes chaînes a tout de suite ému les syndicats et l’allongement du Soir 3 lui a valu les foudres du syndicat des producteurs indépendants, voyant là une case sauter à leur détriment.

La tâche s’annonce bien épineuse, pour ne pas dire explosive ! Il y en aurait pourtant des solutions pour avoir des programmes de qualité et à moindre coûts comme par exemple limiter les surfacturations de programmes, donner plus de chance à des producteurs plus modestes mais non moins talentueux ou audacieux, fusionner les rédactions nationales des différentes chaînes et donner à chacune d’elles plus de spécificité dans le but de donner davantage de lisibilité à l’ensemble, mettre davantage les antennes régionales à contribution pour la réalisation des éditions nationales… bref, optimiser des moyens dont dispose France Télévisions pour produire mieux et moins cher.

Rémy Pfimlin doit parfois songer au bonheur qu’il aurait de diriger une chaîne privée !

 Google+