Fête fatale, polar de William Katz (1984)

Cet ouvrage est la réédition d’un best-seller publié aux Etats-Unis en 1984. Un livre qui répond parfaitement à la définition du thriller : un roman policier à suspens qui fait peur. Pourtant, nous entrons dans l’intimité d’un couple newyorkais qui paraît avoir tout pour être heureux. La belle Samantha a enfin trouvé l’homme de ses rêves : Marty, son mari depuis un an, est beau, athlétique, chef d’entreprise, lui apporte l’amour et la tendresse dans un appartement cossu situé tout près de Central Park. Marty aura quarante ans le 5 décembre.  Samantha prépare pour lui une grande fête avec tous ses amis et relations professionnelles, ceux de maintenant et ceux d’autrefois, qu’elle va s’employer à retrouver pour lui en faire la surprise.

Marty est au courant de la fête organisée en son honneur et insiste pour que sa date, même si elle tombe un soir de semaine, soit respectée. Ce sera bien le 5 décembre, une date qui compte énormément pour lui. Toutefois, en recherchant les anciennes relations de son mari, à l’institut de journalisme où il a été diplômé, à la mairie de son lieu de naissance, à son école, elle ne trouve aucune trace de lui. Pire, elle communique son matricule au service de l’Armée et découvre que ce  numéro correspond à soldat un mort au Viet-Nam …  Qui est donc ce Marty Everett Shaw ? On pense immédiatement à la série américaine Mad Men où Don Draper, le héros  particulièrement séduisant, a, lui aussi, usurpé l’identité d’un soldat mort en Corée. Fête fatale aurait donc inspiré les scénaristes de la série ?

Certes, aux Etats-Unis, il est plus facile de changer d’identité pour démarrer une nouvelle vie … il arrive même qu’on le fasse pour d’excellentes raisons. Samantha s’interroge, elle observe son mari qui, au fur et à mesure que la date de la fête approche, adopte un comportement bizarre. L’angoisse commence à la saisir d’autant plus qu’elle aussi, a un secret à lui révéler lors de cet anniversaire : elle attend un enfant.

Je n’en raconte pas plus, de peur de découvrir la trame de ce bouquin qui se lit comme un souffle, malgré son écriture – ou du moins sa traduction -  bâclée. La peur va s’emparer du lecteur comme elle étreint la belle Samantha, la psychologie des deux protagonistes étant parfaitement décortiquée  et les actions se déroulant avec une logique implacable, jusqu’à la dernière ligne …. qui relance le suspens comme rarement ! C’est certain, cela fera un excellent film d’épouvante.

 A lire en dépit de la médiocrité de cette version française.

Fête fatale, par William Katz, traduit de l'anglais par Danielle Michel-Chich, aux Presses de la Cité, 291 p. 19,50€