Magazine Humeur

Internet, une fenêtre sur le monde

Publié le 23 décembre 2012 par Triton95

Nos vies se virtualisent, le changement est frappant en moins de quinze ans. Nous habitons loin de l’endroit où nous sommes nés, études et travail obligent, les diplômés habitent des villes où ils gagnent plus parce que la vie y est plus chère.

En quinze ans, je suis passé du journal du matin que je lisais en terrasse au bistrot le samedi, sur le cours Daumesnil, à la lecture attentive et matinale d’une foultitude de journaux et pure-players en ligne, dans une prière de l’homme moderne chère à Hegel.

Mes amis, ma famille, sont devenus des entités virtuelles, des adresses mèl, des figurines facebook. Le contact est plus fréquent mais il est de plus basse intensité. Le bar où nous discutions est devenu un forum, un échange de mèls en temps déconnecté.

Mes dessins qui restaient confidentiels, et vus par quelques personnes, peuvent être visionnés par bien plus, mais les comprend-t-on pour autant ? J’en ai élargi le sujet, en passant d’une caricature de proximité, à une caricature d’évènements communs, au risque que d’autres aient repérés les mêmes contradictions de la vie, donnant lieu aux mêmes idées de dessin, une grande dilution en quelque sorte. Le dessin humoristique est d’ailleurs un genre en perdition, supplanté par d’autres expressions tels les videos sur youtube, les déjà anciens « guignols de l’info ». Je ne sais pas si c’est un media très internetien.

En quinze ans, à la fois on est passé à des liens plus faibles, moins de face à face, mais c’était déjà la tendance avec le téléphone, et les fameuses « visites par téléphone » que les parisiens entretenaient, et à la fois ces liens sont plus fréquents.

Internet a permis de dépasser le physique, on se rend compte qu’une part des internautes, surtout ceux qui vont au-delà de facebook et de twitter, ceux qui évrident des textes plus longs, ont passé cinquante ans. Quelqu’un me disait c’est un âge où l’on ne capte plus l’attention des autres, il faut s’en faire une raison. Mais internet laisse cette possibilité de déconnecter le corps de l’esprit, de ne pas laisser son expression vampirisée par son aspect, de devenir un pur texte, une pure virtualité, des mots purs.



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