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L'entreprise sous influence psy

Publié le 04 avril 2008 par Coachline
f2bb8227bf7323f405115590d6b7520c.jpg Récemment relevé dans un article des Echos du 1er avril sur "le boom du développement personnel": " Dans le chapeau de l'article sont évoqués les sujets comme la gestion du temps, le développement de son leadership et la gestion du stress. Le journaliste a sollicité l'avis d'un psychiatre sur les formations se rapportant à ces thèmes. Et de citer: "ce psychiatre n'est pas tendre à l'égard des formations en développement personnel: parmi ses patients, le nombre de salariés stressés, surmenés, dépassés, ne cesse de croître, et d'enchainer sur les propos du psychiatre: " je doute que cette solution soit à la hauteur de l'enjeu". Sur le diagnostic final, je le rejoindrai, mais le sujet qui m'interpelle depuis un certain temps est d'un autre ordre: que viennent faire les psychiatres dans le domaine de l'efficacité professionnelle, du leadership et de la gestion du temps?
Définition de la psychiatrie: "La psychiatrie s'occupe du diagnostic, de la prévention et du traitement des troubles mentaux qui affectent la santé mentale ou physique des enfants (pédopsychiatrie), des adultes et des personnes âgées. Les médecins spécialisés sont appelés psychiatres. Leur formation exige qu'ils aient accompli le cycle complet des études de médecine, puis une formation spécialisée en psychiatrie" -
Définition des troubles mentaux: "Une maladie mentale est une affection qui perturbe la pensée, les sentiments ou le comportement d'une personne de façon suffisamment forte pour rendre son intégration sociale problématique ou pour lui causer souffrance. Elle fait partie du champ d'étude et pratique de la psychiatrie, de la psychopathologie et de certaines branches de la psychologie. Les études de médecine ont pour vocation de préparer les futurs médecins à s'occuper de patients, de malades, de la maladie. Ne nous y trompons pas.
Le champs des maladies psychiatriques est vaste et de nombreuses personnes sont en état de grande souffrance. Je connais des psychiatres ( ceux qui reçoivent les malades relevant de la psychiatrie) qui font un énorme boulot sur les affections psychiatriques qui sont en fortes progression, un peu partout dans le monde: la schizophrénie, les troubles bipolaires, les déficits de l'attention et l'hyper-activité, les enfant hyper-violents etc.. Les années d'études de médecine faites par les psychiatres les ont préparé à s'occuper de la souffrance, de la maladie, à traiter, à prescrire. C'est vraiment un magnifique métier!
Dans ce cursus, à moins qu'il n'y ait eu des changements radicaux récemment, nul stage en management de l'entreprise, en bonnes pratiques de l'organisation de travail, en leadership, en gestion du temps. Un psychiatre n'a aucune idée de ce qu'est une entreprise et encore moins, de ce qu'est la vie en entreprise; il n'a jamais travaillé en entreprise, il n'en connait pas la culture, il n'a jamais dirigé des collaborateurs, il n'a pas connu la pression du résultat, la gestion par projet, etc. etc.
Le stress au travail a des causes nombreuses, mais quand on est sur le terrain, on se rend compte que l'organisation du travail oblige nombre de personnes à faire le grand écart pour réaliser des objectifs parfois intenables, tout simplement parce que certaines pratiques ne sont pas revues et remises au goût du jour; on se rend compte, lorsque l'on connait le monde de l'entreprise, qu'il suffit parfois d'accompagner tout simplement les personnes en les aidant à identifier plus précisément leurs façon de s'organiser, concrètement, en leur permettant de prendre un peu de recul sur certains sujets, en leur permettant d'optimiser leur façon de communiquer etc..
Quand au leadership, quel avis peut avoir un psychiatre sur les compétences liées au leadership? Vraiment, on reste songeur!
J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi nous trouvons maintenant des psychiatres un peu sur tous les créneaux. Quelle valeur ajoutée? Avoir l'avis d'un psy sur n'importe quel sujet ( la presse féminine les utilise également sur nombre de sujets, bien souvent également très éloignées de leurs domaines) est devenu un fait imposé et à force d'être imposé, admis.
Dangereuse dérive qu'une société qui n'entrevoie plus que le psychiatre comme réponse à chaque sujet, à chaque question soulevée. Un nouveau courant dans les sciences sociales s'intéresse à ce qu'ils appellent: "les conséquences culturelles du langage de déficience ":considérez un instant ces termes utilisés pour qualifier le moi: "personnalité impulsive, narcissisme, personnalité antisociale, réactif-dépressif, codépendant, parano, schizo, stressé, personnalité rigide, autoritaire", tous des termes généralement employés par les professions de santé mentale, sont maintenant devenus communs dans le grand public.
Que se passe-t-il quand ce vocabulaire de la déficience humaine, "scientifiquement" légitimé, devient la trousse à outils explicite et commune à tous? Quand la culture est pourvue d'un discours professionnel qui se présente comme rationnel, qu’il repose sur le concept de déficience, et que les gens sont de plus en plus définis par ce discours, la population des "patients" potentiels ne peut que s'étendre. Cette population, à son tour, conduit la profession à enrichir son vocabulaire et à le diffuser davantage dans notre culture" David Cooperrider
Le domaine du développement personnel est certainement un domaine dans lequel il est important de faire la part entre le bon grain et l'ivraie, mais pas plus et pas moins que dans de nombreux domaines.
Nous avons la chance de vivre dans des régions du monde où les personnes peuvent consacrer du temps à des démarches de développement personnel. C'est un luxe et cela s'inscrit dans une démarche de progrès et d'évolution de l'humain pour vivre mieux.
Le développement personnel bien accompagné est un magnifique concept qui intellectuellement est à l'opposé de la pensée psy principalement tournée vers la grande souffrance.
Les concepts de coaching, d'accompagnement professionnels et personnels s'appuient sur les ressources, les talents, les points forts, les apprentissages des personnes pour aller vers des objectifs désirés, souhaités et pour lesquels les personnes sont motivées.
Bien compris et bien utilisés, ils sont autant de leviers d'actions qui débouchent sur la responsabilisation et l'autonomie et sur la capacité à projeter sa propre vie.

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