NICE, par Ralph Bechani
Une quinzaine de personnalités dont Jacques Chirac et Valérie Trierweiler, ont signé mardi 25 décembre une tribune dans Le Monde. Objectif : alerter l'opinion publique sur le besoin urgent d'une intervention de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC).
Plus précisément, c'est au Kivu, une région de l'est du pays que l'aide de la communauté internationale est "nécessaire", selon les signataires. La région est en proie à de nombreux troubles, depuis que des rebelles du "Mouvement du 23 mars" (M23) se sont officiellement retirés de Goma le 1er décembre dernier, ce après onze jours d'occupation.
EXTRAIT DE LA TRIBUNE PUBLIÉE DANS LE MONDE :
"A l'est de la République démocratique du Congo (RDC), soit au coeur de l'Afrique, cette région est l'une des plus belles du monde. Autour d'un lac, des cultures montent en terrasses jusqu'au sommet des collines. Eau, soleil, terres fertiles, le Kivu aurait tout pour vivre heureux.
Hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières. Principalement la cassitérite, un minerai dont on tire l'étain. Mais aussi le coltan, autre minerai recherché. Et bientôt le pétrole, qui vient d'être découvert. Attirées par ces richesses faciles, des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes écument le territoire depuis des décennies et martyrisent les populations.
De temps en temps, des voix s'élèvent. De temps en temps, le calme revient. Et puis recommence le silence. Et reprennent les viols et les massacres. Pour tenter de limiter ces atrocités, l'ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix qui compte aujourd'hui dix-sept mille soldats. Rappelons que ces dix-sept mille casques bleus y sont au nom de la communauté internationale, c'est-à-dire en notre nom.
Mais, faute d'application réelle de son mandat pour intervenir, ces dix-sept mille soldats regardent et constatent. L'horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur dans sa périphérie. Ils portent de beaux uniformes et brandissent des armes neuves." (Lire la suite...)
Le M23 (Mouvement du 23 mars) est majoritairement formé d'ex-rebelles. Après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée congolaise, ils se sont mutinés en avril 2012. Ils combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu.
Les rebelles accusent le chef de l'Etat Joseph Kabila de ne pas avoir respecté les termes des accords de paix du 23 mars 2009 qui prévoyait leur intégration dans l'armée.
Selon la RDC, la rébellion est soutenue par le Rwanda voisin qui orchestre l'insurrection dans l'est du pays pour s'emparer des riches ressources de la région, ce que Kigali dément.