En lisant l’enquête de The Economist sur la France, j’ai
compris que je suis exceptionnel. Je suis célibataire, je ne peux pas profiter
des aides à la famille ; je suis un entrepreneur indépendant, pas éligible
à l’allègement de charges sociales ou au crédit d’impôts ; et j’ai peur
des médecins, je ne creuse donc pas le trou de la sécu. C’est pour cela que je
n’attends rien de l’Etat, à titre personnel, et que je crois que mon sort est
entre mes mains.
Mais, pour une énorme partie de l’électorat, ce n’est pas le
cas. Et c’est probablement pour cela que nos gouvernements sont clientélistes.
Pourquoi cela ne donne-t-il pas un avantage définitif à la
gauche ? me suis-je ensuite dit. Il y a moins de patrons, intéressés par
des allégements fiscaux, que de citoyens qui désirent des aides de
l’Etat ! N’était-ce pas l’erreur de Sarko ?
C’est peut-être pour cela que la droite doit aller chercher
le vote FN. Au fond ce vote est celui des victimes d’un clientélisme qui a
affaibli le pays. A défaut d’argent, elles se paient de belles paroles
martiales. L’espoir fait vivre. C’est le clientélisme du perdant.
Décidément, je suis seul.