Le gouvernement semble avoir cru qu’il ferait de Depardieu
un bouc émissaire commode. A-t-il oublié que la France est spontanément du côté
de l’opprimé, contre le pouvoir ?
Ce qui me frappe plutôt est que l’on traite maintenant Depardieu de « grand
acteur ». Ces derniers temps on en parlait surtout comme d’un alcoolique
aux excentricités ridicules. Un bouffon, en somme. Et qui ne faisait plus que
de mauvais films. Probablement alimentaires.
Et s’il venait de prendre conscience de ce mépris ? Et s’il découvrait qu’il devait son
succès à une intelligentsia, séduite par son extraction populaire, qui lui
reproche maintenant d’être sorti de sa condition ? Un prolo qui aurait
voulu penser ? Sartre contre Camus, acte 2 ?