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Le 25/12/2012,à 10h 45 sur National Geographic Channel : « IL ÉTAIT UNE FOIS NOTRE PLANÈTE ».

Par Ananda

 

LA TERRE est le seul endroit de l’Univers où la Vie existe, du moins à notre connaissance. Vieille de plus de quatre milliards d’années, son histoire est une « histoire extraordinaire ».

Nous en savons maintenant assez pour être en mesure de mieux « comprendre son passé », jusques et y compris dans ses détails. C’est ce que propose ici ce magnifique documentaire britannique, qui déroule pour nous une fresque immense autant que tumultueuse, aux images pleines de sauvage poésie.

Tout commence il y a près de cinq milliards d’années.

A ce moment – fort lointain dans le passé – il n’y a encore rien, si ce n’est « une étoile nouvellement née, entourée d’un nuage de poussière » : notre SOLEIL.

Cependant, tout autour de cette étoile centrale, « l’attraction agglomère la poussière en petits rochers » qui, avec le temps, vont devenir LES PLANETES du SYSTEME SOLAIRE. Toutes les planètes telluriques sont constituées de poussières et de roches.

Ce processus de formation des planètes  par agglomération, quant à lui, « a duré des millions d’années » et a donné, finalement, lieu à l’apparition de la Terre.

Nous voici il y a quatre milliards cinq cent mille ans ; notre planète était un « véritable enfer ». Jugez-en : une température s’élevant à plus de 1 200 degrés, pas d’air, juste de l’azote, de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone. Tout est chaud, toxique, mortel. La Terre n’est qu’ « une boule de roche en fusion », « un océan de lave à perte de vue », sans rien de solide.

C’est alors qu’ « une jeune planète » aussi grosse que Mars, THEÏA, « se rapproche de nous » à une vitesse de 15 km à la seconde ; son attraction déforme la Terre, puis elle en vient à la heurter de plein fouet. L’onde de choc se propage alors à la surface de notre planète, cependant que « des milliards de tonnes de détritus » se trouvent « projetés dans l’espace ». « En mille ans », un anneau de débris et de poussières brûlantes se forme autour de la sphère terrestre. Cet anneau, par la suite, se transformera en « une boule de plus de 3 000 km de large » ; c’est la naissance de notre unique satellite : LA LUNE. Juste après sa formation, la lune  se trouve « à seulement 22 000 km de nous » ; elle est bien trop proche…

Puis, toujours avec le temps qui passe, la Terre se refroidit. La titanesque collision ayant donné naissance à la lune   a accéléré considérablement sa vitesse de rotation, de sorte que les journées, sur Terre, à cette époque-là, ne durent que six heures.

Il y a trois milliards neuf cent millions d’années se produit « une pluie de METEORITES ». Notre planète « est pilonnée par ces débris issus de la formation du Système solaire ». Mais à l’intérieur de ces météorites sont logés des « grains » semblables à nos grains de sel qui contiennent « de minuscules gouttelettes d’EAU ». Oh, certes, « chaque météorite ne contient qu’une quantité d’eau infime ». Toutefois « plus de vingt millions d’années de bombardement » ininterrompu et massif de la surface terrestre par ces petits corps célestes ont déposé, peu à peu, « des flaques ». La Terre ayant encore refroidi, une croûte se forme, sur laquelle « l’eau s’accumule ».

La planète n’en perd pas pour autant son caractère d’ « endroit dangereux », puisqu’elle est à présent le siège de « gigantesques orages », mis en mouvement par sa rotation. En effet l’attraction qu’exerce son satellite, toujours trop proche, provoque « d’immenses marées qui balaient sa surface ».

Malgré tout, de façon progressive, la lune  s’éloigne et, de ce fait, la rotation de la Terre faiblit. Les choses finissent par se calmer.

« Sept cent millions d’années après sa naissance », notre planète offre le spectacle d’une surface « couverte d’eau » mais agrémentée, de loin en loin, « de minuscules îlots de croûte ». Ceux-ci ne sont rien d’autre que de la « roche en fusion » qui a jailli de sous les eaux et de sous la pellicule de croûte terrestre, et qui, une fois refroidie, a formé « une île volcanique ». La surface de la planète baigne, au demeurant, dans « une chaleur terrible », et son atmosphère hautement toxique est toujours impropre à toute vie. Des météorites continuent de la bombarder, avec acharnement.

Il y a trois milliards huit cent millions d’années, leur pilonnage en règle connait « une phase plus violente ». Au cours de leur chute, « les météorites se décomposent en libérant du carbone et des protéines primitives (ou AMINOACIDES) qui tombent au fond de l’océan » ; là, « il fait noir, la température est presque glaciale », et cependant apparait « une ville entière de cheminées sous-marines » qui produisent une sorte de « liquide chaud chargé en minéraux et en gaz ». L’eau, à ce stade-là, « est devenue une soupe chimique », dont le résultat sera…LA VIE, sous la forme des toutes premières BACTERIES UNICELLULAIRES. Après cet évènement –crucial pour nous et pour l’avenir de la planète  -, « pendant des centaines de millions d’années », rien ne change.

Il y a trois milliards cinq cent millions d’années, « un océan peu profond » voit l’émergence de « structures » très particulières, aux vagues allures de boules ou de plantes, qui « poussent sur les fonds marins ». Ce sont les fameux STROMATOLITHES, « montagnes de bactéries vivantes » qui inventent la PHOTOSYNTHESE en transformant la lumière du soleil en nourriture (sous forme de glucose). Ces stromatolithes et leur photosynthèse ont un rôle crucial, puisque leur action a pour résultat de remplir, « lentement, l’océan d’OXYGENE ». Ceci donne d’ailleurs lieu à des « dépôts de roches ferrugineuses sur les fonds marins », qui seront la source de tout le FER que nous utilisons actuellement.

Mais ce n’est pas tout : au-dessus de l’eau, la photosynthèse agit aussi, de sorte que « l’atmosphère change, et se charge en oxygène ».

« Au cours des deux millions d’années qui suivent ces évènements », le taux d’oxygène continue, régulièrement, de s’accroître, tandis que la durée des jours augmente (ils durent maintenant seize heures).

Il y a un milliard cinq cent millions d’années, la Terre ne recèle toujours « aucune forme de vie complexe ». Mais on assiste à la naissance de la TECTONIQUE DES PLAQUES : le noyau terrestre provoque « des mouvements dans la roche en fusion située sous la croûte terrestre ». Résultat : le jeu des plaques induit une modification de la disposition des îles qui émaillent l’immense océan. Elles se rapprochent progressivement les unes des autres pour former (sur environ « quatre cent millions d’années ») le tout premier continent, LA RODINIA. La Rodinia est ceinturée d’eaux peu profondes, la température est d’environ 30 degrés. Le jour dure dix huit heures et la Terre ressemble fortement à Mars. Il n’empêche que, déjà, elle parait singulièrement « active, changeante, vivante ».

A preuve : il y a sept cent cinquante millions d’années, à l’emplacement de l’actuel état américain de Washington, une force brise à nouveau la croûte terrestre ; sous l’effet de la chaleur des profondeurs toujours à l’œuvre, la Rodinia finit par se scinder en deux parties. L’activité géologique, fort intense à cette période, favorise le surgissement d’ « une multitude de VOLCANS » qui se mettent à cracher en abondance de l’OXYDE DE CARBONE. Celui-ci, combiné à l’eau, ne tarde pas à se voir mué en PLUIES ACIDES, que les roches se hâtent d’absorber. Le CO2 se trouve alors massivement « piégé dans les roches ». Conséquence logique : la température, à la surface de l’ensemble du globe, chute à  – 50 degrés « en peu de temps ».

Il y a six cent cinquante millions d’années débute une étrange phase, celle dite de LA TERRE BOULE DE NEIGE : d’abord, deux immenses murs de glace se forment, qui, chacun depuis l’un des deux pôles, avancent l’un vers l’autre et finissent par se rejoindre au niveau de l’équateur. Une couche de glace épaisse de « trois kilomètres » recouvre l’ensemble de la sphère terrestre. Devenue « boule de glace », la Terre est désormais un « carcan glacé » qui ne peut plus que réfléchir toute la lumière qu’elle reçoit du soleil vers l’espace.

Heureusement, le noyau, lui, reste « plus chaud que la surface du soleil ». Il réussit, pour cette raison, à déclencher des séries d’éruptions volcaniques qui libèrent « des milliards de tonnes de CO2 ». Libre de se répandre à nouveau, le gaz sature l’atmosphère. La température remonte et, l’effet de serre dû aux fortes concentrations de CO2 aidant, « au bout de quinze millions d’années », la glace se met à fondre !

Avec cette fonte, qui la libère du poids énorme que la lourde calotte immaculée exerçait sur elle, la croûte terrestre se redresse, en un mouvement ascendant qui « la fragilise » et, du coup, entraîne l’apparition de nouveaux volcans en grand nombre. L’action de ces volcans, bien sûr, donne lieu à une accélération de la fonte, et, en conséquence, donne un coup de pouce supplémentaire à la libération du globe. La fonte de l’énorme calotte a par ailleurs pour effet de libérer « d’immenses quantités d’oxygène » issues de la décomposition de l’eau oxygénée.

« La Terre se réveille » et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a énormément changé : il y a six cent millions d’années, le jour y dure 22 heures ; l’atmosphère, quant à elle, s’apparente à celle « d’un jour d’été » à notre époque.

De plus, les monstrueuses quantités d’eau présentes à sa surface en font désormais un lieu idéal pour l’épanouissement de la Vie.

Elle finit par conséquent par oublier cette étrange phase de glaciation générale qui, signalons-le au passage, a tout de même été « soixante quinze fois plus longue que la durée de vie totale de l’espèce humaine ».

Nous sommes il y a cinq cent quarante millions d’années, cette fois : « les eaux sont gorgées d’oxygène ». Le fond des océans est tapissé de plantes. Nos apercevons « un mollusque à carapace  »  connu sous le nom de VIVAXIA. Mais il est loin d’être le seul organisme complexe et animé à hanter ces lieux, puisque nous sommes en pleine EXPLOSION CAMBRIENNE. Cette explosion biologique a vu les animaux grossir et se doter d’ « un squelette osseux ». La faune ? Des VERS, des EPONGES, des TRILOBITES (lesquels, plus tard, auront pour descendants les insectes, les homards et les scorpions), soit « une vie marine foisonnante », que domine un étrange prédateur de « six centimètres de long », équipé de « gros yeux » ainsi que de « membres faits pour saisir » et de « dents en rasoir », l’ANOMALOCARIS.

Dans cette faune, on compte aussi – fait important – le PICAÏA qui, quoique de taille très modeste (pas plus de cinq centimètres de long) a la particularité d’exhiber « la toute première EPINE DORSALE ». Cet animal est probablement le plus lointain ancêtre des vertébrés (c'est-à-dire de nous).

L’océan est, en cette période, riche de « dizaines de milliers d’espèces », tant végétales qu’animales. C’est assez étonnant, car, logiquement, il aurait dû être « dévasté ».

Il y a quatre cent cinquante millions d’années, les plaques tectoniques s’agitent une nouvelle fois. Ces mouvements occasionnent l’apparition d’un continent qu’on a dénommé le GONDWANA. La température moyenne sur le globe terrestre est de 30 degrés. Sur la terre émergée, il n’y a encore  place que pour « quelques algues ». Ceci s’explique : le soleil n’en finit pas de bombarder les roches quasi nues du sol terrestre de ses rayons nocifs. C’est ici qu’intervient un nouvel évènement déterminant pour le devenir de la Vie sur la planète : en haute altitude, à cinquante kilomètres au-dessus du sol, l’oxygène, au contact des rayons solaires précités, se transforme en ozone. L’ozone, une fois formé, se transforme lui-même en une couche, qui se met à absorber efficacement les UV. Sur une longue période de cent vingt millions d’années, la COUCHE D’ OZONE protectrice s’épaissit. Cela va permettre l’apparition des premières PLANTES TERRESTRES, sous l’espèce de « petites mousses ». La présence de ces plantes, grâce à la photosynthèse, entraînera rapidement une montée en flèche du taux d’oxygène dans l’atmosphère de notre planète.

Nous voici il y a quelques trois cent soixante quinze millions d’années : « quelque chose » bouge, nage, dans l’eau d’un canal. C’est « un curieux poisson » appelé TIKTALIK. « Son long cou lui permet de redresser la tête ; il utilise ses nageoires comme des pattes »…et le voilà qui se hisse sur la rive, sur la terre ferme où « la végétation est en plein essor » ! Il faudra environ quinze millions d’années à ces tétrapodes pour évoluer, en passant « de plus en plus de temps hors de l’eau » ; il y a trois cent soixante millions d’années, ils deviennent pour de bon des animaux terrestres.

Au même moment, toujours sur terre, où « mousses et fougères abondent » désormais, a lieu une autre extraordinaire invention, celle de la GRAINE. Grâce à ce nouveau mode de reproduction, les plantes vont pouvoir se propager encore davantage sur notre globe. Précédemment, elles se reproduisaient en utilisant des spores. Mais les graines ont, sur ceux-ci, l’avantage décisif de « contenir leurs propres réserves d’eau et de nutriments ».

L’expansion végétale qui résulte de tout ceci aura pour effet d’augmenter encore considérablement le taux d’oxygène sur terre.

La planète est devenue « une planète bleue et verte regorgeant de vie ; il y a des poissons, des plantes et…une libellule aussi grosse qu’un aigle » ! C’est la MEGANEURA, dont les pattes originelles se sont métamorphosées en ailes, ce qui lui permet d’avoir, en volant, un terrain de chasse plus étendu. Mais elle n’est pas seule, loin de là : la forêt CARBONIFERE regorge d’insectes, rendus géants par la suroxygénation de l’air. Présent sur terre « depuis des millions d’années », les ARTHROPODES sont représentés par « des mille-pattes longs de deux mètres » et par « des scorpions aussi grands que des loups » !

L’HYLONOMUS, lui, est « un petit lézard » discret, qui, toutefois, « invente » l’ŒUF. Voilà qui constitue « un progrès majeur dans le processus évolutif », puisque l’œuf – cette « petite mare » nourricière, ce mini océan fœtal protecteur, rendra les animaux terrestres définitivement indépendants de la « tutelle » de l’élément liquide, leur conférant, de la sorte, la possibilité de se lancer « à la conquête des continents » à une grande échelle.

« L’Hylonomus est un nouveau type d’animal » : un REPTILE primitif.

La terre carbonifère est extrêmement riche en végétaux et, par conséquent, souvent couverte de forêts. Il y a ainsi une très importante quantité de « matière végétale morte », qui s’accumule sous forme de « couches denses et spongieuses ». Constituées il y a trois cent millions d’années, ces couches  finiront par devenir du CHARBON (d’où la dénomination de « carbonifère »).

Mais il est temps, à présent, de franchir quelques millions d’années. « Des animaux paissent dans les plaines sibériennes ; ils sont immenses ». C’est que les « petits lézards » du genre Hylonimus ont eu, pour descendance, des « reptiles géants », les SCUTOSAURES. Végétariens paisibles, ces animaux sont, eux-mêmes, « les lointains ancêtres des tortues ». Ils cohabitent, malheureusement pour eux, avec les GORGONOPSIDES qui, pour leur part, sont « de redoutables machines à tuer » aux vagues allures de félins géants et aux « longues dents acérées », avides de s’enfoncer dans leur chair.

Nous assistons donc à l’attaque d’un Scutosaure par un Gorgonopsien. Mais tout à coup, au beau milieu de la scène, survient un évènement inattendu qui en perturbe le déroulement : « le sol devient brûlant, le Gorgonopsidé recule » ; il est tout simplement pris au piège d’un épanchement de lave incandescente qui, tout autour de lui, se met à fissurer le sol.

C’est là une des premières manifestations de L’EXTINCTION PERMIENNE.

Cette extinction fut, sur Terre, « la première grande extinction de masse » touchant le Vie. Elle donna lieu (entre autres) à l’anéantissement  tant des Scutosaures que des Gorgonopsiens, leurs prédateurs, et elle eut pour théâtre le Gondwana.

Tandis qu’en Sibérie, la croûte terrestre suppurait sa redoutable « roche en fusion », de l’autre côté du continent, « de la cendre neigeait partout », brûlant, asphyxiant et tuant allègrement les animaux sur l’ensemble du globe.

Ensuite, le CO2 dégagé par l’épanchement volcanique se combina à l’eau, et le tout retomba sur la surface terrestre sous la forme de pluies acides brûlantes et corrosives qui parachevèrent l’œuvre de destruction de la nature.

Bien évidemment, comme on s’en doute, l’augmentation du taux de CO2 eut pour conséquence l’évaporation de l’eau et l’augmentation insoutenable de la chaleur. La mort de la végétation s’ensuivit.

Au terme de cette crise cataclysmique, « il n’y a plus aucun signe de vie sur la terre ferme ». Les océans, pour leur part, privés d’oxygène, sont devenus stagnants et désormais incapables d’abriter, en leur sein, les foisonnements de plantes qu’ils abritaient naguères. Les trilobites ont disparu et seules, dans de telles conditions, « les algues roses peuvent survivre ». Elles colorent donc l’ensemble des océans de leur teinte malsaine.

Mais le pire est encore à venir : dans la mer se libèrent « des bulles ». Ce sont des bulles de gaz, échappées soudain des « immenses POCHES DE METHANE » cachées jusque-là, à l’état de glace, sous le fond océanique. Le méthane est un gaz à effet de serre encore plus dangereux que le CO2. Sa montée dans l’atmosphère fait atteindre à la température moyenne du globe les 40 degrés. Les rares animaux à avoir survécu à l’éruption sibérienne sont « condamnés ».

« Pendant un demi million d’années, la lave n’a pas cessé de se déverser sur un territoire à la surface aussi grande que celle des Etats-Unis ».

Au final, « 95% des animaux que comptait la planète ont été décimés », ce qui est énorme. On ne s’étonnera donc pas si, il y a deux cent cinquante millions d’années, la Terre est « une planète presque sans vie ».

Etape suivante : il y a deux cent millions d’années se forme, « d’un pôle à l’autre », un supercontinent, la PANGEE. A cette époque-là, par bonheur, « la planète est en voie de guérison : les pluies acides cessent, la température se stabilise, et la végétation repousse ». Il n’en faut pas plus pour favoriser l’émergence d’une nouvelle espèce, celle des DINOSAURES. Parmi les premiers d’entre ceux-ci, les ALMOSAURES, « lents et vulnérables », sont végétariens et mesure 4,50 mètres de haut. Ils ont pour prédateurs les DILOPHOSAURES, « petits et agiles ».

« Planète agitée et imprévisible », la Terre a été repeuplée par les Dinosaures. Elle n’en est pas moins « toujours secouée par les séismes, sur la côte est de l’Amérique du Nord ». Ces séries de séismes ont pour résultat, il y a cent quatre vingt dix millions d’années, la dislocation de la Pangée.

Avec cette dislocation se creuse « un nouvel océan, THETYS », au niveau  de notre actuel Moyen-Orient.

L’intérieur de la Thétys se couvre bientôt d’une très grande abondance de nutriments marins, qui attirent les poissons en masses. Conséquence : « le plancton et les poissons morts tapissent les fonds » de cette mer. Ce sont ces immenses dépôts organiques qui, dans un très lointain futur, deviendront les gisements de PETROLE d’Irak, d’Iran et d’Arabie.

Il y a cent quatre vingt millions d’années, c’est au tour de deux plaques tectoniques, la plaque nord-américaine et la plaque eurasiatique, de commencer à s’éloigner lentement l’une de l’autre. Peu à peu, l’espace qui se creuse entre elles et les sépare devient L’OCEAN ATLANTIQUE.

En plein milieu de cet océan se met à trôner un volcan. Il constitue le tour premier signe extérieur du formidable phénomène qui, au fond de l’eau, vient de se dérouler : « tout le plancher océanique, en effet, a été déchiré en deux » et a vu  jaillir, en son milieu, « une chaîne de montagnes volcanique plus haute que l’Himalaya ». Cette chaîne, qui court verticalement sur toute la longueur du bassin atlantique, est le moteur du processus de séparation entre les plaques continentales. On peut donc affirmer qu’elle sculpte activement notre planète. Décidément, la Terre est un lieu bien « changeant », bien « créatif », une sphère « unique », qui « se réinvente sans cesse » !

L’Atlantique tout neuf est peuplé d’ICHTYOSAURES de six mètres de long. Ces reptiles aquatiques sont « les plus rapides des animaux marins » et « les plus efficaces des prédateurs ». L’Ichtyosaure, qui « règne sur les océans depuis cinquante millions d’années », possède néanmoins un rival, le PLIOSAURE, gigantesque reptile marin mesurant « quinze mètres de long » et pesant « plusieurs tonnes », doté au surplus d’ « immenses mâchoires » garnies de « dents de 30 centimètres de long ».

Il y a soixante cinq millions d’années, les Dinosaures dominent le monde comme aucune espèce animale ne l’a jamais fait. Ce sont les plus grandes, les plus lourdes (et les plus effrayantes) créatures que la Terre ait jamais portées. Nul, à la surface du globe terrestre, n’est en mesure de contester, de menacer leur souveraineté omniprésente et toute puissante. Auprès d’eux vit « un petit animal » tout ce qu’il y a d’insignifiant à l’allure et à la taille de musaraigne; c’est un mammifère ; « il vit dans les arbres, ou sous terre, et ne sort que la nuit ».

Ce n’est pas lui – ni, d’ailleurs, comme nous venons de le dire, qui que ce soit d’autre – qui pourrait disputer leur place aux monstrueux reptiles.

Mais l’aléatoire veille au grain, et l’inimaginable, contre toute attente, va se produire : déjà, « un gigantesque morceau de roche » lancé depuis des millions d’années dans le Système solaire, « un astéroïde de dix kilomètres de diamètre, file à plus de soixante dix mille kilomètres/heure, droit vers la Terre », en direction du GOLFE DU MEXIQUE. Il s’écrasera au large de la péninsule du Yucatan. Durant l’impact, « l’autre extrémité de l’astéroïde se trouve encore à l’altitude d’un avion de ligne ».

Instantanément pulvérisé dès qu’il touche terre, le corps céleste dégage une énergie équivalente à « celle de plusieurs bombes atomiques ». Certains des blocs détachés de lui et projetés dans l’atmosphère « sont aussi gros que des pâtés de maisons ». Tous ces fragments « se dispersent en tous les sens, comme des éclats d’obus ».

« Quelques minutes après la collision, la Terre est bombardée de toutes parts » par des myriades de blocs rocheux, « le sol est secoué par des séismes », cependant que « des tsunamis ravagent les côtes ». « Un panache de poussière et de roches en fusion » s’étend au-dessus de l’ensemble de la pauvre planète. La température est montée jusqu’à 275 degrés à la surface de notre globe, et la végétation ne peut que « s’enflammer spontanément ». Fumée et cendres répandues dans l’atmosphère bloquent la lumière solaire pendant des mois, de sorte que la végétation qui n’a pas encore cramé dépérit, et, en dernier ressort, succombe. C’est la fin (spectaculaire) de 165 millions d’années de règne des reptiles géants !

Par contre, pour les MAMMIFERES, « omnivores vivant sous terre, c’est une aubaine ».

Il y a quarante sept millions d’années, nous voici dans un monde nouveau. « La planète est paisible, nos ancêtres s’épanouissent et évoluent » en toute tranquillité. Sur les rives brumeuses d’un grand lac, situé à l’emplacement de l’actuelle Allemagne, nous rencontrons l’un d’entre eux, une sorte de lémurien doté d’une fourrure et d’une longue queue. C’est DARWINIUS MARSILLAE, connu aussi sous le nom d’IDA. Les scientifiques ne sont pas loin de voir en lui « l’ancêtre des grands singes, et donc, de l’Homme ». En tous les cas, c’est un PRIMATE primitif. Le lac près duquel il vit, volcanique, « émet des gaz nocifs » et c’est en respirant ces émanations qu’Ida finira par trouver la mort, puis par tomber au fond de l’eau, pour s’y fossiliser.

Il y a quarante sept millions d’années, la température est clémente (24 degrés) et le jour dure « un peu moins de vingt quatre heures ». La Terre  est presque identique à la planète que nous connaissons de nos jours. Au plan géologique, l’Inde avance au nord, vers l’Asie. « Engagées dans un combat titanesque », les deux plaques tectoniques « se déforment, la plancher océanique se tord et s’élève sur deux cent kilomètres de long ». Ce surgissement colossal n’est autre que…la naissance de l’HIMALAYA ! Sont plus haut sommet, l’Everest, « est si haut qu’il se trouve sur le passage du Jet  Stream  où circulent les avions de ligne  ». La fonte de ses neiges alimente des fleuves énormes : le Gange, l’Indus, le Yang-Tsé et le Fleuve Jaune, lesquels assurent, de nos jours, la subsistance de millions d’êtres humains.

Il y a vingt millions d’années, notre planète acquiert enfin son visage actuel. Il ne manque plus, désormais, pour le compléter, que notre présence d’Hommes.

Mais ça va venir… Il y a (seulement) quatre millions d’années, le long de la COTE EST DE L’AFRIQUE, entre deux plaques tectoniques, « un grand fossé s’ouvre », qui « s’étire sur six mille kilomètres ». « Sur ses bords, des montagnes se forment », qui bloquent l’air humide en provenance de l’Océan Indien. En conséquence, le climat devient « plus chaud et plus sec », et, de ce fait, « la luxuriante forêt pluviale » disparait soudain au profit d’ « une SAVANE aride ». Les grands singes arboricoles qui hantent cette région voient, ainsi, leur habitat détruit. Mais ils s’adaptent en se redressant, et en acquérant la station debout. Ils « deviennent BIPEDES grâce au mouvement aléatoire de deux plaques continentales » !

Plus tard encore, soit il y a un million cinq cent mille ans, L’HOMO ERECTUS laisse, sur le sol terrestre, toujours en Afrique, ses premières empreintes de pas, et elles sont déjà semblables aux nôtres !

Il y a soixante dix mille ans, encore plus près de nous, voici que « le niveau de la mer diminue et que, de ce fait, la MER ROUGE rétrécit jusqu’à devenir toute mince. C’est à ce moment qu’un petit groupe – appartenant à notre propre espèce d’Hommes – trouve le moyen de la franchir et, ce faisant, quitte l’Afrique. Les scientifiques pensent que « tous les Hommes qui peuplent la Terre hors d’Afrique descendent de ces quelques deux cent individus » ! Très vite, ces intrépides pionniers coloniseront l’Inde, l’Asie, l’Australie puis l’Europe.

L’Europe, tiens, parlons-en… il y a quarante mille ans, l’abaissement de la température y est tel que « la végétation est gelée, les rivières couvertes de glace ». « Des glaciers hauts comme des gratte-ciels sculptent le paysage à mesure qu’ils avancent » sur l’hémisphère nord de la Terre.

Il y a vingt mille ans, ce dernier est complètement recouvert de glace, en sorte que « le niveau des mers diminue » ; une bande de terre émerge alors entre la Sibérie et l’Alaska, qui conduira l’Homme de l’Asie à l’Amérique.

Il y a 14 000 ans, en revanche, la masse de glace commence à se retirer, laissant au sol derrière elle « d’immenses dépressions » qui, en se remplissant d’eau, formeront les Grands Lacs américains.

Il y a 6 000 ans, la calotte glaciaire se rétrécit encore ; elle finit par se retirer autour des pôles nord et sud.

Au terme de toute cette merveilleuse (et si souvent tragique) aventure, nous voyons à quel point la Terre, telle qu’elle est maintenant, telle qu’elle se présente sous nos yeux, est non seulement un produit du CIEL, de l’EAU, du SOL, de la VIE et de leurs multiples, de leurs permanentes interactions, mais aussi le résultat d’ « un enchaînement extraordinaire de catastrophes et de coïncidences ».

C’est en arrivant, de la sorte, au fil de nos recherches, grâce à nos quêtes, à comprendre de quelle manière notre belle planète s’est construite, que nous prenons la mesure de la complexité et de l’imprévisibilité des processus qui, à travers toutes ces péripéties, ont fini par aboutir à notre émergence à nous, les Hommes.

Mais il faut savoir également que la Terre, loin d’être « finie », continue sous nos yeux – et continuera encore longtemps – sa fascinante évolution.

Pour la bonne raison qu’elle ne se trouve qu’à la moitié de sa vie.

Nous savons, par les scientifiques, que notre globe « vivra encore au moins quatre milliards et demi d’années ».

Combien d’extraordinaires tribulations, d’étonnantes métamorphoses seront encore les siennes ?

N’oublions pas que « le prochain chapitre de son histoire reste à écrire »…

P. Laranco


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