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Une étoile de mer décime le corail polynésien

Par Memophis
 

Les coraux de Polynésie sont menacés par la prolifération d’une étoile de mer. Autour de certaines îles, le taux de recouvrement en corail vivant s’est effondré.

Acanthaster et corail IRD / E. Folcher Acanthaster et corail IRD / E. Folcher SUR LE MÊME SUJET
C'EST UNE VÉRITABLE invasion qui est décrite par les chercheurs de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) dans une étude publiée dans Plos One. Ils y démontrent que l’étoile de mer épineuse Acanthaster planciconnait une prolifération exceptionnelle depuis 2004 en Polynésie française. Or, cette carnassière se nourrit au dépend des récifs coralliens dont elle consomme les polypes.  

Acanthaster a commencé à proliférer de manière très localisée aux îles Australes et Sous-le-Vent, racontent les chercheurs. Puis, en 2006, la colonisation s’est propagée à Tahiti et Moorea. Grâce à une dizaine de stations sur cette dernière île, les scientifiques ont suivi la dynamique d’infestation des coraux dans l’espace et dans le temps. Encore appelée « couronne du Christ » ou « coussin de belle-mère », en raison de ses piquants urticants, cette étoile est connue pour ses épisodes invasifs. Ce que les scientifiques comprennent moins, ce sont les raisons de ces brusques poussées évolutives.

Une arme anti-étoile

Quoiqu’il en soit, l’épisode polynésien est qualifié de « catastrophique » notamment autour de Moorea où le taux de recouvrement en corail vivant est passé de 50 % à moins de 5 % en 2009. Et les moyens de contenir la prolifération sont peu nombreux. Acanthaster n’a quasiment pas de prédateurs naturels lorsqu’elle est adulte, et très peu au stade juvénile. Ne maîtrisant pas les causes de la prolifération, les chercheurs étudient les moyens de repeupler les zones dévastées. Néanmoins, pour restaurer le corail à son état initial, il faudra entre 10 et 30 ans.

Un espoir réside cependant dans l’annonce faite au mois de novembre par une équipe du Centre d'excellence pour les études sur les récifs coralliens de l'université James Cook, en Australie. Des généticiens y ont développé une bactérie capable de tuer une étoile de mer en 24 heures. Il leur reste désormais à démontrer que la méthode est sélective et ne menace pas les autres espèces marines.

Joël Ignasse


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