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Dakar: Quand Lima s’échauffe

Publié le 02 janvier 2013 par Rene Lanouille

Dakar: Quand Lima s’échauffe Depuis plus de deux semaines, le Rio Impérial a accosté à Lima pour y débarquer 700 véhicules, de course, d’assistance, d’organisation et de presse. Les barrières du parc où ils sont gardés depuis lors se sont levées mardi 31 décembre à 10h00, pour accueillir les concurrents essentiellement européens dont les véhicules ont traversé les mers. Premiers sur la ligne d’arrivée de Lima l’année dernière, Cyril Despres et Stéphane Peterhansel étaient aussi les premiers au rendez-vous du port d’El Callao, immédiatement après être descendus de leur avion. Les deux tenants du titre, bien qu’accompagnés de deux équipes structurées sur le rallye, ont fait le choix de se présenter en personne pour récupérer… les camping-cars dans lesquels ils vont passer leurs nuits. Comme tous les concurrents, les champions de 2012 ont mis une petite heure avant de prendre le volant : le temps de satisfaire aux formalités douanières, de se repérer sur les docks et de trouver leurs véhicules. Après le réveillon de la Saint-Sylvestre, la matinée a encore été active pour les équipes du Dakar, qui ont déjà remis la moitié des véhicules à leurs propriétaires à la mi-journée.

Pour les pilotes péruviens, le trajet est bien moins long, mais c’est le poids de l’histoire qui se fait sentir. Bruno Chichizola, engagé pour la première fois sur le rallye, peaufine dans un état de semi-panique la moto qu’il soumettra demain aux officiels de course : « Je cours partout. Je dois régler encore les antennes, par exemple. Les gens me parlent du campement de Magdalena mais je n’ai pas eu le temps d’y aller. Je suis logé à Surco et je sens tout ce qui se prépare. En fait c’est une double pression : c’est mon premier Dakar et en plus il démarre dans mon pays avec un enthousiasme général ! ».

Les sentiments d’Enrique Humbert, qui prendra le départ sur un quad, sont similaires : « Je suis de plus en plus anxieux. Il faut mettre au point beaucoup de derniers détails et pendant ce temps tout le monde parle du Dakar autour de moi : les amis, la famille mais aussi la télévision et les médias en général. On sent la pression de l’événement arriver, on écrit quelque chose en ce moment ».

En bord de mer, du côté de la plage de Magadalena, le parc d’attente se remplit progressivement et prend des airs de bivouac. L’ambiance est assurée par les klaxons, la poussière et les éclats de voix. Michel Boucou, le camionneur français, mécanique dans son habitacle : « On peaufine quelques détails », dit-il en souriant coincé sous le volant de son Kerax jaune. A peine plus loin, une belle rangée de quads : ceux de l’équipe Can Am Chile. Fièrement, Carlos Avendaño le préparateur espagnol et ancien concurrent de la catégorie, les couve du regard : « On est prêts. On est arrivé par la route avant-hier. On est les premiers à passer les vérifications demain à 10h00. Il ne fallait pas se louper. »


Magdalena : deux mois pour se faire belle

Sixième nation à accueillir le départ du Dakar, le Pérou a placé la barre très haute pour célébrer en grande pompe le lancement proprement dit de l’épreuve et les vérifications, qui débuteront dès demain sur un site intégralement créé pour l’occasion. C’est une véritable « petite ville » qui se dresse désormais sur le Circuito de Playas de Magdalena, en bord de Pacifique.

Deux mois et demi de travail pour 4 jours de folie… En se présentant aux vérifications, les concurrents auront sans doute du mal à croire qu’iI y a 3 mois à peine, le site de Magdalena n’était qu’un terrain vague, jonché d’énormes rochers et parsemé de trous et de bosses ; là où désormais se dressent fièrement les immaculées structures d’accueil des vérifications administratives et techniques. Pour réaliser ce petit miracle, pas moins de 1500 ouvriers, aidés par 30 engins d’excavation et de terrassement, se sont relayés pendant 2 mois et demi pour viabiliser ce terrain de 20 hectares. En tout, ce sont plus de 100 tonnes de rochers qui ont été déplacés, 150 tonnes de remblais versées pour conditionner le site et 300 tonnes de gravier répandues sur l’intégralité du terrain.

Un travail de titans, pourtant seulement préparatoire puisqu’il a ensuite fallu monter les « structures », soit 4000 mètres carrés recouverts par 12000 mètres carrés de tissu blanc, auxquels viennent s’ajouter les 1500 mètres carrés du « Village Dakar ». Côté humain, cette ruche sera gérée pendant 4 jours par 250 personnes, dévouées au bon fonctionnement technique du site, afin de faciliter au maximum la vie des concurrents pendant l’exercice, imposé et toujours stressant, des vérifications. Car, comme chacun sait, si la course commence sur le podium départ, c’est bien dans l’effervescence des vérifications que le Dakar débute vraiment. Johnny Utah

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