Des médecins de l’Université du Michigan ont réussi à activer avec des électrodes les zones du cerveau ciblées habituellement par les antidouleurs comme la morphine, ouvrant la voie à un nouveau type de traitement de la douleur par électricité.
Bientôt un nouveau type de traitement de la douleur par électricité ? Photo CC Flickr nayfy
L’effet des antidouleurs est contrôlé par des récepteurs spécialisés. Ce sont des cellules qui peuvent « accueillir » les molécules d’opiacés, un peu comme une serrure peut recevoir une clé. Une fois qu’elles sont stimulées, ces cellules produisent un influx nerveux que nous percevons comme une diminution de la douleur. Ces récepteurs sont nommés « mu » (μ en grec) et « delta ».
L’idée des chercheurs de la Michigan School of Dentistry, c’est d’activer directement les récepteurs μ, plutôt que d’utiliser des drogues. Ils ont testé leur idée sur une femme de 62 ans, évidemment volontaire, atteinte d’une forme de douleur chronique sévère située au visage.
Ce nouveau traitement de la douleur par électricité n’a pas encore de résultats cliniques
L’expérience consistait à lui envoyer pendant 20 minutes un courant électrique de 2 milliampères (mA) à travers le crâne, juste au dessus du cortex moteur, une zone située au centre du cerveau. Si cela peut vous rassurer, cette dose d’électricité est relativement faible en comparaison avec la thérapie par électrochocs, utilisée pour traiter la dépression, qui recourt à des courants de 200 à 1600 mA.
Les résultats cliniques sont mitigés, car la douleur faciale n’a pas été affectée, bien qu’un autre type de douleur, également mesurée pendant le test, a diminué de 36% : la sensibilité au froid.
En revanche, les chercheurs ont montré pour la première fois une modification immédiate de la réponse des neurotransmetteurs μ en réponse à une stimulation électrique. Car pendant l’expérience le patient était examiné grâce à un PET scan (positron emission tomography scanner) et les images ont montré une diminution significative de la zone « allumée ».
Modification de la réponse des neurotransmetteurs μ en réponse à une stimulation électrique
La recherche ne fait que commencer à s’intéresser au traitement de la douleur par électricité. Les analgésiques chimiques utilisés en hôpital possèdent des effets secondaires très importants, au premier rang desquels bien sûr le risque de dépendance aux opiacés. L’utilisation d’électrodes pour les remplacer ou les diminuer serait un progrès thérapeutique important.
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