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Les Séries sous la Loupe: Seahawks-Redskins

Publié le 05 janvier 2013 par Sixverges
Les Séries sous la Loupe: Seahawks-RedskinsLe premier week-end des éliminatoires se terminera avec le duel entre les Seahawks et les Redskins. Stéphane Morneau vous donne l'avant-goût de ce match qui promet.
Si la NFL souhaitait un changement de garde pour les années à venir, c’est difficile de demander mieux comme affrontement que le duel entre les Redskins et les Seahawks lors du wild card week-end de la NFC.
Les deux équipes, avec des approches différentes, représentent la nouvelle école de la NFL avec de jeunes joueurs, des stratégies hybrides et, surtout, des saisons qui font couler beaucoup d’encre pour les bonnes raisons (pour une fois).
Sauf qu’en éliminatoires, que pensez de cet affrontement? Voyons voir…
Robert Griffin III vs Russell Wilson
Le récipiendaire du Heisman en 2011 et le deuxième choix de la cuvée 2012, RG3 s’attire toutes les bonnes presses depuis le début de la saison et on comprend pourquoi. Il a complètement renversé la tendance médiocre de l’offensive des Redskins, il est devenu le meneur incontesté de la chambre et son enthousiasme contagieux a enflammé la capitale américaine. Quand on parle d’un Franchise Player, RG3 est sur la jaquette du livre avec ses dents blanches et ses chaussettes de super héros.
Sauf que discrètement, Russell Wilson connait une aussi bonne saison que lui.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Griffin III : 3200 verges par la passe, 815 verges au sol, 20 / 5 TD / INT, 7 touchés au sol et un QBR de 71,4
Wilson : 3118 verges par la passe, 489 verges au sol, 26 / 10 TD / INT, 4 touché au sol et un QBR de 69,6
À l’exception de la vitesse au sol de Griffin et des matchs qu'il a manqué, les deux quarts ont sensiblement la même saison.
On parle davantage de RG3 en raison des attentes qui le précédaient et du fait qu’il a littéralement explosé lors de son premier match en carrière au Super Dome de la Louisiane. Wilson, lui, a pris le long chemin avant de devenir un nom familier, remportant à l’arraché le rôle de partant pour Pete Caroll et apprenant «sur le tas» les rudiments de la NFL.
Sauf qu’après 16 matchs, les débuts ne sont plus importants. Les deux quarts recrues sont aux commandes d’équipe avec le vent dans les voiles et c’est difficile d’en avantager un clairement.
RG3 est celui qui vous fait écarquiller les yeux sur le terrain. Il peut à tout moment produire sept points et traverser le terrain. Wilson est plus prudent, mais terriblement efficace et en contrôle de son environnement.
Aussi, les deux ont la chance d’évoluer pour une offensive qui s’est moulée autour de leurs forces. Les Redskins ont incorporé la formation Pistol pour offrir plus de Read Option à RG3 tandis que les Seahawks laissent la chance à Wilson de choisir ses options sur la ligne, que ce soit lui ou Marshawn Lynch qui complète le jeu au final. Bref, les deux recrues sont devenues les poumons de l’offensive.
Et c’est aussi fascinant de voir deux offensives très axées sur le jeu au sol être autant évaluée en fonction du travail du quart. Oui, c’est primordial d’avoir du jeu de qualité de la part de son quart, mais la constance ici repose sur les jambes et la pelouse qui retrousse plus que sur les ballons qui fendent l’air.
Un duel de jeunes bucks qui ne sera peut-être pas si déterminant au final, malgré tout.
Le fameux jeu au sol
Le nerf de la guerre des deux offensives. Marshawn Beast Mode Lynch et l’énigmatique recette secrète de Mike Shanahan qui a transformé Alfred Morris en clone bon marché de Jim Brown.
C’est simple ici, Lynch est un monstre pur et dur qui bénéficie grandement de la performance bonifiée de sa ligne offensive pour exploser dans les corridors. Russell Okung, enfin en santé, fait une énorme différence en ouvrant le chemin à gauche, gardant la défensive sur ses talons alors qu’on court habituellement à droite dans la NFL. De plus, avec les pieds rapides et les passes pièges de Wilson, le jeu au sol s’élargit aux divers screens utilisés par les Seahawks et la polyvalence devient un casse-tête drôlement désagréable pour la défensive adverse.
Tout ça, ou sinon Lynch peut se payer votre tête comme il l’a fait avec les Saints pour devenir la bête de la NFC.
Chez les Skins, l’approche est différente, mais similaire en même temps. Morris n’est pas encore un porteur établi dans la NFL, mais il a grandi dans son rôle et sa charge de travail est considérablement plus importante qu’au début de la saison. Bref, il a mérité son pose à force de faire tomber ses bloqueurs comme des mouches.
Mais ce qui ouvre le chemin à Morris, dans le système des Shanahan père et fils, c’est la menace de RG3. Les Redskins utilisent beaucoup d’options et de formation très ouverte qui donnent le temps au jeu de s’ouvrir dans la mesure où la défensive doit attendre un indice avant de charger. RG3 et Morris sont passés maîtres dans l’art de ne pas dévoiler leurs cartes avant d’ouvrir leurs mains et le résultat ressemble au massacre de la défensive que Morris a fait sur les Cowboys la semaine dernière.
Courir 200 verges dans un match do or die, c’est bon signe pour la suite des choses.
Encore là, aucun avantage notoire d’un côté ou de l’autre, mais on va voir beaucoup de rentre-dedans ce dimanche avec les deux offensives très enclines à courir avec le ballon jusqu’à plus soif.
Les défensives
Quand les Redskins ont amorcé la saison avec une fiche de 3-6, on pointait généralement vers les lacunes défensives pour expliquer les déboires de l’équipe. Avec raison. Sauf que les choses se sont améliorées, même si le front défensif de Washington est prévisible et limité.
Contre les Cowboys, ils ont envoyé des blitz à toutes les sauces pour forcer les décisions rapides et de ne pas exposer une tertiaire plutôt suspecte qui accorde plus de 280 verges par match en moyenne. La stratégie a porté fruit, mais elle ne peut pas offrir des résultats constants, surtout pas lors d’un match éliminatoire.
Les Seahawks, inversement, présentent probablement la meilleure tertiaire de la NFL en plus d’une étonnante composition jeune et agressive sur le Front-7. Au début de la saison, on était intrigué par le potentiel défensif des Seahawks. À l’aube des éliminatoires, on est aux aguets qu’ils possèdent l’une des meilleures défensives de la NFL et même si la pression sur le quart adverse n’est pas terrifiante, tous les autres aspects sont suffisamment hermétiques pour provoquer des résultats dévastateurs, des touchés opportuns et des gros jeux aux moments clés.
Le genou amoché de RG3 pourra trouver le temps long contre Bruce Irvin et Chris Clemons. Si les Seahawks cherchent une facette du jeu où ils peuvent dominer, c’est là qu’il faut regarder.
Tout le reste
Les Seahawks sont terriblement disciplinés en défensive, ce qui les aidera grandement contre les feintes et les options.
RG3 ne fait pas beaucoup d’erreurs, il risque d’éviter les pièges de la tertiaire des Seahawks et abusez des couvertures homme à homme qu’il trouvera à profusion dans le match si Pierre Garçon trouve son rythme.
Leon Washington est une bombe à retardement qui pourra avantager les Seahawks.
Les Redskins, malgré tout, possèdent plus de vétérans en défensives et un gars comme London Fletcher pourrait vraiment changer la donne quand les secondes se feront rares sur le tableau.
Et entre Pete Carroll et Mike Shanahan, l’expérience penche sérieusement vers Shanny et son fils.
Verdict
Surement le meilleur match de la fin de semaine. Ça va se décider au quatrième quart dans les trois dernières minutes. Le match est à Washington, RG3 a le sens du spectacle, j’ai l’impression que le jeune homme trouvera une façon d’envoyer les bourgognes au prochain tour et surprendre les Seahawks qui sont les favoris, même sur la route.

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