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Histoire d’amuser la galerie

Publié le 07 janvier 2013 par Aicasc @aica_sc

logo françaisGalerie Arsenec, Galerie O dis7, Galerie Tout Koulè.. .. Derrière ce même terme Galerie existent des réalités très diverses.
La Galerie Arsenec est le hall d’exposition d’une institution publique, le CMAC une scène nationale. La Galerie Odis7 est un collectif d’artistes. La Galerie Tout Koulè est une association.
Dans les îles anglophones, une Galerie Nationale (a National Gallery) est une institution gouvernementale qui fonctionne un peu à la manière d’ un musée.
Alors existent – ils une galerie stricto sensu en Martinique ?
Depuis des années différentes tentatives ont été menées sans pouvoir perdurer : Galerie Singulier, Galerie Subito, Galerie Maison Créole, Galerie West Indies, Galerie Arts Pluriel. Pourquoi ?
Qu’est-ce qu’une galerie d’art ?
Une Galerie expose et vend des œuvres d’art.
La galerie peut être exploitée en société ou en entreprise individuelle pour toutes les structures dédiées à la vente.
L’immatriculation au RCS (Registre du Commerce et des sociétés) est obligatoire et obtenu auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie.
Dès le début de l’activité, une inscription à la Maison des Artistes est obligatoire afin de contribuer au financement du régime de sécurité sociale des artistes. La contribution est calculée selon le Chiffre d’Affaires effectué ou les Commissions reçues. A cette contribution s’ajoute depuis 2012 une contribution obligatoire à la formation professionnelle continue des Artistes-Auteurs.
L’enregistrement de la structure est assorti de la désignation du code NAF qui caractérise l’activité principale de la galerie, selon son orientation de premier ou de second marché :
- 47 78 C pour l’art contemporain
- 47 79 Z pour les objets d’art et d’antiquités.
Les charges sociales sont communes aux petites entreprises, de même que la taxe professionnelle.
Les caisses de retraite, prévoyance, santé ont été regroupées au sein du Régime Social des Indépendants.
Elle est qualifiée de galerie de premier marché si les œuvres qu’elle vend proviennent directement de l’artiste ou de son atelier et n’ont encore jamais fait l’objet d’une transaction commerciale.
Une galerie de second marché vend des œuvres déjà commercialisées.
Quel est le régime fiscal des galeries ?
La revente des œuvres supporte plusieurs taxes, principalement la TVA, éventuellement la taxe forfaitaire (ou plus-value selon les options) et le versement d’un droit d’auteur dans certains cas : le droit de suite
Toute vente d’œuvre d’art considérée comme originale au sens de l’article 98 III du Code Général des Impôts (CGI) donne lieu à l’assujettissement de la TVA.
Le régime de droit commun est de 19,6% sur la marge réalisée lors de la vente d’une œuvre (différence entre le Prix de Vente HT et le prix de revient HT).
Les galeries pouvant justifier d’actions de promotion peuvent calculer la TVA sur leur marge forfaitaire, à condition d’en avoir fait la demande à leur centre des impôts dès le lancement de leur activité. Auquel cas la TVA se calcule de la façon suivante : 19,6% sur une marge définie forfaitairement à 30% soit une incidence de 5,88 % sur le prix de vente HT. Les actions de promotion doivent pouvoir être prouvées par tout document : carton de vernissage, affiche, catalogue d’exposition ou de foire…).
Les œuvres en provenance des pays tiers (hors Union Européenne) supportent une TVA à l’importation d’un taux de 7%.
La TVA des artistes est également au taux de 7% pour ceux qui y sont assujettis.
Véritables professionnels, les galeries membres du Comité professionnel des galeries s’engagent à respecter un code de déontologie dans leurs rapports quotidiens avec les clients, les artistes et leurs confrères. Celui-ci souligne la dimension éthique qui s’inscrit dans la mission des galeries d’art. Il met l’accent sur la fidélité des engagements, la qualité des services rendus, la vigilance à l’égard de l’origine des œuvres acquises, la désignation précise des œuvres vendues, la totale responsabilité envers l’acquéreur d’œuvres d’art et envers l’artiste que les galeries défendent.
Il existe en France environ un millier de galeries (73% sont en Ile de France) dotées d’un statut de SARL, Sociétés anonymes, EURL, Entreprise indépendante. Ce sont de petites entreprises, dirigées souvent par des femmes, au nombre de salariés réduit (entre un et cinq), abritées dans des locaux de superficie modeste. Elles « représentent » en moyenne dix artistes.
Parmi elles, quelques galeries leader dont le nom est très connu. Les galeries leaders sont des galeries de grande notoriété. Solides sur le plan financier grâce à un soutien bancaire acquis en raison de leur réussite passée, elles disposent en outre d’un fort capital culturel ce qui leur permet, grâce au marketing et à leur réseau de diffusion de créer la demande, d’assurer l’émergence et le succès commercial d’un courant artistique ou d’un artiste

La fonction principale des galeries d’art, c’est la promotion des artistes.
Comment ? Au moyen des expositions de la galerie et de leur participation aux foires internationales, instances de légitimation par excellence. Les foires sont devenues le passage obligé de la notoriété internationale. Le poste participation aux foires occupe une place prépondérante dans le budget des galeries de même que le budget de communication et de promotion.
Il leur faut aussi s’appuyer sur un réseau de galeries à l’étranger avec lesquelles elles peuvent développer des actions de coopération, ce qui est encore plus nécessaire si l’on travaille dans une île de quatre cent mille habitants où la proximité des amateurs avec les artistes et leurs ateliers ne justifie pas l’existence d’un intermédiaire commercial.
En quoi consiste le métier de galeristes ?
Elles assurent un travail de légitimation et de promotion des artistes vivants et doivent avoir la capacité de détecter de nouveaux talents, de rendre leurs œuvres légitimes, uniques et désirables. Autrement dit, les faire passer de la qualité artistique à la valeur économique. La réussite professionnelle d’une galerie dépend du réseau mondain, médiatique et commercial qu’elle réussit à créer autour d’elle : critiques, collectionneurs, conservateurs de musée, journalistes. Les galeristes déploient de véritables stratégies pour faire connaître et reconnaître leurs poulains.
Cette analyse confirme que la Martinique ne s’est pas encore dotée de galeries professionnelles, disposant de la réserve de fonds nécessaires pour dépasser le simple accrochage et la simple vente au public de proximité mais susceptibles d’insérer les artistes sur le marché international.
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