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Souffle de Féminité

Publié le 09 janvier 2013 par Gentlemanw

Elles passent, se croisent, jonglent avec leurs cabas et autres sacs à mains, avec leurs manteaux, le retour au boulot, l'année continue, la foule bougent, les femmes avec.

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Je les suis du regard, je suis predu dans mes pas, sur ce quai de gare, où toutes les fourmis humaines grouillent vers leurs terriers, les entrées de métros, de RER, vers d'autres trains. Rien n'est réellement humain, aucun échange, juste des personnes avec leurs écouteurs vissés dans les oreilles, les téléphones et quelques rares cigarettes. Tout bouge, un mouvement infini, des sorties, des entrées.

Et là, elle passe, je ne sais qui elle est. Son parfum, une forte odeur de musc, de myrtille, de vanille, de tant d'arômes noyées dans les autres mouvements, dans les odeurs, dans les remugles de frites et de vieux papiers, mais elle est là. Elle est passée là, je suis cette trace, devant moi, non, à gauche, je tourne légèrement, heurtant une valise, je suis ce flux odorant. C'est un peu sucré, j'aime ce parfum, je cherche à l'identifier. Mes neurones olfactives scrutent les indices.

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Mais je sais aussi que l'époque a changé, tant de nouveaux parfums sortent chaque année comme des nouveaux pains d'épices de Noël. Chaque marque sort une nouveauté et décline une eau de toilette en eau de parfum puis en eau de sport etc. Une infinité de variation, pour un marché de plusieurs parfums de luxe, du rêve pour nos salles de bain, pour nos imaginaires, car maintenant nous avons un minimum de quatre ou cinq bouteilles de parfum sur l'étagère. Mais comment s'y retrouver, comment devenir fidèle à une empreinte qui devient un peu notre propre odeur animale, par défaut, celle qui vous identifie tout de suite en croisant votre compagne, votre amie, votre mari, vos collègues. Maintenant l'humeur et le caractère du jour permettent de changer, mais l'offre me paraît trop importante, disproportionnée par rapport à nos attentes.

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Je continue, les perles d'air se diluent, je perds son fil, ne sachant plus si c'est Shalimar, ou Poison, ou l'éternel N°5, ou encore Jean-Paul Gaultier, je suis perdu, je cherhais un Trésor, un Habit Rouge, Une Petite Robe Noire, et je ne sens plus que le graillon du soupirail, les premières fritures du matin, j'avance, je prends une bouffée de cigarette interdite de mon voisin, voilà mes poumons sont saturés, vivement que le climatisation me donne un bon rhume, je ne pourrais plus rien identifier.

Nylonement


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