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Après la dette française, l’espagnole, la belge et la grecque, voici la dette des Etats-Unis, une véritable chaîne de Ponzi, du Madoff pur jus.
Selon le site américain Investmentwatch, les dettes étatiques mondiales approchaient le 31 décembre 2012 la somme astronomique de près de 50 000 milliards de dollars, et croît au rythme fou de 342 000 dollars par… seconde. Fin 2010, ce montant « n’était que » de 46 000 milliards de dollars et représentait alors 74% de la richesse mondiale produite dans l’année (Dette mondiale). La dette mondiale croît sans cesse malgré les baisses importantes des dépenses publiques dans la plupart des Etats du Monde.
Les Etats-Unis, y contribuent pour plus de 16 000 milliards de dollars . Une échéance repoussée de 2 mois après un accord à l’arraché mais indispensable pour juste faire semblant que ça va mieux n’empêchera pas les Etats-Unis de se retrouver dans une situation critique d’ici peu.
Le site Zerohedge propose une analyse de cette dette abyssale dont nous vous donnons les principaux éléments et qui complètent les chiffres données dans l’article Les 75 chiffres effrayants de l’économie américaine.
- Pour 2012, le budget des Etats-unis est de 2 500 milliards de rentrées, tandis que le total de ses dépenses effectuées s’élève à 3 800 milliards de dollars. 1 300 milliards de dollars se sont ajoutés ainsi à la dette de l’année précédente.
- Le montant de cette dette ne prend pas en considération d’autres dépenses fédérales telles que la protection sociale
- Les paiements d’intérêts sur la dette s’élève à plus de 1 milliard de dollars par jour.
- Les obligations d’Etat qu’émettent les Etats-Unis pour emprunter sont achetées par des investisseurs, des banques, et des Etats étrangers. Ces obligations sont une promesse de payer le capital et les intérêts, remboursés par d’autres emprunts. Une chaîne de Ponzi, ni plus ni moins.
- Les Etats-Unis se retrouvent ainsi coincés entre l’enclume et le marteau. Tailler à la serpe dans les dépenses à afin de rembourser la dette ferait imploser l’économie. Près de la moitié des dépenses effectuées par le gouvernement américain va à la protection sociale (Medicare, Medicaid, la sécurité sociale). Si des coupes sont effectuées dans ce secteur, beaucoup de spécialistes prédisent des mouvement de contestation voire des émeutes et une augmentation de la délinquance, déjà très élevée.
L’accord qui vient d’être obtenu avec le congrès a eu pour objectif de reculer le plafond de la dette afin d’éviter des coupes budgétaires automatiques: entre autres, une réduction importante de la protection sociale avec 8 millions de chômeurs qui se retrouveraient sans ressources du jour au lendemain, l’augmentation des impôts en particulier pour les classes moyennes dont le montant moyen serait de 3 400 dollars par an, somme considérable.
Pour le célèbre économiste américain Nouriel Roubini, les Etats-Unis sont loin d’être tirés d’affaire malgré le recul de deux mois de l’échéance fatidique: «Si aucune action n’est prise d’ici le 1er mars, 110 milliards de réductions de dépenses entreront en vigueur». Les défis seront donc de taille pour les républicains et les démocrates déjà à couteaux tirés. D’une part, la dette américaine atteindra son plafond. Il a été plusieurs fois renégocié dans le passé, mais ce processus est douloureux. A l’été 2011, cela avait provoqué de l’instabilité sur les marchés financiers. D’autre part, les élus américains devront commencer à débattre des mesures à prendre à moyen terme pour assainir les finances publiques et réduire la dette du pays, qui s’élève actuellement à 16 443 milliards de dollars américains (en 2012, le déficit du gouvernement fédéral représentait 8,5% du PIB). «Cela mènera à une autre dispute entre les républicains, qui veulent réduire la taille du gouvernement fédéral, et les démocrates, qui veulent le maintenir mais sans être sûr de la manière de le financer». (Source)
- Ce plafond de la dette a été augmenté 10 fois depuis 2001 et ce qui vient de se passer à propos du « mur budgétaire » n’est qu’enfumage médiatique car rien n’est réglé comme le montrent les propos de Nouriel Bourini.
- Le déficit commercial des Etats-Unis a été de 558 milliards de dollars en 2011 malgré un dollar extrêmement bas. Les États-Unis sont en déficit commercial depuis les années 1980, ce qui alimente ainsi également la dette nationale.
- Le tableau ci-dessous montre les principaux détenteurs étrangers de la dette américaine, qui sont la Chine et le Japon, suivis par les pays de l’OPEP. Ce sont les principaux bailleurs de fonds du déficit commercial américain. (1 billion=1 milliard)
A ce propos, la Chine vient de réagir à l’importance de la dette américaine comme le rapporte l’Humanité. La Chine, qui possédait en 2011 1 160 milliards de dollars de dette américaine, s’est montré récemment sceptique sur la réelle volonté des Etats-Unis de régler la question de sa dette abyssale, malgré l’accord sur le mur fiscal signé par la Chambre des représentants à Washington. Dans un article en anglais publié sur le site internet, Chine Nouvelle, l’agence officielle, explique que les Etats-Unis « ne peuvent vivre éternellement sur une prospérité à crédit » et juge que ses dirigeants apparaissent peu enclins à réduire la dette globale de 16.000 milliards de dollars. « Dans une démocratie comme les Etats-Unis, les hausses d’impôts et les réductions de dépenses, thérapie adéquate pour traiter l’affection chronique de la dette, apparaît depuis longtemps impopulaire auprès des électeurs. Du coup, les dirigeants politiques préfèrent se contenter de reporter le problème encore et encore. Mais, pour autant qu’on sache, le problème ne va jamais disparaître », poursuit l’agence. »A un moment ou à un autre, il va resurgir et provoquer une lourde chute, qui dans le cas des Etats-Unis, pourrait se terminer au fond d’un gouffre dont il sera impossible de sortir », conclut Chine nouvelle.
Si la Chine s’inquiète de la santé économique des Etats-Unis, c’est surtout parce qu’elle a placé son très gros bas de laine -la plus grande réserve mondiale de devises, évaluée à 3.300 milliards de dollars- à hauteur de 70% de la somme), y compris des emprunts du Trésor américain. Par ailleurs, le marché américain demeure un débouché majeur pour les exportations chinoises. Les deux pays sont à ce point liés économiquement que l’on parle désormais de Chinamérique.
- selon Zerohedge le talon d’Achille de la dette américaine est que le dollar américain doit impérativement demeurer la monnaie de réserve et d’échange international et ‘assurer son hégémonie sur les devises concurrentes afin de pouvoir s’endetter. Toute menace pour le dollar doit être corrigée immédiatement. En cas de perte de confiance des marchés étrangers dans le dollar, le tsunami de dollars américains détenus à l’étranger vers les États-Unis provoquerait une hyperinflation inouïe. La politique impérialiste et guerrière des Etats-Unis n’a pour objectif ultime que d’assurer la suprématie du dollar. Les aveux de Wesley Clark sont également éloquents. La guerre est une affaire rentable aussi, après tout.
Zerohedge confirme indirectement l’article de Françoise Compoint, Qui se cache derrière l’Union européenne? dont nous reprenons l’introduction avec les paroles de François Mitterand: « « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort … apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le Monde … C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une Guerre à mort » !
Et pendant ce temps… la misère croît aussi. En à peine deux mois, record absolu, entre août et septembre 2012, plus d’ un million d’américains sont entrés dans la pauvreté et été admis au système de coupons alimentaires (« food stamps »), dont le coût moyen est de 134,29 dollars par mois par allocataire. (The Idealist, en américain)
Ci dessous une courte vidéo explicative sur la dette américaine qui illustre ce qui a été dit. Merci à Les Moutons enragés
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