Pourquoi rester à Cuba et ne pas fuir ? Quelques arguments qui résonnent même en France.
Par Yoani Sanchez, depuis La Havane, Cuba.
Il faut que quelqu’un soit au au pied de la passerelle de l’avion, pour dire adieu, tenir le mouchoir et l’agiter d’un côté à l’autre. Il faut quelqu’un pour recevoir les lettres, les cartes postales aux couleurs vives, les appels téléphoniques longue distance. Quelqu’un pour s’occuper de la maison, autrefois pleine d’enfants et de parents, pour arroser les plantes qu’ils ont laissées et nourrir le vieux chien qui leur fut si fidèle. Quelqu’un pour garder les souvenirs de famille, le dressoir en acajou de la grand-mère, le grand miroir dont le tain se décolle dans les coins. Quelqu’un pour préserver les plaisanteries qui ne font plus rire, les négatifs des photos qui n’ont jamais été tirées. Il faut que quelqu’un reste pour rester.
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Mais il faut que quelqu’un reste pour fermer la porte, éteindre la lumière et la rallumer. Beaucoup doivent rester parce que ce pays doit renaître avec des idées neuves, avec des gens jeunes et des propositions pour le futur. C’est au moins l’illusion qui doit rester ; la capacité de régénération doit demeurer ici, l’enthousiasme doit s’accrocher à cette terre. En cette année 2013, parmi tous ceux qui resteront doit obligatoirement figurer l’espoir.

Partir ? Rester ? Il n'y a pas qu'en France que la question se pose.
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Sur le web - Traduit par Jean-Claude Marouby