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Happy New Fear !

Publié le 10 janvier 2013 par Legraoully @LeGraoullyOff

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As-tu peur

De la juste mesure

De la frayeur

De l’imposture ?

As-tu peur de boire, de manger, de penser, de rester, de partir loin des tiens, de comprendre, de rester dans l’ignorance, d’aimer, de sortir, de commencer à décider, de tout ce qui peut exister en dehors de ton petit espace privatisé, de vomir, des mots, d’être honnête, de la solitude et de la dépression qui poussent à la consommation, de la mort, de mettre de l’étatique dans l’économique, de la crise, de te complaire dans l’oisiveté, d’aimer ton pays, d’un président socialiste qui bouffe à la City, de la dèche, des maladies, des conséquences, de mourir, du quantitatif supplantant le qualitatif, de conduire, de la différence, de la nature et sa petite musique, des animaux, des faux-débats, du vide, qu’il n’y ai plus d’opposants au système, de ne rien pouvoir changer, de ne jamais voir le grand soir, du noir, du confort virtuel devenu l’opium du peuple, peur de l’effondrement, des nouvelles guerres dites « plus humaines », pour l’avenir de tes enfants, des logiques à court terme, des étrangers, des religieux, de l’e-démocratie bruxelloise, de te faire mal, de ce libéralisme où tout s’achète même les gosses, de l’échec, de te réjouir trop vite, de perdre la face, de passer pour un je ne sais quoi… ? 

Et j’en passe…

On a tous peur de quelque chose.

Tous ces effroyables outils servent à gommer notre droit à exister avec le monde, la Terre, l’univers, le cosmos…

Demande donc aux monistes qu’ils t’expliquent un peu la vie.

N’opine donc pas du bonnet sans réfléchir en pointant du doigt les présumés coupables.

Sois toi-même mais sans faire d’écart.

Evite particulièrement le grand.

Celui qui fout le cafard.

Celui qui laisse un gout amer sur les dents.

Celui qui te broie les valseuses en produisant un son vicelard.

Tout s’interprète.

Tout se critique.

Tout s’explique.

Tout se discute.

Tout peut se justifier.

Une bonne rhétorique pour légitimer des atrocités.

Même ma peur de ces gens qui ont peur de la vie, de la vraie, m’effraie.

Incandescente, impertinente, loin d’être tout à fait innocente, à ne plus pouvoir tenir en place, à s’en bruler l’œsophage et tout le conduit menant aux douves.

 

As-tu pris ton ticket pour traverser le pont-levis ?

As-tu remarqué les carnassiers du scoop capturer l’essence d’un moment ?

Les as-tu bien observé, ces histrions, en train de faire de la lèche au grand patron ?

L’outil de propagande bien serré entre les dents.

Puisqu’il faut oublier les sujets vraiment importants

Pour se détourner des véritables arrogants

Des animateurs sponsorisés qui enfilent des gants

Et qui les utilisent pour te gifler au plus mauvais moment.

La peur nous divise et nous oppose.

Un schisme peccamineux que l’on voit croitre sans que l’on puisse l’arrêter.

Ça fout la trique aux plus fidèles sectateurs superbement armés pour tout envenimer.

Ah putain j’vous l’dis, elles sont belles leurs idées ! 

 

On crée nous-mêmes les angoisses qui nous immobilisent.

Sous couvert de principe de précaution tout est sécurisé.

Pieds et poings liés par le sac de nœuds préventif.

Es-tu sensible aux discours eschatologiques qui pourrissent et finissent toujours par retomber en poussière de bave ?

On nous apprend à nous méfier de celui qui existe sans craintes

Qui ne s’encombre d’aucunes contraintes

Car il n’attend jamais le risque zéro pour agir

Ni qu’on lui dicte la meilleure façon de recracher son ire.

Le danger se fait presser jusqu’à ce qu’en sorte toutes les gouttes possibles avant d’envoyer les troupes de la paix ratonner les quelques rares aventuriers.

On ne laisse plus grandir

On se projette

On ne meurt plus tout sourire

On végète

Des tuyaux dans tous les orifices

La battue du mauvais sang qui qu’on se fait est organisée avec un certain talent par la gent thérapeutique.

Pas de solutions miracles pour être tout à fait franc.

Les thanatophiles n’ont qu’à bien se tenir car les thanatophobes sont les pires.

Il faut trouver la bonne dose

D’inconscience de la peur

D’insouciance par vapeurs

Au risque de supplanter des choix par des obligations.

 

Nous croyons au doute plus qu’à la vérité.

D’ailleurs quelle vérité ?

Alimentons les menteurs

La paranoïa

Le dopage

Le principe du complot

Rhétorique imprécise nourrie d’explications alternatives.

Cherche la petite bête mais ne t’expose pas.

Tout va de mieux en mieux.

Tout va de pire en pire.

Au choix !

Oyez oyez citoyens !

Tenez-vous informés des dernières trouvailles du culte.

De la doctrine du démon de midi qui en emporte un paquet des âmes en bas.

On a tous le droit d’avoir peur.

On a tous le droit d’avoir un avis.

Sans critiquer personne.

Sans froisser les imbéciles.

Sans rire des adeptes de la pensée magique.

Sans s’attirer les foudres des innombrables associations qui se kératinisent les doigts à force de gueuler sus à la légèreté par claviers interposés.

Les natures dogmatiques peuvent toujours venir mais sans forcément jouir.

Sexualisons nos rituels pour éviter de garder toute trace de séquelle.

Les véritables filles d’Eve, elles, se baladent toutes à poil sans tomber dans le piège des réductions libidinales.

On affecte la peur et le ridicule que provoque le style de nos phrases et celui de nos vêtements musqués.

On éructe même admis dans l’empyrée tout notre être à la face des hiérarques.

Le monde est fanatique des nombreux téguments censés cacher l’éviration tacite des organes les plus résistants.

Où se cachent donc les belles houris promises à se faire lutiner ?

Dans les affabulations pragmatiques des grenouilles de bénitier attendant juste de crever la gueule ouverte dans l’espoir de gober un peu de la manne céleste au passage.

Les vélums s’étendent au-dessus des têtes d’où se déverse le seul sérum réservé aux anachorètes.

Tout est topos.

Les sulfureux cavaliers, considéré comme la lie de l’humanité, bravent courageusement les déferlantes d’ambages et les discours conformistes de la légion bien-pensante.

Il y en a qui tombent de leurs destriers aux gueules de feu et qui ne s’en relèvent pas faute de briller de l’éclat conseillé.

On les voit sur le bord des routes arpenter les villes asphyxiantes où tout est décidé pour eux.

Il faut le dire, ces gens-là, ils font peur à tout le monde.

Et ils le revendiquent.

Ils s’appliquent même, tout éperdus qu’ils sont, à faire évoluer les esprits dans des récits uchroniques d’une violence singulière, plus abrasifs qu’une feuille de papier de verre, qu’ils frottent avec force contre les joues roses des apôtres de l’austérité.

Ceux-là même qui n’existent que dans les mémoires ou sur les photos d’un vieux manuel d’histoire et à qui on croit rendre hommage en les visitant dans leurs sépulcres.

La peur est-elle utile ?

Peut-être aux enfants et encore.

La peur diversiforme est mère de tous les tyrans, qui, une fois le pouvoir acquis, ont peur de se le faire ravir.

C’est ce qui corrompt.

C’est ce qui nous fout tous dedans.

La peur.

 

Alors, je vous le dis, oubliez-la donc cette garce et gavez-vous ad libitum !

 

 

 

 

 

 


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