Match à saveur de vengeance dans la NFC pour une place en Finale d'association alors que les Packers retrouvent les Niners à San Francisco. Stéphane Morneau derrière le clavier pour l'avant-goût.
Les Packers ont sorti les vidanges, d’une certaine façon, en disposant de Joe Webb et des Vikings la semaine dernière. Sauf que là, les formalités sont loin derrière et on passe aux choses sérieuses dans la NFC avec une seule chose en tête : la finale de la NFC.
Les Niners sont venus se payer les têtes fromagères à Lambeau pour lancer la saison 2012, on peut être certains que Mike McCarthy et Aaron Rodgers n’ont pas oublié cette fâcheuse défaite.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, voyons voir que cette ronde éliminatoire nous réserves.
Aaron ou Colin ?
Jim Harbaugh ne manque pas d’audace et de passion, ça, on le sait. Ce qu’on ne savait pas, par contre, c’est qu’il était capable de clouer l’efficace, mais conservateur, Alex Smith au banc, lui favorisant le plus explosif, mais inexpérimenté, Colin Kaepernick.
Jusqu’ici, la manœuvre n’est pas revenue mordre Harbaugh sauf que les éliminatoires, c’est autre chose, et un quart recrue n’aura jamais la main mise sur un vétéran qui a vu neigé, surtout quand celui se nomme Aaron Rodgers et qui s’endort la nuit en fixant sa bague de joueur par excellence d’un Super Bowl.
Ça ne sera pas de la tarte pour le jeune Kaepernick qui a connu une fin de saison un peu moins étincelante, mais pas suffisamment inquiétante pour qu’on questionne sa place dans ce match contre les Packers – jusqu’à ce qu’il commette une bévue.
L’avantage des Packers, au-delà du bras de Rodgers, réside dans l’absence d’ambiguïté entourant sa position. Bonne ou mauvaise journée, Aaron Rodgers EST l’offensive des Packers et personne à Green Bay ne réclamera la tête de Mike McCarthy pour avoir choisi d’envoyer son quart dans la mêlée.
Harbaugh ne peut pas en dire autant…
Si Kaepernick découpe la défensive des Packers et que les Niners triomphent devant leurs partisans, tout va bien jusqu’à un autre jour. Si Colin, toutefois, lance une interception au premier quart et coûte des points à son offensive, les caméras se tourneront vers Alex Smith et son calepin de notes. Les partisans grogneront et les murmures seront bruyants au Candlestick Park.
Qu’est-ce que Smith pourrait nous offrir ce soir, ici, maintenant?
Les doutes, en éliminatoires, c’est à éviter. Les Niners, malgré une belle saison, jouent dans le doute jusqu’à preuve du contraire. Rodgers le sait, mais surtout, un vétéran comme Charles Woodson le sait.
Ça passe ou ça casse pour Kaepernick, littéralement.
La vie sans Justin Smith
La plus grosse ombre au tableau des Niners ces jours-ci, c’est l’absence du pilier défensif Justin Smith.
Il est l’un des joueurs les plus discrètement efficaces dans la NFL qui n’a pas de trou dans son jeu, vraiment, et qui se donne corps et âme pour son équipe.
Il a raté les derniers matchs de la saison pour les Niners et même si les performances ne sont pas désastreuses, défensivement parlant, reste que la différence est palpable.
Un Smith en attire un autre dans le cas présent. Sans Justin, Aldon n’est plus aussi efficace. Justin est le dix-huit roues qui ouvre le chemin pour Aldon qui obtient presque tous ses sacs avec Justin sur le terrain. Justin est le col bleu de la finesse d’Aldon et un sans l’autre, l’équilibre n’y est plus.
L’ami Justin repousse son séjour sur la table d’opération dans l’espoir de jouer. Il ne sera visiblement pas à 100%, mais tout n’est pas perdu pour les Niners.
Ce qui a changé depuis la dernière fois?
Lors du premier match de la saison, la défensive des Packers comptait sur plusieurs recrues pour faire tourner la machine.
18 semaines plus tard, les jeunes sont un peu moins jeunes et tout le monde connaît un peu plus ses repères. Se faisant, la défensive des Packers est plus profonde que celle des Niners même si cette dernière reçoit toute l’attention.
Parce que oui, les partants des Niners sont dangereusement efficaces. C’est indéniable. Mais ils se tournent rarement vers leurs réservistes et on se demande encore ce qu’ils peuvent offrir si les enjeux augmentent.
Avec l’absence prolongée de Charles Woodson, les Packers ont eu le luxe d’essayer des choses, de tester des jeunes et d’offrir du temps et de l’expérience à une unité qui dépasse les partants. Woodson revenu, toute cette expérience ne se perd pas et la cohésion, combinée à la polyvalence, offre aux Packers un léger avantage au niveau des surprises qu’ils peuvent offrir aux Niners.
Qui plus est, Clay Matthews a démontré la semaine dernière qu’il pouvait manger pour déjeuner les quarts inexpérimentés « à la Joe Webb ». Pas qu’on souhaite le même sort à Kaepernick, mais ce n’est pas impossible non plus.
La défensive des Packers n’est plus la passoire sans espoir du début de la saison (ou de la fin de la saison dernière). Si Harbaugh n’a pas ajusté son plan de match, il va s’en mordre les doigts après deux quarts à regarder Frank Gore se buter à une ligne défensive jeune, dynamique et qui frappe fort.
Cette fois, les Packers sont en visite et la motivation sera double après une défaite à Lambeau. Ça, c’est une différence de taille dans la guerre psychologique.
Le pied qui blesse
La décision est tombée jeudi : David Akers sera en uniforme avec son soulier tout propre pour tenter de racheter sa saison de misère.
Erreur – ou stratégie éclairée de la part d’Harbaugh et de son équipe?
Le vétéran n’a plus le pied au bon endroit depuis le début de la saison et les auditions pour le remplacer se sont déroulées durant le congé des Niners. Après des jours de doute, Akers retourne dans la mêlée.
Mais les Niners ne sont pas les seuls à avoir des maux de tête en raison d’un pied. Mason Crosby en fait voir à toutes les couleurs à McCarthy et son équipe depuis le début de la saison.
La précision n’est pas au rendez-vous malgré la puissance de son pied et quand le temps d’un placement crucial arrive, le doute s’installe.
D’un côté comme de l’autre.
Ce doute entraînera peut-être des situations délicates de quatrième essai. Des revirements et peut-être même des erreurs coûteuses.
Le « Foot » dans football n’aura jamais été autant justifié.
La clé du succès …
À moins de conditions météo loufoques, Aaron Rodgers fera la différence dans ce match.
La semaine dernière, les Vikings n’avaient aucune réponse à ce que leur envoyait le meneur des Packers. Passe courte, pas profonde, feinte, passe piège, une dizaine de cibles incluant John Kuhn. Rodgers est un général aux dents longues et son expérience en éliminatoires ne fait qu’améliorer sa crédibilité derrière le centre.
Le jeu au sol des Packers dépend de la peur de la défense adverse par rapport aux jugements de Rodgers. En retour, il exploite cette peur et crée toutes sortes de problèmes dans la couverture individuelle.
Les Niners ont trouvé une faille dans le système des Packers, mais c’était avant d’avoir une saison et plein de de momentum en banque pour Rodgers qui n’a pas d’égal depuis deux mois.
Soyons audacieux, car je vois les Packers se rendre au Super Bowl cette année.
Packers 31 – 49ers 28