Pourquoi ton titre il est aussi pourri ? Attends, je vais t'expliquer.
Aujourd'hui, on va parler nichons et choses pas propres. Aujourd'hui, on va parler cul.
J'ai déjà évoqué ici mon « aisance naturelle » vis-à-vis des relations sexuelles et de mon désir. Mais là, j'ai surtout envie de parler de l'étape suivante : le moment où ce fameux désir met un short, une casquette, des tongs et qu'il se barre en vacances sans avoir demandé ses congés à la principale intéressée (toi, en l’occurrence).
Je ne sais pas trop pourquoi il est parti. Finalement, ça s'est passé très soudainement. Pendant presque trois ans, nous avons été copains comme cochon, il ne me quittait pas d'une semelle et c'était très bien comme ça. Je me souviens encore les mercredis matins au lycée, je n'écoutais rien aux cours, car je pensais à toutes les cochonneries que j'allais faire avec mon amoureux l'après-midi. Je gesticulais parfois, mais écouter la professeure, ça je ne le faisais pas. Je me souviens quand c'était encore moi qui faisais le premier pas, il n'y a pas si longtemps... Et finalement, le désir, le manque rapide de sexe, eh bien ça me manque. L'excitation me manque. Pourtant, quand on a pas envie de sexe comme c'est mon cas actuellement, on y voit un intérêt très limité et on pense à d'autres choses.
Non. Pas moi. Je suis trop chiante pour faire aussi simple. Mon cerveau préfère regretter ma folie sexuelle d'antan, sans faire quoi que ce soit pour la ré-animer.
Autopsie de mon vieux copain, avec émission d'hypothèses plausibles sur sa disparition :
1) A force de faire le premier pas en permanence et de me prendre quelques râteaux et de ne jamais me sentir désirée, mon cerveau a dit « MERDE, cocotte, t'en as pas marre d'être faible ??? Je vais envoyer Désir en RTT sans ton accord, ça te laissera le temps de te racheter une dignité, ça fera les pieds à ton copain et tu n'en souffriras même pas vu que tu auras autant envie de cul qu'une pelle à tarte ! ». La typique vengeance inconsciente.
2) Ma pilule a bouffé ma libido toute crue sans aucun scrupule et se caresse doucement le ventre sans se rendre compte que son goûter est en train de ruiner ma vie sexuelle : Le coup classique de la femme punie de ne pas vouloir d'enfant. INJUSTE.
3) Le syndrome cordon-bleu, dans mon jargon : j'ai tellement voulu du sexe, j'en ai tellement eu que maintenant, j'en ai marre. Fut-il un temps où la même chose est arrivée avec les cordons bleus. A force d'en ingurgiter tous les deux jours, j'ai fait un violent rejet psychologique de cet aliment. J'ai mis deux ans à en avoir ré-envie. Croisez tous les doigts pour que ça ne prenne pas aussi longtemps à revenir, parce que sinon je peux tout de suite hiberner et perdre espoir de garder mon copain.
4) L'exaspération grandissante causée par le manque d'engagement et de projets d'avenir de mon copain prend le pas sur mes envies. Un peu comme si à force de me dire qu'on ne passera jamais à la vitesse supérieure, j'en avais marre de faire vivre notre couple et que je perdais toute envie de me comporter comme une petite-amie normale, vu que ça ne mène à rien. Enfin bon, je dis ça, mais j'espère pas. Ce serait ballot.
5) Dernière hypothèse : je deviens adulte, et mes journées de travail à rallonge finissent par me donner des envies bien plus simples que seksser : manger, voir la lumière du jour de temps en temps, dormir. (une douche est peut-être envisageable.)
En fait, la première hypothèse serait la plus chouette, parce que ça signifierait un retour imminent de la bête... Après tout, quel ne fût pas mon plaisir de surprendre mon copain, pendant nos vacances, à essayer de me faire comprendre son envie, en me lançant des regards, des petits mots, des gestes évocateurs... Punaise, j'avais beau ne pas avoir spécialement envie de bouger mon corps, ça m'a fait plaisir au cœur de voir qu'il avait envie de moi et qu'il prenait la peine de venir vers moi quand je faisais la grève du sexe. Je me suis dit que ce n'était pas un cas désespéré et que peut-être, si un jour ma libido pointait le bout de son nez, nous pourrions avoir une vie sexuelle très épanouissante.
Car c'est tout ce que je veux. Prendre du plaisir, et en donner à mon copain. Et j'espère en avoir les moyens très bientôt. Je me sens nue, sans ma libido. J'avais l'impression que mon envie fréquente, ma grande ouverture d'esprit, mon aisance, mon envie de tester beaucoup de choses faisait de moi une fille unique parmi toutes les petites-copines qu'il a eu. J'avais l'impression que j'étais particulière, et que je n'étais pas qu'un numéro banal en plus, que j'étais LA femme. Me retrouver sans cet aspect de moi me fait peur. Comme si ce qui me rendait meilleure que les autres avait disparu, et que tout à coup, je redevenais vulnérable, un vulgaire numéro qu'on peut facilement laisser de côté pour passer au prochain. Numéro 29, c'est à vous.
C'est peut-être pour cette raison que la disparition de ma libido m'inquiète davantage qu'une potentielle disparition d'envie de Mcdo ou de Nutella... Parce que je pensais qu'elle me rendait plus belle aux yeux de mon copain. Je lui lance un SOS : je sais que les vacances c'est chouette, je sais que tu en as marre de bosser comme une dératée, mais je t'aime, tu es mon amie, et je veux que tu reviennes. Je l'exige même, parce que quand même, c'est qui le chef, là ?
A tout de suite, j'espère.
Heureusement et contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne me définis pas uniquement par cela. Sinon, il aurait eu plus vite fait de payer quelqu'un pour faire tout ce qu'il voulait... C'est juste un aspect de ma personnalité que je trouvais très important, ma liberté de désirer, mon côté gourmand, et je n'aime pas le voir s'éteindre sans raison. Je ne suis pas vide... Juste incomplète.
Envie ou pas, mon avis ne change pas sur une chose : le sexe dans un couple est trop important pour le laisser de côté. Et c'est bien pour cette raison que ça me manque que ça me manque. Si je n'ai plus envie de quelque chose que je trouvais fondamental à la survie du couple il y a quelques temps, ça me fout les chocottes et c'est une réaction assez logique, en un sens. Est-ce le début de la fin ? Est-ce qu'au fond, cela ne signe pas uniquement une envie inconsciente de tout arrêter ? Est-ce que mon corps n'est pas juste en train de me faire comprendre que mon chéri n'est plus fait pour moi ? Pourtant, son corps n'a pas changé, j'aime son corps, j'aime me serrer contre lui, alors pourquoi n'ai-je plus envie de lui ? Pourquoi nom d'un chien a-t-il fallu que c'te salaté de libido prenne ses jambes à son cou sans me dire si, oui ou non, elle serait de retour un jour ? Le manque du manque laisse place à l'inquiétude, et ça, CA, ce n'est pas bon du tout pour le moral. Alors je m'assieds, et je l'attends, le désir. Il reviendra. J'espère.
Et vous ? Il est déjà parti en vacances, votre Désir ?:)