Voici le communiqué publié lundi par FO suite à la signature de l’accord emploi dont on est priés de penser qu’il est historique (ou ambitieux, c’est au choix) en débranchant son sens critique surtout quant on est blogueur de gouvernement… Alors qu’il a été signé par trois syndicats (dont un de cadres…) qui ne représentent que 30 % des salariés. On se moque de qui ?
DÉCISION DU BUREAU CONFÉDÉRAL DE FORCE OUVRIÈRE
A l’unanimité le Bureau Confédéral de Force Ouvrière décide de ne pas signer l’accord interprofessionnel portant sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi.
Alors que l’emploi et la lutte contre le chômage doit être la priorité n°1, Force Ouvrière souligne que cela doit prioritairement passer par une politique économique ambitieuse, source de croissance économique par la consommation, l’investissement public et privé, la stratégie industrielle. Au nom du principe dangereux selon lequel il faut d’abord pouvoir licencier pour pouvoir embaucher, ce projet d’accord est profondément déséquilibré. Le projet d’accord inscrit le social comme variable d’ajustement d’une politique économique de rigueur tant au plan national qu’ européen. Pour le Bureau Confédéral ce projet se caractérise par: «la flexibilité, c’est maintenant, la sécurisation de l’emploi pour demain, peut-être». Nombre de dispositifs annoncés comme positifs pour les salariés sont partiels, aléatoires, d’application tardive ou pouvant déjà être contournés dans le cadre de ce projet. Par contre en terme de flexibilité (accords dits de maintien de l’emploi avec la baisse des salaires – nouvelles procédures pour les PSE – mobilité interne forcée – CDI intérimaire – CDI intermittent…), le projet d’accord constitue une remise en cause importante des droits des salariés. Il en est de même pour la sécurisation judiciaire des employeurs au détriment des salariés. Force Ouvrière décide d’informer largement les salariés du contenu de ce projet et entend intervenir auprès du Gouvernement et du Parlement pour faire valoir ses positions.
Le dossier n’est pas clos.
Il ne l’est tellement pas que nous apprenons que depuis hier le MEDEF tente de dynamiter le régime de retraites complémentaires et impose sans contrepartie ni possibilité de négociation une rigueur sans précédents aux seuls salariés (à l’exclusion des patrons, bien sûr…). Normal : avec Cahuzac (le Medef a obtenu son appui sur ce point), il se sent en position de force… Puisqu’ il n’y a pas de classe, il n’y a pas de lutte. Sauf que pour reprendre la célèbre citation de Warren Buffet, c’est celle des nantis qui est en train de la gagner…
Heureusement, hors la Confédération des Fossoyeurs Du Travail et les soc dem capillarisés par la droite libérale, il y a des syndicats et des socialistes de combat, qui montent au Front. Cela suffira-t-il à faire reculer le gouvernement ?Pas si sûr, au vu de leur grande suffisance, et leur mépris de leur aile gauche… Mais déjà, Désir hésite. Un signe encourageant ?C’est à suivre…