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Sandrine Kiberlain va rendre l’année plus douce

Par Mickabenda @judaicine
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Au côté d’Emmanuelle Devos et de Richard Berry, Sandrine Kiberlain revient sur son rôle dans le 2ème long métrage d’Idit Cébula, Rue Mandar

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’incarner Emma, la benjamine de la famille Hajdenretik?

Sandrine Kiberlain : J’ai d’abord été frappée par la grâce et la justesse du scénario. En partant d’un sujet a priori pas évident, j’ai trouvé qu’Idit avait réussi à raconter quelque chose d’universel sur l’indicible dans les familles. J’ai aimé sa sensibilité et la finesse de son regard : oui, il y a de la drôlerie dans les situations tragiques, elle a su le dire à sa manière ! Idit, je la connaissais depuis le cours Florent : nous n’étions pas dans la même promo mais nous nous croisions régulièrement et avec plaisir. Elle m’a étonnée : des actrices qui veulent écrire et tourner, il y en a beaucoup. Mais celles qui y arrivent sont si rares !

Parlez-nous de votre personnage…
S K : Avant tout Emma est une femme « normale » ! Pour moi qui ai toujours incarné des filles bizarres, décalées, c’est une première. Pouvoir être un personnage aussi contemporain, dans lequel tout le monde peut s’identifier, c’est un plaisir que je ne connaissais pas. Emma, ça pourrait être ma copine, elle est « dans la vie », j’aime beaucoup sa spontanéité, son énergie ! Elle affronte les situations, elle a un côté aventurière très rafraîchissant. C’est la seule de la fratrie qui mette des mots sur les choses, le fait qu’elle soit partie à l’étranger lui donne du recul sur sa famille. Le prix de sa liberté, c’est celui de beaucoup de femmes de sa génération : sentimentalement, elle a un côté oiseau sur la branche, elle souffre de ne pas avoir trouvé l’amour. Mais dans le film, elle évolue bien, on sent qu’elle va s’en sortir et qu’au fond, l’épreuve de ce deuil va la libérer, lui permettre de régler son rapport aux hommes, enfin.

Le film a une base autobiographique et Emma, comme la réalisatrice, est la petite dernière, celle qui a le plus de recul sur sa famille. Vous êtes-vous inspirée de Idit Cébula pour l’incarner ?
S K : Non, parce que si le film est inspiré d’évènements réels, c’est tout de même une fiction, et je soupçonne Idit d’être autant Emma que Rosemonde et même Charles ! Je trouve d’ailleurs formidable le fait que les trois personnages soient à la même hauteur : d’habitude, c’est difficile de suivre trois héros dans une histoire, mais là, ça marche, on ne passe à côté d’aucun d’entre eux. Je pourrais tous les défendre : lorsqu’Emma a une altercation très violente avec Rosemonde, les deux sœurs ont de vraies raisons de s’engueuler, à mon avis. Il n’y a pas de méchante et de gentille, comme souvent dans la vie ! Et c’est la même chose pour les rapports de mon personnage avec son frère : il lui reproche sa liberté, il est très emmerdant mais il est là pour elle, quoi qu’il puisse arriver. Et j’adore l’idée qu’Emma n’hésite pas à l’attaquer physiquement, qu’elle soit si courageuse !

Physiquement, Emma est très différente de son frère et de sa sœur…
S K : Oui, elle un peu bab sur les bords ! Comme elle arrive d’Israël, Idit a souhaité qu’elle soit bronzée et qu’elle donne le sentiment de débarquer en plein hiver, encore pleine de soleil, avec juste ses tongs et ses débardeurs, quitte à piquer des pulls à droite à gauche. C’est une fille qui s’adapte à toutes les situations. Emma est aussi la plus sensuelle des trois, elle touche les objets, s’imprègne des odeurs et des sensations de son enfance, même si elle reste toujours dans le présent. Des trois, c’est la moins attachée aux choses et la plus attachée aux gens.

Avez-vous une séquence préférée dans le film ?
S K : En voyant le film terminé, je l’ai trouvé encore mieux que j’espérais ! En découvrant les scènes dans lesquelles je n’étais pas, j’ai été sous le charme de la séquence dans laquelle Charles et sa femme Aline se retrouvent sur le trottoir en sortant de chez le conseiller conjugal. Ce n’est presque rien, deux lignes de dialogue et un fou-rire, mais tout est dit, on comprend qu’entre eux deux, c’est reparti pour la vie ! La complicité qu’on sent entre Richard (Berry) et Emmanuelle (Bercot) – je suis sa première fan, j’en profite pour le dire ! -, n’est pas feinte, elle est à l’image de ce qu’on a tous ressenti sur le tournage : nous n’avions jamais travaillé ensemble, mais on s’est super bien entendus, tout de suite. J’ai le sentiment que ça se voit à l’écran et que ça contribue à la grâce du film.


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