A quoi ça sert d'élaborer de beaux itinéraires à l'avance, si le Paris-Dakar vient tout foutre en l'air ? Nous (ou plutôt je) avions (avais) prévu de descendre la côte en passant par Pisco et Nazca, mais à cause de cette satanée course tous les hôtels étaient complets pendant plusieurs jours. C'est ainsi que nous avons fait un petit détour par la montagne avant de rejoindre Pisco. Première étape : Huancayo, 3 200m d'altitude. Pendant les 7 heures de trajet en bus, on a tout d'abord traversé des kilomètres de bidonvilles (je crois) construits sur des dunes. Ça m'a un peu rappelé les village de montagne italiens, en version délabrée.
Le paysage était magnifique... et mon appareil photo un véritable sadique. La batterie m'a lâchée pile-poil au moment où on zigzaguait entre d'immenses roches blanches... que je n'ai pas revues ailleurs depuis:-(
Dès l'arrivée, le mal des montagnes s'est fait légèrement sentir(tête qui tourne). Sur le coup, je ne savais pas si c'était ça ou les effets secondaires des Pisco Sour de la veille, mais vu que les symptômes étaient toujours là le lendemain, j'en ai déduit que c'était bien le fameux «soroche ». La montée d'un escalier relève de l'exploit sportif, le cœur bat beaucoup plus vite... La ville n'a rien d'exceptionnel en soi, il y a beaucoup de circulation, c'est bruyant et pas spécialement joli, à part la place principale,
qui pour une fois ne s'appelle pas la Plaza de Armas mais de la Constitución. Ceci dit, le marché du dimanche était fort intéressant, avec plein d'artisanat local.
stands de poupées, sacs, écharpes, bonnets... la majeure partie en laine
« Les Péruviennes sont de sacrées tricoteuses, Mamie peut aller se rhabiller. » (sic, Minooch)
eh oui, elles vont même jusqu'à tricoter des slips en laine
Nous pensions que les femmes avaient revêtu leurs habits traditionnels parce que c'était dimanche, mais non, le lendemain elles étaient toujours habillées pareil, pour le plaisir de nos yeux ! Presque toutes étaient coiffées de 2 tresses, qui, assez souvent, étaient rattachées l'une à l'autre par un fil, probablement pour ne pas qu'elles reviennent à l'avant au premier mouvement (ou coup de vent).
Un métier original (pour nous!) qui semble assez répandu ici : peseuse (ou peseur) de rue. Jusqu'ici nous en avons vu dans toutes les villes où nous sommes allées.
Tu donnes une petite pièce en échange de ton poids. Pas mon truc, il faudrait plutôt me payer pour que j'accepte de me peser.
J'ai forcé la Minooch à manger (après le coup de la chèvre et du serpent, elle se méfie...) du cuy picante (oui oui, ça se prononce bien « couille »), autrement dit du cochon d'Inde sauce piquante. C'est pas mauvais, ça a le goût du lapin, mais c'est moins sec. Par contre (je cite Minooch), « y'a pas grand-chose à grignoter sur ses petites papattes ».
Les 2 énormes trucs en dessous sont les inévitables patates...
Après nous être fait fouetter par une averse de grêle (les grêlons étaient gros comme des billes, j'ai même saigné après en avoir reçu un sur le doigt !), nous avons sauté dans un bus pour Cochas, village dédié à la ciselure et à la peinture de calebasses. Vu le temps (et la Minooch qui n'avait pas pris son K-Way), nous ne sommes pas allées plus loin que le parc touristique qui, ma foi, était très joli.
Il a plu sans discontinuer pendant toute la durée de notre visite et j'ai généreusement prêté à la Minouch mon chapeau de soleil tout neuf pour protéger sa tignasse.
Spéciale dédicace pour Sarah
Le spectre de notre repas du midi est venu nous hanter...
Vous ne trouvez pas qu'il ressemble à une grosse saucisse à tartiner ?
Et pour finir, l'inévitable Père Noël...
Le lendemain, nous avons pris un bus pour rallier la destination suivante, Huancavelica (4h). Nous étions les seules touristes, et le chargement de la soute a constitué pour nous un véritable spectacle. Entre les énormes sacs de laine,
les matelas,
les planches en bois, les cageots divers, les sacs de patates etc... c'est nos sacs à dos qui faisaient figure d'intrus ! Mais heureusement, pas de poules vivantes cette fois-ci. Ça on y a eu droit plus tard, et je peux vous dire que quand on rouvre la soute au bout de12h, ben ça sent pas la rose.