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Entretien avec Steeve Bauras

Publié le 17 janvier 2013 par Aicasc @aica_sc

www.steevebauras.com

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Entretien avec Steeve Bauras

Steeve Bauras
Sans titre
Photo numérique
130 x 90 cm
Belgique

Quel est le cadre de cette résidence ?

L’institut Français du Sénégal m’invite à effectuer une résidence artistique  du 25 janvier au 28 février 2013. Cette résidence débouchera sur une exposition intitulée  Cyclicités. Le vernissage  aura lieu le mardi 26 février 2013,  à la Galerie du Manège qui  s’inscrit aujourd’hui comme l’un des principaux lieux d’art contemporain en Afrique de l’Ouest.

Deux autres artistes participeront à cette exposition, Kapwani Kiwanga www.kapwanikiwanga.org et Omar Victor Diop www.omarviktor.com.

Entretien avec Steeve Bauras

Steeve Bauras
Zugwang n°3
Absolute Body Control
Sans titre 2011
ZWG03
Photo, mousse, bombe colorée
120 x 150

Quel travail vas- tu y développer ? Peux-  tu expliquer ta démarche ?

Le travail développé lors de cette résidence s’intitule 3K,

C’est une installation s’articulant autour d’une vidéo, d’une mini rampe de skate et d’une intervention ponctuelle de skaters durant le vernissage.

La trame narrative de la vidéo, sera la reprise d’une séquence du film, Shock Corridor, de Samuel Fuller, 1963. Cette séquence montre un jeune noir faisant l’apologie du Ku Klux Klan.

Samuel Fuller Schock Corridor

Samuel Fuller
Schock Corridor

Bauras image skat à insérer
La rampe de skate qui sera noire est à mettre en relation avec la vidéo, mais surtout avec les propos délivrés par la vidéo, qui ont un potentiel répétitif et cyclique. Des planches de skate seront fournies au skaters.  

  

Je cherche à décentrer le propos ou l’émetteur, à faire vriller le propos au point de placer l’émetteur à la place de l’irradié et le perdre.

 Pourquoi as-tu choisi cette séquence du  film de Fuller ?
Même si le point de départ de ce travail est une fiction, il puise tout de même ses origines d’un réel sociétal latent. Ce projet était pensé pour la Martinique à la base, mais qu’il commence son parcours à Dakar, lui donne et me demande par la même occasion une plus grande percussion. Cette séquence de Samuel Fuller met en place une situation absurde (un personnage noir faisant l’apologie de KKK).La volonté de ce travail est d’amorcer une réflexion autour du « racisme intracommunautaire », aucune morale n’est à mettre au crédit de ce travail

Tu dis Synchronicity et tu parles de décentrer le propos ou l’émetteur ?

N’est-ce pas contradictoire ?

En ce qui concerne Synchronicity, c’est le nom de l’exposition qui est initiée par le collectif On The Roof. C’est  est une expo qui a  déjà été montrée à Paris à la Galerie Baudoin Lebon et à Londres à la Galerie Tiwani Contemporary :

http://www.tiwani.co.uk/past-exhibition/images/14/Synchronicity+II%2C++February+2012/
Pour chacune de ces expositions je devais  présenter un nouveau projet.
Les deux  projets présentés à Paris et à Londres, malgré leurs différences formelles étaient titrés: Beyond P.

Là pour Dakar et c’est un autre projet intitulé: 3K.
Quand je parle de décentrer ou faire vriller le propos ou l’émetteur, c’est la volonté de proposer les questions,  en l’occurrence autour du racisme communautaire, de la société, autrement en passant par  « l’absurdité » comme ici.

 Comment cette nouvelle installation s’intègre t – elle à l’ensemble de ta démarche artistique ?

Ce projet est un véritable prolongement de ma photo, car je reste dans la posture d’un photographe interrogeant la photographie.

Essayer de ne jamais être aux endroits attendus face à une réalité, situation, susciter la discussion en proposant un autre point de vue,  une autre hypothèse.

Comment questionnes- tu la photographie?

Dans les projets précédents les questionnements autour de ma photo était plus évidents, les limites de la photographie… qu’est-ce qu’une photographie   …ses faiblesses…
Dans la série des ZUGZWANG, qui sont des « Objets Photographiques », les questionnements sont plus palpables, les situations proposées étant des hypothèses.
Le projet 3K, est avec la présence de la vidéo un véritable prolongement de ma photo, je garde tout de même ma posture de photographe car un travail photo s’effectue en même temps.

 Quels sont tes  projets après cette résidence ?

Après ce projet, je continuerai mes collaborations parisiennes, peut-être pour la fin de l’année une proposition de workshop à l’école d’art de Martinique qui débouchera sur une exposition des étudiants et un solo show

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