Voilà qui bat en brèche de manière cinglante la thèse prolifique du concept d’assisté brandi par une droite dite sociale ( et pas que : ce genre d’abrutis existe aussi à gauche, j’en connais !) et qui risque également de tarir à la source (si l’information circulait bien…) cette ritournelle indémodable des discussions de café… Vous savez, cette constante d’un certain imaginaire collectif qui prétend que beaucoup de chômeurs roulent en Mercédès… « et même que j’en connais un qui… ». Fermons la parenthèse.
Dans un article intitulé « Les demandeurs d’emploi n’ont jamais autant travaillé »¹, Dominique Albertini de Libération attire notre attention sur les dernières statistiques de pôle Emploi :
« … jamais les demandeurs d’emploi n’ont été aussi nombreux à travailler : ils sont aujourd’hui 1,4 million dans cette situation, soit près d’un tiers des 4,4 millions de personnes inscrites dans les catégories A, B et C de Pôle Emploi. »
Autrement dit, celles des demandeurs d’emploi qui n’ont pas d’autre activité. Des chômeurs, quoi. Où les trouve-t-on le plus volontiers ? Ce sont des aides à domicile, des employés de maison, dans les métiers de la culture, des surveillants ou encore des agents d’entretien. Intermittents du spectacle et intérimaires, notamment dans le BTP.
Qui a donc dit que les travailleurs français n’étaient pas assez flexibles ? Cette réalité là démontre bien le contraire, puisqu ’ils acceptent même des boulots précaires, à temps partiels. Et l’on voudrait nous faire croire que c’est en assouplissant encore et toujours plus les conditions d’emploi qu’ on va résorber le chômage ? Manifestement, c’est tout le contraire qui est en train de se passer. Et l’on me fera pas prendre les vessies du Medef pour les lanternes de la transformation sociale. Ni Cahuzac pour un homme de gauche. Même (surtout) en lisant Ragemag.
¹ Même que quand j’ai vu le titre, je pensais que le contenu allait évoquer le parcours du combattant qu’est celui de quelqu’un qui recherche un emploi… Son activité de recherche d ‘emploi s’intensifie en effet de plus en plus, entre le fait d’élaborer un CV « percutant » et de le retoucher sans cesse pour qu’il soit le plus proche de la perfection, de parcourir les offres d’emploi sur plusieurs sites, d’écrire des lettres de candidature à tour de bras par dizaines voire même centaines (j’en connais certain(e)s qui. Oui ! ) et d’assurer le suivi des réponses qui tardent à venir, de relancer ses candidatures, de rechercher des infos sur les boîtes dans lesquelles on postule, de participer à des ateliers de recherche d’emploi ou de coaching avec Pôle emploi ou des boîtes de reclassement etc etc etc. Suivre à la lettre le manuel du parfait petit chercheur d’emploi tel que le Medef le préconise pour traquer un emploi de plus en plus rare. Surtout pour les fonctions et les demandeurs d’emploi les moins qualifiés, directement concernés par cette précarisation de l’emploi.