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Adhésion du Parti Libéral Démocrate à l'UDI

Publié le 18 janvier 2013 par Copeau @Contrepoints

Selon son président Aurélien Véron, le PLD entend défendre la ligne libérale au sein du parti centriste de Jean-Louis Borloo.
Par Aurélien Véron.

Adhésion du Parti Libéral Démocrate à l'UDI

Aurélien Véron, président du PLD.

Sollicité par Jean-Louis Borloo, le PLD a choisi d’adhérer à l’UDI. Ce choix ne s’est pas fait sur un coup de tête. Toutes les instances du parti ont été consultées, et la plupart des membres ont pu en discuter depuis l’université d’automne à Courtomer. Les débats ont été animés, à l’image de ce qu’on a pu suivre sur les réseaux sociaux dans les heures qui ont suivi l’annonce officielle. La très grande majorité de nos membres et sympathisants a heureusement compris la logique de cette stratégie.

Je comprends que l’annonce suscite des inquiétudes. Dans une démarche de conviction, il y a bien entendu l’espoir de pouvoir déplacer seul des montagnes. Ce n’est hélas pas réaliste. Soyons clairs, le monde des idées ne se suffit pas à lui-même. Même avec l’émergence des réseaux sociaux, l’enlisement reste la menace principale qui guette les libéraux les plus résolus. Combien de projets enthousiastes sont morts au bout de quelques mois, faute de mobilisation et de ressources. Pour ne pas laisser les débats s’enflammer et fissurer l’unité d’un parti, pour éviter le découragement découlant de la marginalité, bref pour ne pas subir l’usure du temps, nous devons être dans l’action et ne pas nous contenter de la seule réflexion. Nous devons prendre des risques et gagner en poids. Dans la version Michel Audiard : "Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche."

Le PLD est né dans la perspective de devenir un pivot de bascule des coalitions du centre et de la droite. Partis de zéro fin 2008, notre ambition a d’abord consisté à atteindre une crédibilité suffisante pour motiver des libéraux à se présenter sous nos couleurs et à porter nos propositions devant les électeurs. Nous avons eu d’excellents candidats, comme Philippe Karsenty, David Dallois ou Thomas Zlowodzki. Mais les législatives nous ont permis de mesurer l’importance de l’étiquette pour un candidat : combien ont choisi de mettre d’abord en avant l’étiquette Modem, Nouveau Centre ou UMP plutôt que PLD.

S’exposer publiquement et mettre de sa poche des ressources conséquentes incite à minimiser les risques et à s’appuyer sur une marque connue. Notre priorité, dans cet acte important, c’est de défendre l’intérêt de tous ceux qui incarneront notre projet, notamment nos candidats. Et l’intérêt de nos candidats libéraux, c’est de bénéficier d’une étiquette qui ne soit pas un handicap par manque de notoriété, ou par incompatibilité de ligne. Rassemblant chrétiens démocrates, radicaux et dorénavant libéraux, l’UDI répond à cette attente.

Le reproche principal que les déçus nous opposent, c’est la prétendue « compromission » qu’une telle alliance pourrait signifier. Le PLD n’est pas l’UDI, il n’en est qu’une composante autonome dans sa ligne. Le PLD n’a pas été appelé pour mettre sa doctrine au placard, une fois l’accord signé, et stopper son combat. Jean-Louis Borloo n’est pas libéral, c’est sans doute pour cette raison qu’il n’est pas non plus membre du PLD… et qu’il a fait appel à nous. Nos partenaires comptent sur le PLD pour faire fructifier le courant libéral et mobiliser un électorat qui attend qu’on défende ses idées.

Si nous y parvenons, nous ne manquerons pas de peser sur la ligne générale de l’UDI… et de défendre avec encore plus de légitimité nos propositions auprès du grand public. Nous n’avons pas froid aux yeux et assumons pleinement le rapport de force intrinsèque à la politique. En contrepartie de cette chance de faire vivre un parti libéral reconnu et soutenu au sein d’une large famille, nous aurons des obligations, notamment au moment des investitures. Mais dans ce compromis (qui n’est pas compromission), nous défendrons fermement la ligne qui est la nôtre, dans le respect de nos partenaires de sensibilité différente.

La politique est une guerre lente. Elle nécessite de la combativité. Les libéraux en ont. Mais elle exige surtout une stratégie adaptée au contexte, aux adversaires en présence et aux règles du jeu. C’est la raison pour laquelle nous ne souhaitions pas avancer seuls en créant le PLD. Cet accord nous emmènera loin si nous sommes talentueux, et si les libéraux nous suivent, sortent du maquis et se joignent à notre dynamique collective prometteuse. Plus nous serons nombreux, rassemblés derrière le seul étendard libéral en France, plus notre levier sera efficace.


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