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Histoire banale

Par Ephe

À toi,
Dans l'amour tu as été conçue et dans la douleur tu as été tué. Tant de joie et de bonheur à l'annonce de cette nouvelle, mais aussi beaucoup de peur, d'incertitude et de larmes. Comment une telle chose avait pu se produire puisque toujours nous étions protégé ? Pourtant, tu avais un désir si ardent de vivre, un désir de connaître notre monde. Ce désir, je l'ai détruit. Tu n'étais encore qu'un oeuf, sans âme, sans bras, sans jambe, même pas de coeur et pourtant, croit moi je t'aimais, mais cela n'a pas suffit. Je t'ai tout de même détruite. Tu m'as rendu malade, fatiguée. Tu ma fait pleurer, tu as bouleversé mon univers, ma vie. Tout à coup, je n'étais plus seule, tu étais là, petite, presque insignifiante, mais tellement réelle. Trop réelle, que tu m'as effrayée. Tout à coup j'ai compris que ce n'étais pas un rêve, que si je décidais de te garder avec moi, plus jamais ma vie serait la même. Tu m’imposais tant de chose et tu n’étais encore rien. Tu m’as obligée à réfléchir, à prendre des décisions et l'inévitable s'est imposé. Toi qui ne pouvais même pas parler, tu n'as pu défendre ton droit de vivre. J'ai tout décidé, fait les choix pour toi sans te consulter. J'ai choisis que tu allais mourir, que tu n'avais pas le droit de vivre, de chambouler ainsi mon existence. L'horreur c’est alors exposer à moi dans toute sa splendeur. Le crime le plus odieux allait être commis. Rien ne pouvait justifier une telle décision. Pourtant je l’ais répétée, je ne suis pas prête, je ne l'aimerai pas assez, je n'ai pas l'argent, pas le temps. Je ne veux pas perdre ma liberté. J'ai peur. Oui, cela je leur aie dit, j'ai peur, tellement peur. J'étais terrifié à l'idée que tu grandissais, que je l'avais découvert tard et que je n'avais plus beaucoup de temps. Tout c’est fait très vite par la suite. J'aurais voulu te faire comprendre que je t'aimais, mais que j'étais trop jeune, trop insouciante encore pour t'élever. Surtout trop égoïste. Je m'excuse de ne pas avoir su être plus forte, de ne pas avoir tenté ma chance, de ne pas avoir assez réfléchie. Il est trop tard aujourd'hui, tu n'existe plus, la jeune pousse que tu étais et qui aurait pu devenir un être magnifique, est morte. Je l'ai tué, je t'ai tué. Je l'ai fait en sachant les conséquences, je l'ai fait parce que je le voulais. Tout suite après, j'ai senti la différence. J'étais plus légère. Tu étais peut-être petite, minuscule, mais tu étais là. Tu vivais et maintenant, tu es la brise qui souffle dehors. Tu étais à moi, tu étais de moi, tu étais tellement précieuse, mais tu reviendras. Quand je serai prête, quand je n'aurai plus peur. Parfois la nuit je pleure. Je te pleure. Tu me manque. Parfois, d'horribles cauchemars viennent me hanter. Tu n'avais que 10 semaines et pourtant tu étais tout pour moi. Je ne t'oublierai pas je te le promets. 
- Fin -

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