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Mali: peut-on accuser Sarkozy ?

Publié le 18 janvier 2013 par Juan
Mali: peut-on accuser Sarkozy ? La question est provocatrice, elle frise l'acharnement. Elle est surtout là pour rappeler d'où nous venons. Bien sûr que Nicolas Sarkozy n'est pas seul responsable de cette situation. Il est seulement complice.
1. A peine élu, Nicolas Sarkozy fait tout un cirque autour de l'évidente importance du renseignement dans notre défense nationale. Depuis, il y eut le désastre de l'affaire Merah. Un attentat à séquence commis par un garçon dégivré que la DCRI pourtant surveillait. Bernard Squarcini, l'homme fort et damné de cette DCRI qu'il fonda pour le compte de son patron élyséen en 2008, fut limogé par Manuel Valls. Il était visiblement plus efficace pour débusquer les sources de rumeur d'adultère sur le couple Carla/Nicolas. Nous voici en 2012 pour constater combien nos armées sont fragiles.
2.  Jeudi soir, le journal télévisé de France 2 s'échappait quelques instants des dernières opérations au Mali et en Algérie pour consacrer quelques-unes de ses précieuses minutes à investiguer le curieux retard français en matière de drones. Notre armée en a bien quelques-uns. Deux d'entre eux viendraient d'ailleurs de Belfort. Notre confrère Jean-Dominique Merchet, expert de la chose militaire chez Marianne, s'en est fait l'écho. Visiblement, c'est insuffisant, largement insuffisant. Que s'est-il donc passé depuis 2008 ? Un sous-investissement de nos armées dans ces technologies de renseignement dans lesquelles notre ancien Monarque plaçait tous ses espoirs ?
La question de l'équipement en drones de nos armées avait suscité l'étonnement de certains professionnels l'an dernier, quand en août 2011, le choix du ministère, tardif, se porta sur Dassault contre EADS. L'ancien monarque voulut ensuite réconcilier les deux concurrents. Que de temps perdu pour un prétendu volontarisme industriel !
3. Depuis près d'un an, on s'interrogeait également sur la propagation d'armements en tous genres dans la zone, après la guerre en Libye. Aqmi, ou les différentes factions qui s'en réclament, se sont régalés. A en croire les spécialistes et autres experts, la chose est grave, mais, en Sarkofrance, tout le monde s'en fichait. La guerre en Libye fut chirurgicale. Le courage sarkofrançais s'est déployé à distance de missiles. Quelques troupes furent infiltrées en support des rebelles libyens pour déloger l'ancien régime. Mais après ? Après, Nicolas Sarkozy est venu faire le brave une fois le colonel Kadhafi exécuté sans procès par on-ne-sait-qui. Pour ce qui concerne les armes récupérées par les combattants de tous bords, aucun mot, nulle consigne. Le silence était assourdissant.
4. La gigantesque prise d'otage dans un site gazier d'Algérie rappelait combien nous étions encore fragile. Les autorités ont répliqué sans nuance, par l'assaut du site. Des dizaines d'otages auraient été tués. Ce seul site représente 18% des exportations de gaz algériens. La real-politik est partout. En fin de soirée jeudi soir, l'offensive des autorités était terminée, et quelque 600 otages libérés.
5. Il y eut quelques crétins plus bellicistes que les bellicistes d'entre nous pour donner des leçons depuis leur salons. Jugez donc cette députée européenne UMP, Françoise Grossetête, élue du Grand Sud-Est. Elle n'y connaît pas grand chose, n'a pas fait grand chose non plus, mais a de grandes leçons: « Je ne peux m'empêcher de penser quelle aurait été l'action de Nicolas Sarkozy ? Il n'aurait sûrement pas laissé la France isolée dans cette guerre. Toute son énergie aurait été consacrée à s'assurer du soutien effectif de nos alliés européens pour lutter ensemble contre le terrorisme ».
Au passage, elle flingue la ministre européenne des affaires étrangères nommée dans l'indifférence générale par le couple Sarkozy/Merkel voici 3 ans: «à quoi sert Mme Ashton nommée, il y a 3 ans déjà, au poste de Haut Représentant de l'Union aux Affaires étrangères et à la Politique de Sécurité ? » A rien. Cela fait 3 ans qu'on vous le dit.
Ce jeudi au Mali, les premières forces africaines s'installaient en renfort et support de l'armée française.


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