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Pourquoi les critiques contre la guerre au Mali sont si courtes ?

Publié le 22 janvier 2013 par Juan
Pourquoi les critiques contre la guerre au Mali sont si courtes ?A cause de la guerre libyenne de 2011, nous aurions la guerre malienne de 2013. La thèse est séduisante. Et non sans fondement.
A cause de la guerre malienne, nous re-découvrions quelques attitudes prévisibles: la trouille, la critique, la posture. Fallait-il intervenir au Mali ? Personne, parmi tous ceux qui critiquaient (enfin et sans surprise) l'intervention française, n'osait répondre.
Libye, les prémisses
Nous l'exposions il y a quelques jours. Après tout, l'ineffable séquence libyenne fut salvatrice et désastreuse. Salvatrice, car qui peut regretter que l'offensive kadhafienne contre Benghazi fut stoppée net ? Qui peut regretter que Kadhafi ait été par la suite destitué ? Mais désastreuse car qui peut louer le diletantisme avec lequel la chose fut traitée ? La guerre en Libye servait aussi à faire oublier de sales compromissions sarkofrançaises.
Entre 2005 et 2007, Nicolas Sarkozy alors ministre de l'intérieur s'était rapproché du colonel Kadhafi. Son grand vizir Claude Guéant expliquera plus tard qu'il s'agissait de préparer les relations internationales qu'un futur grand homme comme Sarko devait avoir. On sait qu'il s'agissait surtout de vendre quelques équipements militaires voire de surveillance générale avec à la clé de juteux contrats et, probablement, des rétrocommissions. Les sites Mediapart et Reflet avaient affranchi le public de ces affres. On avait découvert comment une société française filiale de Bull avait fourni la Libye d'un gigantesque système de surveillance.
Pour Sarkozy la guerre en Libye de 2010 était une affaire humanitaire et un enjeu de réhabilitation personnelle.
La désinvolture avec laquelle le nouvel État libyen fut laissé avec des trafics d'armes lourdes et modernes à gérer ne lasse pas de surprendre.
Mali, retour des trouillards
Nous voici donc au Mali. A peine 8 jours de guerre et quelques ténors de l'UMP montrent une fois de plus ce qu'ils sont: des trouillards. Notre confrère Nicolas s'exerça à noter la chose dès lundi matin.
Juppé fait mine de ne pas comprendre les objectifs de l'intervention. Lundi 21 janvier, on l'entend encore sur Europe1. Espérait-il un appel personnalisé du chef de l'Etat ? Il s'inquiète donc des affrontements au sol. Wauquiez, qui n'y connait rien au point d'avoir échappé au service militaire, préférait, comme Copé dont il répétait les éléments de langage, que la France attende une plus grande coalition.
Même Valérie Pécresse avait son mot à dire, le même que les autres. L'UMP tente de se refaire une virginité version sabotage de l'intérieur sur le dos de cette guerre. Car que retient-on ? Alain Juppé, ancien éphémère ministre de la Défense puis des Affaires Etrangères du Sarkozy 1er nous explique que nos armées ne seraient pas suffisamment fortes pour bouter ces radicaux islamistes du Mali.
Il y eut, dans ce concert cancéreux, quelques Républicains. François Fillon supportait ainsi assez mal le sabotage critique et vain de son propre camp. Jean-Pierre Raffarin, habituellement odieux quand il s'agit de son pré-carré perdu en Poitou Charentes, recouvrait un peu de distance. Il fallait se dire qu'Hollande l'avait missionné sur on-ne-sait-quelle-mission d'intérêt générale.
A gauche, d'autres avaient la critique plus normale, prévisible, mais truffée de jolis non-dits.
Il y avait aussi ces médias enfin intéressés à la situation malienne. Libération , toujours sceptique, à la recherche de cet (é)lectorat de gauche à critiquer la gauche de gouvernement. Il est plus facile de critiquer que de soutenir pour vendre un peu de papier.
 
Jean-Luc Mélenchon, invité de Tous Politiques ce dimanche neigeux du 20 janvier, se refusait à dire s'il désapprouvait sur le fond l'intervention militaire. Il se posait des questions. L'alerte citoyenne quand nos soldats sont engagés est toujours nécessaire. Melenchon voulait rappeler qu'une intervention militaire est quelque chose grave qui mérite interrogation et réflexion. C'était évident. mais sur le fond, est-il pour ou contre l'intervention au Mali ? Nous pouvions lire le texte de François Asensi, député communiste de Seine-Saint-Denis:  « La non-intervention aurait été la pire des lâchetés. ».  Ah... Bon... donc finalement, il s'agissait de posture et/ou d'alerte...
Avaient-ils tous pris peur après cette prise d'otages en Algérie qui coûta la vie a deux Français (un otage et ... Un terroriste) ?
Allez savoir...


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