Magazine Société
Malgré la concertation préalable menée par le ministre de l’Education Nationale, les enseignants sont massivement en grève pour manifester leur opposition au retour à la semaine de cinq jours. Cette grève nous laisse interloqué et scandalisé. Les arguments avancés pour refuser cette modification du rythme scolaire sont exactement les mêmes que ceux entendus, il y a quelque dizaine d’années, lors du passage de la semaine de cinq à quatre jours. Il n’y a pas un seul ministre de l’Education Nationale qui ne se soit heurté aux syndicats et au corps enseignant lors de propositions de modifications du fonctionnement d’un système archaïque et à bout de souffle. Le système scolaire français est caractérisé par un taux d’échec scolaire scandaleusement élevé. En effet, 17 % des élèves, soit 140 000 par an en moyenne sortent aujourd’hui sans diplôme du secondaire. Parmi l’ensemble des élèves sortant du système éducatif, 9 % possèdent seulement le brevet des collèges qui n’est plus un diplôme suffisamment reconnu par le marché du travail. Le classement international de l’enseignement français ne cesse de reculer d’année en année et nos résultats s’effondrent de façon continue, comme le montre toutes les études internationales. Parmi les pays de l’OCDE, les élèves français subissent à la fois le plus grand nombre d’heures de cours annuelles, la journée la plus longue et le plus petit nombre de semaines de semaines de cours. Enfermés dans leurs bunkers dogmatiques, les enseignants refusent toute idée de réforme. Savent-ils pourtant que c’est en Finlande que le volume d’enseignement annuel est le plus bas parmi les pays de l’OCDE ? Ce qui n’empêche pas les écoliers finlandais d’arriver en tête de toutes les évaluations ! Enfermés dans une revendication salariale et corporatiste extrême et une mauvaise foi invraisemblable, ils refusent une soi-disant augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire, oubliant qu’ils sont passés de la semaine de cinq jours à celle de quatre jours sans aucune diminution de salaire ! Qui croit-on leurrer ? Depuis trente ans, l’Education Nationale est une organisation corporatiste étriquée, sclérosée et contreproductive. Cette grève est massive et l’indignation qu’elle soulève est massive également.