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La lutte des classes, c’est maintenant

Publié le 23 janvier 2013 par Mister Gdec

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« Même le Rectorat de Paris qui a tendance à minimiser les mouvements de grève est obligé de reconnaitre que 84 % des enseignants du premier degré n’assuraient pas leurs cours aujourd’hui. »(Alexis Corbière, hier)

Hier a eu lieu le premier round du combat des enseignants de maternelle et du primaire contre la réforme des rythmes scolaires. Démonstration de force réussie, comme le souligne à juste titre Alexis. Mais bien sûr, la droite a aussitôt sauté sur l’argument facile du corporatisme enseignant. Ben tiens… Seul le patronat aurait-il le droit de défendre ses intérêts ?

Mais la droite n’est pas uniforme. Ainsi, même des blogueurs de droite sont d’accord avec moi. Je pourrais d’ailleurs faire miens leurs mots : « Peillon, lui fait fort : des cours le mercredi matin et les réunions pédagogiques le mercredi après-midi. Eh bien entendu, pas un kopeck socialiste en plus« . Effectivement,  vous en connaissez beaucoup, vous des professions qui accepteraient de travailler un jour de plus pour le même salaire ? Surtout quand il est si ridicule…Mais par delà la dimension salariale qui risquerait de conforter la cause des réacs qui hurlent hystériquement au corporatisme, l’argument d’une meilleure adaptation des rythmes scolaires aux enfants est lui aussi fort discutable.  Sans parler des moyens mis en œuvre (ou pas) conformément aux promesses de Hollande, qui risquent fort de se réduire à peau de chagrin sous les effets de la logique austéritaire que nous contesterons ce soir. Car le fait de réduire les journées à 5H3O de cours et de laisser les activités d’animation péri-scolaire à la discrétion des communes comme le veut la logique de décentralisation discutable est source de potentielles inégalités territoriales, d’où de fortes préoccupations de la part des élus locaux. Et cela bien que le gouvernement prévoie la création d’un fonds spécifique pour accompagner l’organisation d’activités périscolaires par les communes. Cela sera-t-il suffisant ?  Manifestement, cela n’a pas convaincu tout le monde, puisque de l’avis des principaux concernés – et qui iraient les contester sinon des gens peu avertis ou idéologiquement orientés ? – cette réforme est unanimement qualifiée de « réforme baclée« .

Voici le communiqué que François Cocq, secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche, a publié aujourd’hui sur son blog :

Communiqué du Parti de Gauche

Ecole : la loi d’orientation qui déboussole

François Cocq, secrétaire national à l’éducation

Loin de la grande œuvre annoncée, la loi d’orientation scolaire présentée ce matin en conseil des ministres par Vincent Peillon est tout à la fois rabougrie dans sa forme du fait du carcan de l’austérité, mais elle s’inscrit parallèlement sur le fond dans le prolongement des politiques antérieures.

Loin de la priorité affichée pour l’école, cette loi d’orientation butte sur le mur de l’austérité qui empêche de lancer dès à présent les pré-recrutements d’enseignants nécessaires, de s’attaquer à la précarité en proposant un plan de titularisation des 23.000 enseignants contractuels ou de proposer immédiatement une formation digne de ce nom.

Loin de la rupture nécessaire avec le tri entre élèves institué par le socle minimaliste et utilitariste instauré par François Fillon, la loi d’orientation s’apprête à valider le socle commun et le soubassement de l’égalité des chances, pis-aller de ceux qui nient la capacité de tous les enfants à réussir.

Loin de raffermir le cadre national si dévoyé sous Sarkozy, cette loi d’orientation anticipe l’acte III de la décentralisation et va laisser au bon vouloir des différentes collectivités locales le soin de gérer au gré de la richesse des territoires des enseignements aussi émancipateurs que l’éducation artistique.

Loin de rompre avec le financement public de l’enseignement privé, cette réforme maintient tous les avantages acquis par le privé qui, conforté, a beau jeu aujourd’hui de revendiquer un renforcement de son caractère propre

A être allé se fourvoyer trop loin dans les présupposés des libéraux, la loi d’orientation Peillon s’est définitivement perdue entre austérité et continuité.


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