Elle dort, elle a la bouche délicatement ouverte, découvrant de belles dents entre deux lèvres avec un soupçon de rose. Sur elle, son bébé, une petite fille avec une houpette ananas de cheveux blonds, elle aussi dort.
Elles sont montées dans le train, entre poussette et sac à langer, sac à main et sac de soldes, après une balade parisienne. La petite ronchonnait par petits cris sous son bonnet qui lui glissait sur les yeux. Elles ont pris une banquette, bloqué les roues de la poussette, trouvé une place entre les sacs.
Doucement, entre discussions souriante et petite voix aigue, et un biberon de jus d’orange, elles se sont calées. La petite a repoussé la tétine, cuite par la fatigue, elle a trouvé le creux entre le sein et l’épaule sur sa mère. Délicatement elle s’est endormie.
Puis dans les chaots du train, du voyage glissant sur les rails, la maman a feuilleté un magazine de mode, du bout des bras pour ne pas déranger la petite, pui elle a fermé les yeux, sombrant dans la mollesse, dans un univers de rêves, elle aussi. Escaliers, trottoirs, foule ont eu raison de ses forces.
Elles dorment.
C’est beau, simplement humain et beau.
Nylonement