Il y a peu, je discutais avec un jeune diplômé qui
consacre quelques jours à des élèves qui viennent de milieux défavorisés. Il
semblerait que l’Education nationale cherche à les sortir de leur milieu, qui,
curieusement, aurait un effet destructeur sur eux.
Au fond, ce qui fait le succès scolaire est bien plus l’environnement
social de l’enfant, ses valeurs, que son intellect. La
République des instituteurs l’avait compris. Elle expédiait l’élite du
certificat d’études en pension, faire des études supérieures. Elle la coupait
de son milieu d’origine.
Il est probable que si l’on veut retrouver notre système d’ascenseur
social, il va falloir retrouver un mécanisme du même type.
Cela demande-t-il de grandes réformes ? Faut-il revenir
à un temps où l’enseignant était le plus brillant des étudiants ? Je n’en
suis pas sûr. J’entends dire que les enfants des enseignants font de brillantes
études. Ne suffirait-il pas que nos enseignants appliquent à leurs élèves les
méthodes qu’ils emploient avec leurs enfants ?