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Bordeaux-Belgrade, en route pour l’Europa League !

Publié le 01 septembre 2012 par Matblaize @matblaize

Jeudi 30 août 2012, les Girondins de Bordeaux reçoivent l’Étoile Rouge de Belgrade pour le match retour du Tour Préliminaire d’Europa League.

Le 0-0 de l’aller oblige les Bordelais à marquer sans prendre de but. La règle du but à l’extérieur favorise les joueurs Serbes.

Avant le match, les 400 ou 500 Belgradois (n’appelons pas ces gens « supporters », ce serait insulter les vrais supporters) ont « pris en otage » la Place de la Victoire et taggué la Porte d’Aquitaine. Puis ils se sont frottés aux CRS qui les ont escortés jusqu’au stade Chaban-Delmas.

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La Porte d’Aquitaine tagguée par les Serbes

Ce match, déjà sous haute tension, n’a pas besoin d’adrénaline en plus.

Les Bordelais et les Serbes entrent sur la pelouse dans une belle ambiance de Coupe d’Europe. On sent qu’elle avait manqué aux supporters Bordelais.

Et les Girondins répondent bien présents ! La première mi-temps est à leur avantage. Ils se procurent une première occasion dès la 1ère minute de jeu, par Maurice-Belay qui s’infiltre bien dans la surface avant d’être stoppé par la défense. Contact qui nous semble irrégulier depuis la tribune, mais l’arbitre anglais, M. Clattenburg ne bronche pas.

Les vagues Marines et Blanches se succèdent. Quelques minutes plus tard, Gouffran place une tête sur un centre de Trémoulinas, mais le gardien adverse est bien placé.

On retrouve Gouffran à la 20ème minute. Il bénéficie du mauvais rebond du ballon sur la tête d’un défenseur Serbe pour le contrôler et placer une belle frappe, qui passe à quelques centimètres du poteau.

Bordeaux continue de pousser, mais les joueurs de l’Étoile Rouge commencent à s’enhardir. Ils pénètrent plusieurs fois dans le camp Bordelais, mais il y a toujours un défenseur pour contrer le ballon ou Carrasso pour sortir l’arrêt qu’il faut.

28ème minute, Maurice-Belay récupère le ballon dans la moitié de terrain Belgradoise et file vers le but. Il faut un excellent arrêt de Bajkovic pour empêcher les locaux d’ouvrir le score.

Le jeu continue à être à l’avantage des Bordelais, qui auront dominé toute la 1ère période.

42ème minute, Bordeaux obtient un corner. Alors que j’annonce à mes voisins de tribune que « celle-là, c’est la bonne », des imbéciles (faute de mot plus fort et non vulgaire) décident de balancer divers objets sur Obraniak. Le capitaine Belgradois, dans un grand moment d’intelligence digne du Prix Nobel de Stupidité, vient lui demander de se dépêcher de tirer le corner. Après quelques secondes de flottement, Ludo peut enfin tirer son corner, mais il n’est pas suffisamment concentré pour le réussir.

La mi-temps approche. Le 1er moment d’injustice aussi. Mladenovic accélère alors que les Girondins reculent. Henrique prend enfin son courage à 2 mains et essaye de dégager le ballon. Mladenovic aussi, le prend à 2 mains. L’arbitre ne dit rien alors que tout le stade l’a vue. L’attaquant Serbe enchaîne avec une superbe frappe qui vient lober Carrasso. 0-1.

Notre Dieu vient de donner de l’espoir aux Serbes. Les joueurs Girondins vont se charger de le piétiner !

Pendant la pause, je glisse à mon pote venu au stade avec moi : « En Coupe d’Europe, chaque fois que je suis venu au stade, Bordeaux a gagné ! » On se rassure comme on peut !

La 2ème période débute. Les Girondins sont surmotivés et veulent à tout prix égaliser le plus rapidement possible. Maurice-Belay déborde côté droit, attire 2 défenseurs, les viole, centre au cordeau pour Gouffran, dont la tête, suffisamment puissante cette fois-ci, vient se loger sous la barre de Bajkovic. 1-1, on joue depuis 5 minutes.

Quelques minutes plus tard, Maurice-Belay sprinte pour empêcher le contre Serbe. Il tacle le porteur de balle adverse qui pousse son ballon à ce moment précis. Nico prend un carton jaune. Son deuxième après celui reçu pour contestation en 1ère période. Carton rouge pour le milieu Bordelais, le FCGB va finir à 10. Au passage, s’il y a « con » dans contestation, c’est parce que prendre un jaune là-dessus, c’est vraiment très très con.

Les Bordelais ne se découragent pas. Ils obtiennent un bon coup franc à 30m des buts. Francis Gillot montre à Frédéric Antonetti ce que signifie « jouer une compétition à fond » en sortant Planus et Henrique pour faire rentrer Plasil et Saivet. Bordeaux joue avec 3 défenseurs : Trémoulinas, Sané qui recule d’un cran, et Mariano.

Obraniak tire le coup franc. N’étant pas gêné par les projectiles Serbes, Ludo dépose le ballon entre Jussiê et Saivet. Le premier est plus prompt à mettre la tête que le second. La balle embrasse le poteau et fait trembler les filets. Le stade explose de joie ! Pour la 1ère fois de la soirée, Bordeaux est qualifié.

On joue la 75ème. Gillot, qui n’avait pas prévu un but aussi rapide, fait sortir le buteur au profit de Florian Marange et repasse à 4 en défense.

2ème moment d’injustice. Sur un débordement Serbe côté gauche, Mariano récupère le ballon et le donne à Yoan Gouffran. L’attaquant Bordelais fait parler sa pointe de vitesse et entame un grand pont sur Jovanovic. Le défenseur ayant bien vu que derrière lui, il y a un Boulevard, sèche Gouffran d’un coup de coude dans la gorge. Les UltraMarines et le stade réclament le rouge, je réclame une corde, mais l’arbitre, adepte de la mauvaise décision ce soir, ne sort qu’un jaune. Gouffran sort sur civière et Bordeaux se retrouve à 9. Comme quoi, jouer comme une petite p*te n’est pas toujours sanctionné.

Gouffran sera ovationné lors de son retour sur le terrain, Jovanovic sera conspué à chaque touche de balle.

Les Serbes poussent, les supporters Girondins, moi le 1er, chantent « Olé ! » à chaque passe réussie par les joueurs au Scapulaire.

La 89ème minute arrive. Un corner inexistant et un cafouillage énorme dans la surface plus tard, les Serbes égalisent. Le banc de touche se lève comme un seul homme et se jette sur le buteur. Certains intellectuels décident de nous mimer des gestes obscènes. On a l’impression qu’ils ont gagné la Coupe du Monde.

Mais le match n’est pas fini. JPP, en cabine de commentateur, déclare qu’un « pénalty et puis c’est bon ! » Obraniak, qui a des oreilles partout, met la pression au défenseur Serbe qui dégage en chandelle. Devant sa télé, Christophe Lamaison applaudit. Obraniak se place entre le gardien et le ballon.

Bajkovic ayant regardé le Best-of de la saison 2011-2012 de Jérémie Janot, plaque l’ancien Lillois. Pénalty. Le stade exulte. Moi beaucoup moins. Gouffran se saisit du ballon, je demande à mon pote d’arrêter de taper sur les panneaux publicitaires. Je ne suis pas rassuré. Des pénalties à Bordeaux, j’en ai vu des réussis, j’en ai aussi vu des ratés.

Mais Yoan ne tremble pas. 1 pas d’élan, un ballon à la droite du gardien et le stade rugit de bonheur ! Ça faisait bien longtemps que le stade n’avait pas communié à ce point avec ses joueurs.

Sur le banc Serbe, en revanche, l’heure est à la déception. Eux qui nous chambraient à 2-2, il y a tout juste 1 minute, sont désormais effondrés. Quelle jouissance de les voir étendus sur la pelouse, terrassé par un joueur qui a failli être décapité !

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Gouffran libère Chaban-Delmas

Lorsque l’arbitre siffle la fin du match, la tension retombe et le stade explose pour la 4ème fois de la soirée !

Pour ma part, je suis passé de la confiance au stress, du rire aux presque larmes, d’une déception naissante à une joie sans limite en l’espace de 25 minutes !

Mais c’est pour revivre ce genre d’émotions que je serai au stade le 20 septembre prochain pour Bordeaux-Bruges !



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