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« L'égalité est l'état, la qualité de deux choses égales ou ayant une caractéristique identique (égalité d'âge de taille ...). Pour l'être humain, l'égalité est le principe qui fait que les hommes doivent être traités de la même manière, avec la même dignité, qu'ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs. »
Sur ce principe, nous sommes tous d’accord, enfin les démocrates le sont, les extrêmes ont toujours des difficultés avec cette définition, la volonté déclarée d’accepter les désirs d’un chef sur son troupeau est loin du système égalitaire.
On s’attend donc au sein de notre République à ce que l’égalité le soit pour tous, sans distinction, or ce principe est une utopie qui brille sur la république, comme le soleil sur le désert du Sahara.
En effet, à l’université par exemple, on est en droit d’espérer de la part des enseignants, la même rigueur pour leurs étudiants, sans distinction de race, de genre, de couleur ou d’origine, mais pour ceux qui ont fait des études universitaires et qui ont été témoins de la réalité sociale au cœur des universités françaises, il est souvent triste de constater que cette égalité n’est pas systématiquement respectée, bien au contraire. Des passe-droits, des relations complices, des affaires de cœur ou tout simplement des inimités font de la micro société universitaire, un miroir de la société publique. Et dans notre pays ou le symptôme des valeurs se met au dessus de tout ce qui doit être fait dans les règles, nous constatons la corruption dans ce domaine, comme dans de nombreux autres. Ainsi, des universitaires sont plus souples avec certains rejetons de confrères qui finissent par devenir enseignants avec des portes qui s’ouvrent comme des boulevards alors que le fils de personne voit toutes ces portes ouvertes pour les autres se fermer pour lui, même s’il est meilleur que le fils de…
Cette pratique sourde, pernicieuse est gardée sous le sceau du secret, l’intégrité de l’université ne doit en aucun cas être mise en doute, et pourtant, ceux qui réussissent ne sont pas forcément les plus compétents, mais certainement les plus arrivistes. Combien d’étudiantes se sont vendues à des barbons pervers pour obtenir le sésame, le titre et la fonction, combien de médiocres prennent-ils la place de plus méritants ? On ne les compte plus. Des exemples, j’en ai de nombreux, mes camarades universitaires de France en ont certainement tout autant dans leur mémoire.
Aujourd’hui, Jean Sarkozy, titulaire d’une simple licence de droit refait parler de lui, le voilà chargé de cours à la Fac de droit (TD), après avoir échoué à l’Epad, le voilà propulsé au cœur de l’université, bien entendu, cette fonction doit être méritée, qui peut contester le choix d’un professeur de choisir parmi ses meilleurs élèves ceux qui feront cours à sa place, mais si l’élève fait cours à la place du maître, c’est que le maître ne l’est plus. Pourtant, si le désir est invoqué, la nomination n’a pas fait l’objet d’un dépôt de dossier auprès de la direction des ressources humaines de l'Upec, de plus, un chargé de TD est en général, titulaire d’une maitrise ou d’un DEA, rarement d’une licence, le fils de l’ancien président de la république doit être un surdoué pour accéder à tel privilège. Les étudiants en Droit de la Fac de Droit de Créteil Paris-Est, ont déjà manifesté leurs doutes quant à cette nomination soudaine, et surtout après les déclarations du professeur Philippe Dupichot qui l’a nommé :
- « J'ai eu Jean Sarkozy en cours au premier semestre à Paris 1 où je donne un cours. C'est un étudiant remarquable [...] Chaque professeur constitue son équipe comme il le peut. On est ravi quand on a des étudiants motivés » http://www.bfmtv.com/politique/jean-sarkozy-prof-droit-fa...
C’est alors que l’on se dit que les centaines d’autres étudiants de la Fac de Droit de Paris Est ne sont pas remarquables et qu’ils ne feront sans doutes pas de bons avocats, mais qu’importe, Jean Sarkozy est là pour sauver l’honneur.
Voilà comment se dessine le destin d’un homme d’influence, ses relations le placent en avant, elles seront plus tard comme une référence de son exceptionnel talent et si le père ne sera plus jamais président, le fils pourra, dans 30 ans prendre sa suite à la tête de la France, et cela, grâce à ce réseau d’influences et d’amis politiques et cela s’appelle dune dynastie.
Je ne me permettrais jamais de prétendre calomnieusement que Jean Sarkozy serait incompétent, le problème ne se trouve pas à cet endroit, mais véritablement au niveau de la sphère d’influence du pouvoir pour un individu et pas pour un autre dans une France qui prône l’égalité et qui l’inscrit dans sa Constitution.
La conclusion est simple, parents d’enfants faisant des études, si vous n’avez pas de relations, ne vous attendez pas à propulser vos enfants sur le devant de la scène politique, économique ou sociale, seules, et nous le voyons bien dans ce cas précis, seules les relations peuvent permettre à certains, le happy few de s’en sortir. Les enfants de Monsieur Hollande auront plus de chance que ceux de votre concierge, c’est une évidence, ceux de tous les ministres de Droite, de Gauche et d’ailleurs, ceux des diplomates, ambassadeurs, les enfants de Bernard Tapie… Tous sont et seront plus avantagés que les autres, les autres, qui devront se contenter des miettes.
En revanche, je reste perplexe concernant cette affaire, un étudiant en licence donnant déjà des cours, c’est un fait rarissime ou en effet, un étudiant d’exception, ce qui ne semble pas être de l’avis de l’amicale des étudiants en Droit de cette faculté qui ont déjà fait des gorges chaudes sur cette nomination discrète sur les réseaux sociaux, nomination qui ne devait vraisemblablement pas être ébruitée, et pour cause.
Enfin, chacun se fera son avis sur la question, sur ce, nous vivons une époque formidiable…
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 24 janvier à 20:53
Beau commentaire, cependant, bon nombre d'étudiant sont en effet chargés de TD et beaucoup n'ont point de parents avocats, ministres ou bien président. De là à critiqué juste et je dis bien juste sur le fait que son papa soit ancien président, est à mon avis un peu petit. Et ce bien qu'il ne soit comme vous le dites, QUE détenteur d'une licence. Soit dit en passant tous les ministres, parlementaires et j'en passe n'ont pas tous eu des parents hauts fonctionnaires ou de professions nobles...