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Au Front de gauche, nous ne nous résignons pas ! #MeetingMetz

Publié le 24 janvier 2013 par Mister Gdec

phtos 2013 066A travers différents exemples, discours et témoignages, nous avons pu constater hier combien en France la gauche qui se bat est vivante et debout. Que ce soit au travers des témoignages de sidérurgistes, dont une délégation s’est rendue hier à Paris pour demander la nationalisation non seulement de Florange mais de l’ensemble de la sidérurgie française, de la prise de parole de représentants de Sanofi, Virgin, ou Mittal, tous ont dénoncé les logiques de recherche de profit maximal visant à enrichir à court terme les actionnaires au détriment des salariés  considérés comme la seule variable d’ajustement possible… phtos 2013 072Des (parfois anciens) salariés qui étaient pour certains présents dans la salle, victimes de multiples plans sociaux et des méandres parfois insupportables de la recherche d ‘emploi, attirés autrefois pendant leur reconversion par les vitrines d’escrocs déguisés en sociétés de formation ou de recrutement avec pignon sur rue, comme l’un d’entre eux, Mic-mousse, grande gueule duweb (et dans la vie) bien sympathique dont j’ai eu le plaisir de faire la connaissance dans le bus, m’en a intimement entrenu… Mais qu’ importe pour les gros industriels et financiers de haut vol que cet intérêt collectif là, cette sauvegarde de l’emploi. Non, ce qui compte, c’est de réaliser des plus-values substantielles… A Virgin par exemple, comme en témoigne très clairement la salariée qui a souhaité intervenir (courageusement) dans ce meeting, alors qu’elle n’était pas syndiquée, on ne s’explique pas autrement le fait à présent notable que la société n’investissait plus depuis belle lurette dans ses magasins, sans souci de suivre la conjecture et l’évolution des modes d’achat, les yeux rivés sur le seul taux de profit et de rémunération des actionnaires. A Sanofi, on a délibérément choisi d’abandonner les secteurs non rentables à court terme comme celui de la recherche, ce qui conduit à sacrifier les unités de Montpellier et de Toulouse, dont provient la salariée qui a bien voulu apporter ses lumières sur le dossier. Ainsi, elle nous appris,  bien que le scénario soit malheureusement trop courant et symptomatique d’une certaine dérive industrialo-financière, que le PDG de Sanofi gagnait 17 000 euros par jour, et que la part consacrée à la rétribution des actionnaires étaient passée en quelques années de 30 à 50%, ce qui est probablement excessif.  Dans le même temps, 4 000 surpressions d’emploi ont eu lieu ces dernières années par plans successifs, et 7 sites ont été fermés depuis 2007 ).

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Et bien sûr, puisque le lieu de ce premier meeting de lancement de cette campagne de lutte contre l’austérité du front de gauche n’a pas été choisie par hasard, mais par fidélité aux promesses envers les ouvriers du site, la sidérurgie a pris une place importante dès l’ouverture de ce meeting, où ceux de Florange ont pris une place prépondérante puisqu’ils nous ont fait part d’entrée des avancées de leur combat. Il se trouve que, hasard du calendrier, certains d’entre eux faisaient partie de la délégation qui s ‘est rendue à Paris le jour même pour plaider leur cause, la sauvegarde des emplois, et la nécessité impérieuse non seulement d’une nationalisation de Florange, mais de l’ensemble de la sidérurgie française qui représente un secteur stratégique incontournable, primordial. Il est donc inconcevable de le laisser se démanteler comme nous autres lorrains pouvons y assister depuis tant et trop d ‘années.
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Et cela alors même, comme l’a très bien expliqué l’intervenant, que des savoirs essentiels, de l’ingénierie dans tous les domaines scientifiques et techniques  ont été accumulés. Doit-on les laisser disparaître sans réagir, comme semble s’y résigner aujourd’hui le gouvernement, alors que le projet Ulcos  été abandonné, et que l’attitude de Mittal ne souffre plus de doutes possibles quant à la moralité de sa stratégie qui consiste à raréfier l’offre pour s’assurer de confortables dividendes à moindre frais? Doit-on accepter que tous les brevets partent à l’étranger et profitent à d’autres, qui n’ont de mobile et de moteur que la cupidité ? C’est la question qui a été posée en filigrane par l’ensemble des intervenants, qui tous se demandent jusqu’à quand on laissera sévir les cupides, les avides de profits à court terme, et les financiers sans scrupules ni considération pour les populations qu’ils vampirisent. Car chacun et chacune se rappelle ici la promesse du candidat Hollande qui résonne aujourd’hui bien amèrement dans les coeurs de ceux qui y ont cru (c’est à dire pas moi) : « Mon adversaire, c’est le monde de la Finance« .

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9 mois après, le bébé est mort né : aucune des occasions de prouver cette déclaration d ‘intention n’a été saisie. Ni le TSCG, ratifié en dépit, ni la loi de séparation des activités des banques, ni surtout l’accord emploi qui se fait dans le dos des salariés. Preuve en est par la formule de Clémentine Autain qui pouvait amèrement dire sur l’estrade que le lendemain de cet accord la représentante du MEDEF, Laurence Parisot, dans les médias, » avait la banane« . Et pour cause ! Comme elle l’a souligné, voilà un accord qui a multiplié les oxymores. Ainsi, « le CDI intermittent »… Mais  cela n’est-il pas la conséquence d’un rapport de force défavorable aux salariés dans notre pays, où seulement trois syndicats représentant à peine 30 % des votes aux élections prud’hommales ont signé un accord en connivence avec le MEDEF avec l’appui du gouvernement, alors qu’il est de toute évidence si néfaste pour la défense des droits des salariés, et déguise la précarité généralisée en avancée moderne sous le vocable  qui se veut moderne,  mais n’est qu’un attrape nigauds, de flexisécurité, l’autre nom du cynisme patronal sur lequel s’appuie le gouvernement d’obédience libérale ?
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Le mal est fait depuis que Sarkozy a institué les accords compétitivité emploi, derrière lesquels se réfugie Renault pour asseoir aujourd’hui son ignoble chantage, rassuré par le fait que le Ministre de la très sainte productivité a estimé que la ligne rouge n’était pas franchie. La belle blague… Qui y croit ? Comme l’a dit Pierre Laurent, quand la circulation bloque, quelque part, si l’on veut être efficace, on double par la gauche…
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Car pour reprendre la formule de Clémentine Autain, notre président a commis la performance, alors qu’il ne nous avait pourtant pas promis grand chose, de quand même nous décevoir... C’est pourquoi l’annonce pendant ce meeting par Pierre Laurent de l’obtention de la création d ‘une commission d ‘enquête sur « la situation de la sidérurgie française et européenne dans la crise économique et financière et les conditions de sa sauvegarde et de son développement » est une bonne nouvelle, et une petite illustration bien que modeste mais néanmoins  constructive des avancées de notre combat quotidien, cette fois au travers de nos députés. Un droit dont nous comptons bien faire bon usage… Pour reprendre le mot d’ordre de cette soirée : nous ne renonçons à rien, nous ne nous résignons pas…

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On lâche rien ! 

NB. Pour ceux qui le souhaitent, je publierai l’ensemble des photos de ce meeting sur mon compte facebook dès que possible. Les interventions ont en effet été nombreuses, de Mélenchon aux syndicalistes de Florange, de Myriam Martin à Christian Picquet, de Clémentine Autain à Pierre Laurent, et tant d’autres… impossible de les caser tous ici ! En outre, pour le détail des interventions de chacun, je vous mets ici le lien dès que la vidéo est disponible en ligne. Merci pour votre compréhension. La rédaction (c’est à dire moi tout seul à mes heures perdues… Pas pour tout le monde, j’espère !).

Pour aller plus loin…


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