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COUTURE - 24 janvier 2013 (fin)

Publié le 24 janvier 2013 par Fabricegil @thenewreporter

Les présentations s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Avant le début de son défilé, le couturier Zuhair Murad, petit protégé d’Elie Saab, se cachait dans un recoin de la salle, inspectant les rangs des invités et commentant pour quelques assistants l’arrivée du beau linge : quelques actrices, dont Mélanie Doutey enveloppée d’une charmante robe à pois noir et blanc ou Cyrielle claire dont la beauté, avouons-le, reste encore entière. Sur le podium, les mannequins portaient de l’or, de l’or… et encore de l’or – non ! il y eut une touche de ciel, dont la couleur a retenu toute mon attention. Vous l’aurez compris, chez Zuhair Murad, on parle de Golden Age (thème de la collection), de la réminiscence d’un faste traversé de spiritualité : que c’est beau. Devant tant de combi-pantalons ou de robes du soir en dentelles et soies, entièrement couvertes de sequins, les clientes outrageusement parfumées, en grande partie libanaises, applaudirent à tout rompre. Mais dans mon coin, je restai impassible, installé placidement entre les épaisses colonnes du salon impérial de l’hôtel Westin, feu Intercontinental…
COUTURE - 24 janvier 2013 (fin)Pour lui, être présent dans le calendrier officiel de la Couture n’est pas un signe de reconnaissance mais "plutôt d’excellence". Hervé L. Leroux reste fidèle à lui-même. Âgé de 55 ans, il a présenté, cet après-midi, sa première collection de haute-couture. Une charmante et bonne nouvelle pour ce créateur ô combien célèbre des années 1990. Autodidacte, il fut d’abord coiffeur, puis chapelier. En 1981, il rencontre Karl Lagerfeld qui n’a pas encore bâti sa légende, avec lequel il travaille chez Fendi puis Chanel. En 1985, il créé sa propre signature Hervé Léger, un nom indissociable des extraordinaires robes à bandes qu’il invente pour donner aux femmes un corps de rêve.Un différend avec son investisseur l’oblige à perdre le contrôle de sa société, puis dans une dangereuse foulée, l’usage commercial de son nom. Une blessure encore mal cicatrisée, à ce jour.Hervé Léger devient alors, en 2000, Hervé L. Leroux, autre nom trouvé par son ami Karl. Le couturier se replonge vivement dans le travail même si de nombreuses clientes le suivent depuis toujours.Ses robes ? Plus de bandes mais des drapés !Ses propositions sensuelles et féminines, d’une souplesse inouïe sont clairement destinées à être vu sur les Red Carpet du monde entier. En attendant d’habiller de pulpeuses célébrités, c’est Sabine Azéma qui honore de sa présence le modeste Monsieur, présentant ses robes sur bustes de mannequin, dans son atelier sis 40, rue de Seine Paris 6ème .Leroux – Léger peu importe… Le grand Hervé est de retour.
Quatre jours, déjà, et la folle semaine de la Couture s’achève sur quelques présentations joaillières. Pour la plupart d’entre nous, le terme Couture évoque une image d’Epinal, de créations vaporeuses, toutes rebrodées de perles et de brillants, au point d’éclipser la femme qui les porte. Mais la nouvelle génération couture travaille avec acharnement sur l'élaboration de vêtements issus d'un laboratoire en fusion, dont les imaginations acérés revendiquent le devoir d’user de technologies de pointe, mais aussi de matériaux qui, a priori, sont plus faciles à trouver dans un entrepôt de construction que dans un salon d’essayage !Certes, réconcilier ces images n’est pas chose facile. Comprendre que plus qu’un spectacle, il subsiste désormais un espace certain pour des pièces artistiques tout droit inspirés de réflexions philosophiques confortent, toutefois, que la Couture est en pleine mutation. Une lente métamorphose  opérante, qui repose désormais sur un discours, une histoire, une considération intellectuelle ou une vision futuriste et clairvoyante du monde… loin d’un défilé de robes, belles soient-elles, stériles d'éloquences.Fabrice Gil

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