Test : iMac 21,5 pouces Fusion Drive

Publié le 25 janvier 2013 par Repostit @S2PMag

Arrivé après les fêtes de fin d’année, l’iMac cuvée 2012 à débarqué à la rédaction pour un test. Cette évolution de l’ordinateur de bureau iconique d’Apple le dote de nouveautés intéressantes, tandis qu’il met au placard certaines technologies considérées comme désuètes, sans oublier au passage de voir ses tarifs prendre l’ascenseur…

Un superbe design, qui n’a malheureusement plus rien de fonctionnel

On se souvient de la présentation de cet iMac lors du dernier Keynote, montré de 3/4 de profil, afin de mettre en avant sa finesse extrême, avant de dérouler l’autre grande nouveauté, le système Fusion Drive, solution de cache miracle par le biais d’un SSD, permettant de booster sérieusement les performances du tout en un de bureau. Marketing, quand tu nous tiens…

La réalité, lors de la réception de notre modèle de test 21 pouces, est un peu différente. Forcément, la mise en scène n’est pas tout à fait la même. Cependant, la première constatation tiens à une perte de poids singulière, puisque le nouveau modèle passe de 9,3 à 5,7 kg. L’autre constat est bien évidemment le profil de cet iMac, d’une finesse inégalée jusqu’ici. Ou plutôt, donnant une illusion de finesse, puisqu’à la jonction de la machine avec son pied, l’épaisseur réelle de son châssis tout alu est quasiment identique à celle du précédent modèle. Cette nouvelle construction pyramidale, qui n’est pas sans rappeler celle rencontrée sur les smartphones, est sans doute flatteuse de prime abord, mais laisse très vite transparaître un choix qui se fait fi des compromis, sous le dictat d’un design qui n’a plus grand-chose de fonctionnel.

Exit le superdrive, et pour ce qui en est de l’accessibilité au slot SD, il faut désormais passer à l’arrière de la machine pour décharger ses photos. Très pratique! C’est aussi à l’arrière que l’on retrouve la connectique habituelle, tout comme sur la génération précédente. Sauf que Apple a trouvé bon de remplacer le Firewire 800 par un second Thunderbolt. Vous savez, la norme qui permet des transferts hyper-rapides, dont les périphériques, en plus d’être hors de prix, se comptent sur les doigts d’une main tant la norme peine encore à se démocratiser. Heureusement, les ports USB 3 sont bien présents, et on pourra voire le verre à moitié plein en se disant que plus personne n’utilise de support optique et faire preuve de la même mauvaise foi en arguant que comme le nouvel iMac est bien plus léger, il est facile de le faire pivoter pour accéder à son dos, et au passage, se souvenir de sa finesse, invisible argument si on sied face à lui. Heureusement, une amélioration notable réside dans son écran, puisque sa dalle, toujours brillante, est très nettement moins sujette aux reflets. Toujours livré avec son clavier Bluetooth amputé du pavé numérique et de la souris « maison » tactile, le voilà prêt a passer par la case test…

FusionDrive, le boost à prix fort

Au démarrage déjà, on sent bien que l’iMac 21 pouces est véloce. En passant par le menu « A propos de ce Mac », on découvre qu’Apple nous a livré un modèle 21 pouces très musclé. CPU core i7 à 3,1 Ghz, 16 Go de Ram DDR3, des options donc, tandis que l’on retrouve une carte graphique mobile Nvidia Gforce GT650 M, avec ses 512 Mo de RAM dédiés. Inutile, comme d’habitude de s’attendre à une vraie carte graphique, de toute manière la construction de l’iMac tient plus du portable que de celle d’une tour, forcément. Mais ce qui nous intéresse dans ce nouveau modèle réside dans le SSD de 128Go qu’Apple fait fonctionner en tandem avec un disque dur de 1To. Si on connait depuis longtemps des systèmes de mise en cache sur les disques hybrides, comme le Momentus, la solution d’Apple semble des plus intéressante, vu la taille du SSD, qui fait tout de même 128Go, une taille record pour un cache. Son fonctionnement est transparent, et le système déplace automatiquement les données et applications les plus utilisées vers le SSD, aux temps d’accès forcément bien plus courts que le disque dur. En parlant du disque dur, là encore, on s’étonne de voir qu’Apple ne choisisse même pas un modèle doté d’une vitesse de rotation supérieure à 5400 tours pour le combiner au SSD. Mais peut-être est-ce pour réduire le bruit, puisque cet iMac est incroyablement silencieux. Par contre, ne comptez pas sur une hypothétique sécurité supplémentaire pour vos données, à l’image de ce qui peut s’obtenir par mirroring RAID. Avec le tandem SSD/HDD Fusion Drive, si un des deux disques tombe en panne, c’est l’ensemble qui devient défaillant…

A l’usage, dans le benchs, le système FusionDrive fonctionne très bien. Les débits de lecture et d’écriture sont proches des SSD, et même si on note une différence de l’ordre de 15 à 20 % inférieure en chiffres purs, l’illusion d’utiliser un unique SSD avec un grand espace de stockage est bien là. La manipulation de fichiers, l’ouverture de programmes, tout se déroule à la vitesse de l’éclair. Tout cela serait parfait, si le tarif très « Apple », de ce qui n’est, finalement, que l’ajout d’un SSD de 128Go doublé d’une solution logicielle, n’était pas aussi salé. L’option est facturée CHF 275.-, autrement dit 3x le prix d’un SSD de cette capacité. Ou alors, il faut se contenter du disque dur de 1To, qui tourne, lui, à 5400 tours. Soit des débits qui nous ramènent dans un lointain passé.

Pour le reste, forcément, avec l’option du Core i7 moulinant à 3,1Ghz, les benchs de calcul sont au top, d’autant que le modèle livré l’était avec 16Go de RAM. Soit le maximum. Et encore une fois, on revient sur terre en comprenant que pour disposer de cette quantité confortable de mémoire vive, il faut débourser CHF 220.- de plus, puisque la version de base inclut 8Go de RAM. Et attention, inutile de penser en acheter pour en rajouter pour 3 francs six sous en profitant des prix dérisoires de la mémoire vive, puisqu’aucun accès, contrairement à la version 27 pouces du nouvel iMac, ne permet de lui adjoindre quoi que ce soit. Quant à la carte graphique, en intégrant un GPU d’ordinateur portable dans un desktop, inutile de s’attendre à des miracles. Si cela s’avère amplement suffisant pour iMovie et consorts, ne comptez pas booter sur Windows pour jouer à Crysis 3, vous risqueriez d’être déçus du framerate, à moins de sacrifier certaines options de rendu visuel…

Le Mac, noyé dans la philosophie des iDevices?

Un bien bel objet que cet iMac 21 pouces, qui a juste oublié l’essentiel. A une époque, pas si lointaine, on disait qu’un design était bon lorsque la fonctionnalité du produit parvenait à en dicter les lignes sans ne rien y sacrifier. Ce qui n’est plus le cas ici, avec un design qui semble surtout dicté par un impératif marketing qui se fout de se retrouver avec un produit qui perd son côté user friendly et ouvert. On a plutôt l’impression que cet iMac est conçu comme un iPad. Sans évolution possible, un simple objet de consommation, déjà prêt à être jeté pour faire place au prochain modèle. Heureusement, le Mac a encore pour lui Mac OSX. Mais pour combien de temps? Parce que pour opter pour une machine comme celle-ci, à moins d’être tombé sous le charme et d’être prêt à claquer ce que raisonnablement les survivants de la classe moyenne sont plutôt prêts à dépenser dans leurs vacances d’été ou dans le budget d’une automobile d’occasion, il faut vraiment aimer OS X…

Prix indicatif, modèle de test : iMac 21 pouces, Core i7 à 3,1 Ghz, 16Go de RAM, Nvidia GeForce GT650 M 512Mo, Fusion Drive 1To (128Go SSD+1ToHDD à 5400 t/min) : CHF 2413.99

Autres configurations et caractéristiques techniques: Apple Store

Eric Rivera