Vous avez sûrement entendu parler de Génération Identitaire -
émanation du Bloc identitaire, mouvement d'extrême droite - à minima pour ses opérations à visées médiatiques comme les
« apéros saucisson pinard », les réveils d'un quartier de Bordeaux au son du muezzin ou encore, en octobre dernier, en occupant le chantier de la mosquée de Poitiers pour protester
contre « l'islamisation de la France » ! Et bien voilà que ces activistes d'extrême droite mettent désormais en place de nouvelles maraudes discriminatoires.
L'occupation du chantier de la mosquée de Poitiers a donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire et à la mise en examen de quatre militants âgés de 23 à 26 ans. Motifs ? « Provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, par des discours proférés dans un lieu ou réunion publics et par des placards ou affiches exposées au regard du public ».
Harlem Désir avait alors demandé au nom du PCF « la dissolution de ce groupuscule fanatique dont les agissements violents sont une menace pour l'ordre public, la sécurité des personnes et pour la cohésion républicaine ». Il avait dénoncé un « acte de haine commis par des fanatiques violents ». Demande relayée par le MRAP, le PCF, le Front de Gauche, le Rassemblement des Musulmans de France, EELV, la Licra et une partie de la Droite.
Ce groupe - qui ne doute décidément de rien - a déposé plainte à son tour pour « injure » contre Harlem Désir, au motif que cette qualification « est clairement injurieuse et porte atteinte à son honneur et à sa considération ».
Le 22 janvier dernier, après une première maraude l'avant-veille, Génération Solidaire a rappelé devant les médias le fait divers d’octobre dernier qui motive cette nouvelle action : « Monsieur Bernard » SDF et ancien légionnaire de 59 ans, mourrait dans l’indifférence totale sur un trottoir du XVIIe arrondissement de Paris. Génération Identitaire – Paris lui avait alors rendu un hommage et la volonté de venir en aide aux français sans abris avait grandi en aboutissant au projet de Génération Solidaire ».
Aucun des poncifs du FN n'a été oublié par le groupuscule qui a notemment affirmé « que la France a toujours privilégié les logements pour les immigrés clandestins en oubliant trop souvent d’aider les français à la rue d’abord, sous prétexte qu’il n’y a « plus de place » ; « que l’Etat est responsable de la situation puisque c’est lui qui préfère favoriser l’immigration clandestine en laissant les nôtres crever dans la rue mais les Identitaires préfèrent quant à eux choisir « les nôtres avant les autres » !
Après cette conférence de presse, Génération Solidaire est allé à la rencontre de sans abris, distribuant à 5 d'entre eux (NDLR : seulement ?) couvertures, biscuits et soupe (NDLR : au cochon ?).
SOS Racisme qui rétorque en demandant jeudi au préfet du Rhône d'interdire les maraudes de ce mouvement d'extrême droite qui ont pour objectif de distribuer de la soupe et des couvertures aux sans-abris « Français de souche » à Lyon ! « Sous couvert d'un but humanitaire », s'insurge SOS Racisme dans un communiqué, « cette action vise essentiellement à répandre leur idéologie et à sensibiliser le grand public à leur cause » et « aura, de nouveau, pour conséquence de stigmatiser une partie de la population française ».
Pour l'association, « le critère choisi est pour le moins discriminatoire puisque les Identitaires seront amenés à faire des distinctions physiques entre les personnes dans le besoin, en se basant uniquement sur leurs origines ou leurs nationalités réelles ou supposées », ce qui relève du « délit de faciès » et de la « discrimination ».
« En tant qu'association luttant contre le racisme et les discriminations, nous ne resterons pas sans réaction si cette action qui se tient dans l'agglomération lyonnaise depuis le 20 janvier devait perdurer », assure SOS Racisme.
Un porte-parole de Génération identitaire, Damien Rieu, a assuré qu'à travers cette opération lancée dans toute la France, son association entendait aider tout le monde : « On ne va pas faire demi-tour (face à un sans-abri, ndlr), mais il y aura cette préférence ».