Magazine Politique
Avant d'aller manifester ce dimanche pour l'égalité des droits civils, je suis allé cette semaine à la dernière représentation d'un drame lyrique à l'Opéra Comique. Une place achetée de longue date pour "David et Jonathas", simili-opéra de Marc-Antoine Charpentier. Il y a eu des montagnes d'exégèses sur cette histoire biblique de l'amour entre le prince et le berger et son éventuel caractère purement spirituel. Le parti pris de mise en scène pour la représentation, créée à Aix-en-Provence et donnée cette semaine ne laissait guère de doute sur la nature charnelle de l'amour entre les deux hommes. Et même si la force de certaines scènes et dialogues étaient atténuée par le fait que le rôle de Jonathas (Jonathan) était confié à une jeune femme, il était réconfortant, amusant ou ironique de voir une salle applaudir les tourments d'un amour masculin contrarié, même si cet aspect est finalement anecdotique par rapport aux autres propos de l'œuvre. Le contexte homophobe de ces dernières semaines et son assortiment d'imprécations religieuses paraissaient bien rance ce soir-là.