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Le prix de la métamorphose

Publié le 26 janvier 2013 par Alex75

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Comme l’analysait le truculent Eric Zemmour, dans sa récente chronique matinale sur RTL, il est vrai qu’encore récemment, nous décrivions un François Hollande agaçant, plus qu’apaisant, et disons-le aux abois, dans les cordes. Apparemment, le président a repris des couleurs, le voilà négociateur, chef de la gauche sur le mariage homosexuel, chef de guerre au Mali. Les communicants de l’Elysée s’activent, se trémoussent. Enfin, Flamby aurait tourné président. Il a fait des choix. Il est vrai, qu’en une semaine, il a eu son accord, sa manif’, sa guerre. Mais le prix de la transmutation de plomb en or est élevé. La réalité rattrape l’illusionniste.

Ainsi, il consacre dans le droit du travail, cette flexibilité que la gauche vouait aux gémonies de l’ultralibéralisme depuis trente ans. Il ressuscite dans les sables du Sahel, cette Fançafrique, qu’il dénonçait lui-même avec véhémence, il y a encore quelques semaines, déclarant la guerre sans débat au parlement, comme un vulgaire gaulliste, et sans soutien de nos voisins. Enfin, il met dans la rue près d’un million de personnes pour une réforme sociétale, qui  n’est pas réellement son genre, alors qu’il avait promis de pacifier le pays. Il est contraint de passer en force, alors qu’il s’était fait le chantre de la négociation. Au passage, il se met à dos une France provinciale de culture catholique, d’où il vient, qui ne lui était nullement hostile, tant elle avait été excédée par l’ostentation de nouveau riche de son prédécesseur. Mais il doit donner des gages, à une gauche radicale, qui le déteste, le méprise, justement en raison de ses choix économiques et accessoirement géo-stratégiques.

Alors ses contradictions le rattrapent. Il essaye désespérément d’y échapper. Il lance quelques rideaux de fumée. Ainsi, Michel Sapin insiste sur les petites sucreries sociales concédées à la CFDT. Fabius, Le Drihan répètent à satiété, que nous faisons la guerre à des terroristes, à des criminels. Ils ne peuvent avouer, bien-sûr, que nous combattons les frères de ceux que nous soutenons en Syrie, tous financés par le Qatar, grand ami de la France. En lançant nos troupes d’élite contre des bandes de « terroristes », qu’il prend pour des bandits de grands chemins, François Hollande n’a pas compris qu’il déclarait en fait la guerre au Salafisme, c’est-à-dire l’Islam qui domine tout le Sahel. Même si comparaison n’est pas raison, suivant l’analyse du journaliste Thierry Desjardins, il faut bien dire que le Mali ressemble étrangement à l’Afghanistan.  Du désert et des montagnes à perte de vue dans lesquels une armée venue d’ailleurs a bien peu de chance de s’y retrouver. Dans un pays épouvantablement pauvre, une mosaïque inextricable de tribus et d’ethnies aux langues et aux cultures différentes qui se sont toujours affrontées.

Enfumages, dissimulations ne disparaissent pas en quelques jours. C’est qu’Hollande joue gros. C’est que le chômage ne baisse pas, en dépit des cadeaux faits aux entreprises, que l’armée française s’enlise au Mali, comme les Américains en Afghanistan, que les manifestations massives se succèdent contre le mariage homo… « Et Hollande sera alors lacéré par la droite, et piétiné par la gauche. Comme crucifié »…

   J. D.


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