C'est une équipe de l'Université Paris Descartes de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et de l'Université de Guangzhou (Chine) qui ouvre cette nouvelle voie de développement d'un vaccin contre le sida. Les conclusions de leurs recherches montrant que la suppression de l'activation des lymphocytes CD4 infectés par le VIS chez le macaque empêche la réplication du virus, viennent d'être publiées dans l'édition de décembre de la revue Cell Reports.
L'équipe de chercheurs dirigée par Jean-Marie Andrieu, professeur à l'Université Paris Descartes confirme avec ces recherches, que l'activation du lymphocyte CD4, cible du VIH chez l'homme et du virus de l'immunodéficience simienne (VIS) chez le macaque, est nécessaire à la réplication initiale du rétrovirus, puis à sa dissémination dans l'organisme. Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs ont développé un vaccin oral comportant le VIS inactivé ne générant ni anticorps ni lymphocytes cytotoxiques mais générant une population de lymphocytes CD8 dit régulateurs qui vont supprimer l'activation des lymphocytes CD4 infectés par le VIS. Les chercheurs constatent qu'en supprimant ainsi l'activation des lymphocytes CD4, ils interrompent le cycle de réplication du virus VIS dans le lymphocyte CD4, protégeant ainsi les macaques de l'infection. 15 des 16 macaques vaccinés ont été totalement protégés.
Un résultat applicable au VIH ? Comme le VIS, le VIH requiert l'activation du lymphocyte CD4 pour s'y multiplier. Les scientifiques espèrent que ce prototype de vaccin oral pour le macaque soit adaptable à l'homme et pouvoir faire des essais sur le vaccin, en prévention comme en traitement de l'infection à VIH.
Source: Communiqué IRD et Cell Reports 20 December 2012 doi:10.1016/j.celrep.2012.11.016 Induction of CD8+ Regulatory T Cells Protects Macaques against SIV Challenge (Visuel SIV)