
La Française Clarisse Doussot colle au plus près : des UV au rayonnement de néon commercial, agressif même sur une toile sans relief, notre propre rétine qui grésille. Un zoom sur une aire de peau, à la fois clinique et sensuel. D’ailleurs l’œil hésite – faut-il admirer les courbes ou déceler les prémisses d’un mélanome ? Transpercer ou caresser ? Est-ce une image de plaisir ou de souffrance ? Un comportement salubre – l’apparence raisonnée – ou déviant – la beauté érigée en culte ? Une beauté en souffrance et la souffrance en beauté.

L’Orient, lui, se place à distance : deux interrogations, deux efforts de distanciation – physique, esthétique et thématique : avec le Roumain Serban Savu, sorte de nouvel Edward Hopper dont la mélancolie frappe et contraste avec la béatitude des critiques consuméristes, dépeint le prosaïque, l’isolement. Ou encore, autour de la frêle et étrange beauté des figur(in)es de Wing Dawnen, la matière urbaine qui envahit les visuels comme une jungle. Les décors semblent faits de carton pâte, les silhouettes réelles posées dessus. Qui bénéficie de la prééminence, du surcroît de réalité : l’urbain ou l’humain ? Quelle influence de l’urbain hyper moderne sur le réel et sur les relations ?
Et si, au final, s’attaquer au prosaïque était beaucoup plus subversif qu’attaquer les icônes ? En matière de questionnement individualiste, l’art peut être nécessaire, voire vital.