Et voila un nouveau dossier ChezMat! Après Dune, je reste dans le domaine de la SF mais cette fois-ci à la télé! Je vais donc vous parler de la série Battlestar Galactica. En effet, impressionné par les qualités du remake diffusé à partir de 2003, je me suis dit qu’il fallait que je regarde la série originelle (qui date de 1978) que j’ai déjà vu partiellement à l’époque de la diffusion sur TF1 dans les années 80! J’étais parti pour faire un gros dossier regroupant la série de 1978, le remake de 2003, le préquel Caprica et les musiques. Mais je crains que cela ne soit par trop indigeste, je vais donc scinder ce dossier en plusieurs articles. 2013 sera donc l’année Battlestar Galactica sur ChezMat! Commençons donc par le commencement avec la série originelle…
Battlestar Galactica : Les origines
Comme je le disais, la série date de 1978, et elle commence à être sérieusement datée! Elle fait suite au succès de Star Wars un an avant (1977). Vu de 2013, 35 ans après, les effets spéciaux ont un pris un sacré coup de vieux! Si les maquettes de vaisseaux tiennent encore la route malgré leur aspect vieillot, ce sont les autres effets qui font vraiment mal aux yeux! Les écrans de navigation monochrome avec trois lignes de texte, les ordinateurs de tout poil, les décors en studio en carton, les bruitages à coté de la plaque, j’en passe et des meilleurs! Ah si, j’oublie la traduction française qui fait marrer! Le Galactica est une « astro-base »! Autant vous dire que sans la deuxième série diffusée en 2003, je n’aurais sûrement jamais lancé ce « paléo-visionnage »!!
Comme un air de Star Wars
Revenons à l’histoire pour ceux qui ne la connaissent pas! La race humaine a migré dans l’espace depuis la planète mère de Kobol et 12 colonies ont été fondées. Mais après une longue ère de paix et de prospérité, les Cylons, une race cybernétique attaque les 12 colonies et cherche à détruire l’humanité! Mais alors qu’une trêve se profile, le conseil des douze (qui dirige les 12 colonies) se rend compte qu’il s’est fait duper par les Cylons! Alors que les humains pensent signer la paix, les robots détruisent les 12 colonies laissées sans défense. Le commandant Adama (Lorne Greene), le capitaine du croiseur « Battlestar Galactica » comprends la traîtrise des Cylons mais trop tard! Il ne pourra sauver les colonies, mais parviendra à s’enfuir accompagné des vaisseaux civils qui ont survécus au massacre. Tout au long de la série, il incarnera le patriarche « bienveillant » sur lequel tout le monde s’appuie.
On découvrira plus tard que c’est le fourbe comte Baltard (John Colicos) qui a aidé à ourdir cette traîtrise envers l’humanité! Son but, diriger sa propre colonie. Mais visiblement, le commandeur suprême des Cylons ne l’entend pas de cette oreille et revient sur sa « parole ». Voila donc le veule Baltard contraint d’aider les Cylons à capturer la poignée d’humains encadrée par le Battlestar Galactica pour sauver sa misérable existence!
Voila la série lancée, calquée en grande partie sur l’exode de la bible et également sur l’odyssée d’Homère. Car le commandant Adama ne fuit pas simplement. Non, il a une idée en tête, retrouver la trace de la mythique treizième colonie qui se serait installé sur la planète terre. Si pour beaucoup, cela n’est qu’un mythe, Adama se raccroche à cette idée. Et leur périple lui donnera raison puiqu’ils découvriront la planète Kobol, le berceau perdu de leur civilisation. L’occasion d’explorer la planète qui ressemble trait pour trait à l’Égypte ancienne. On y verra ainsi le plateau de Gizeh (avec le sphinx et les pyramides) et le temple de Karnak à Louxor (enfin une magnifique réplique version studio avec quelques plans larges avec des images du vrai temple)! Voila qui explique pourquoi le casque des pilotes ressemble furieusement au masque funéraire de Toutankhamon :
L’exode va se poursuivre en passant de planète en planète à la façon d’Ulysse. Mais le ton n’est pas vraiment réaliste! On est plus proche de l’ambiance de « la croisière s’amuse » (qui date d’ailleurs de la même époque puisque le premier épisode date de 1977). Ainsi, par exemple, le Battlestar qui est énorme, ne contient qu’une poignée de pilote de Vipers! Idem pour les vaisseaux mères Cylons qui lancent une attaque de masse avec 20 ou 30 chasseurs! Sans doute une contrainte liée aux effets spéciaux! Mais pas très réaliste!
La trame suit donc un schéma classique, à l’instar d’un Star Trek (qui date lui des années 60), chaque épisode (ou presque) est l’occasion de découvrir une nouvelle planète et une « civilisation » différente. Cela permet de prendre le temps de découvrir les personnages. On a les enfants du commandant Adam : le capitaine Apollo (Richard Hatch que l’on verra peu en dehors de cette série), le lieutenant Athena (Maren Jensen). Cette dernière courtise activement le lieutenant Starbuck (Dirk Benedict, le futur « futé » de la série culte, « l’agence tous risques »), un pilote de Viper casse-cou et dragueur invétéré au demeurant! Mais comme il est copain comme cochon avec Apollo, il peut se permettre de désobéir aux ordres sans trop de conséquences! Ah, c’est beau la rigueur militaire! Pour en terminer sur les militaires, on a un troisième lieutenant, le lieutenant Boomer (Herb Jefferson Jr.) et le second du commandant, le colonel Tigh (Terry Carter).
Passons maintenant aux civils à bord du Galactica (pas très logique pour un navire de guerre!). On a la blonde Cassiopée (Laurette Spang) qui fait son numéro de charme à Starbuck qui ne sait pas dire non à une jolie fille, quitte à se mettre régulièrement dans le pétrin vis à vis d’Athéna. Il y a également la brune Serina (Jayne Seymour, la future docteur Quinn), qui va épouser Apollo, et son fils Boxey (Noah Hathaway). Ce dernier est toujours accompagné d’un espèce de chien robot particulièrement ridicule et ennervant! Petite parenthèse, mais j’ai trouvé que Jane seymour était une très jolie femme (elle a 27 ans à l’époque), une présence et un charme fou! Mais je m’égare!!
Revenons à nos Cylons! Les centurions sont à hurler de rire avec leur look préhistorique! En plus l’effet « brillant » ajouté les rend encore plus « bling-bling » et ridicules! Et je ne parle pas de la petite lumière rouge oscillante (avec le petit bruitage qui va avec) qui leur sert « d’oeil » (et que d’ailleurs la série K-2000 leur a allégrement piqué)! De la à dire que Kitt est l’ancêtre des Cylons, il n’y a qu’un pas que je pourrais presque franchir vu que Glen A. Larson est producteur des deux séries et que Edward Mulhare joue dans les deux séries (Devon Miles dans K2000) . Il existe des versions plus évoluées de cylons (et tout aussi ridicules) à l’instar de Lucifer.
Leur route va leur faire croiser un grand nombre de planètes habitées. Ils visiteront une planète peuplée de clones sous le joug des Cylons, une autre ou Starbuck va mettre en déroute une division de Cylons avec une armée d’enfants! Il vont également croiser la route d’un autre groupe de survivants à bord du Pegasus dirigé par le légendaire commandant Cain (Lloyd Bridges, que l’on verra quelques années plus tard dans les films « y a t-il un pilote.. »). Ils vont croiser sur leur route le mystérieux comte Ibliss (Patrick Macnee, l’inoubliable « John Steed » de la mythique série « Chapeau melon et bottes de cuirs »). Il prétend venir aider l’humanité en péril et semble posséder des pouvoirs (au moins la télékinésie dont il fait démonstration, il semble lire également dans les pensées). Mais il n’est disposé à accorder son aide que si on lui accorde les pleins pouvoirs (autrement dit si Adama lui laisse sa place!). Seules les mystérieuses lumières apparues en même temps que lui semblent lui faire peur!
Mais grâce à l’intervention des pairs d’Ibliss, le danger sera écarté et la flotte sera orientée sur le bon chemin vers la terre. Mais visiblement, cette planète n’est pas la treizième colonie tant espérée. Sa technologie est sur pas mal de point inférieure à celle de la flotte et deux clans (Est / Ouest) sont en guerre depuis très longtemps (on sent que la guerre froide fait son retour depuis quelque temps!!). C’est finalement l’intervention du Galactica qui viendra mettre un terme à cet affrontement. La flotte doit donc continuer son chemin dans l’espace.. Mais les cylons ne sont jamais très loin, il ne faut pas les oublier..
Les Costumes
Un gros effort a été fourni également sur les costumes qui sont assez nombreux et réussis. La série a justement été récompensée en 1979 par un Emmy Award dans la catégorie « Meilleurs costumes ». Je trouve d’ailleurs qu’ils n’ont pas si mal vieillis, toute proportion gardée! Chaque élément à bord du Galactica à l’uniforme qui correspond à sa fonction. L’uniforme bleu pour les officiers, l’uniforme marron pour les pilotes :
Le médecin et le magistrat ont eux aussi droit à leur uniforme :
On a également des costumes « spécifiques » pour certains épisodes, comme la version « cuir » ou la version « il fait froid »!
La version sportive avec le « trial », un sport qui a un petit air de Rollerball (1975) mais en un peu plus « light », ou la version tout en blanc (j’suis mort?) :
Les terriens rencontrés ont également leur propre « look » :
Les costumes des méchants terriens de l’Alliance de l’Est sont moins réussis et manquent clairement d’inspiration :
Les Vaisseaux
Les vaisseaux font parties intégrante de la série, on les voit très souvent. Ils sont suffisamment différents pour que l’on puisse d’un coup d’oeil savoir si on voit un vaisseau humain ou un vaisseau Cylon. Du coté des colonies, on a l’omniprésent « Viper », le chasseur présent à bord du galactica. Son design est une réussite, à la fois proche d’un avion de chasse, et à la fois suffisamment éloigné pour en faire un vaisseau crédible. Son nom n’est pas le fruit du hasard, mais une référence au F-16 Fighting Falcons « Vipers », l’avion de chasse américain.
Le Galactica (et son jumeau le Pegasus) sont des véritables bases volantes. Il y a également des vaisseaux pour le transport qui permettent de faire la navette entre les vaisseaux de la flotte ou de déposer des troupes sur une planète, mais je les trouve carrément moches et « mastocs » :
Les vaisseaux terriens : celui des voyageurs (qui ressemble beaucoup à la navette spatiale de la Nasa) et celui de l’alliance de l’est avec un look très agressif que je trouve très réussis :
Du coté des Cylons, on a le pendant des Vipers avec les raiders (chasseurs, qui sont je trouve plutôt réussis) et les vaisseaux-mères appelés les Basestars :
La technologie
Ou comment se marrer 35 ans après! Vu de nos jours, tout l’attirail technologique semble bien désuet! Que cela soit les appareils médicaux (de simple oscilloscopes, on se croirait en TP de physique!) aux écrans monochromes verts (qui rappelleront des choses aux possesseurs d’Amstrad CPC!!) tout cela est parfaitement daté et obsolète!
Et encore, je vous épargne les bruitages encore plus ridicules qui accompagnent tous ces bidules!! Bref, c’est un des points sur laquelle la série a très mal vieilli, il faut dire qu’entre temps, pas mal de choses ont changés dans notre vie : les ordinateurs, les téléphones portables, j’en passe et des meilleurs!
Fiche technique
Titre original : Battlestar Galactica
Pays d’origine : USA
Diffusé sur : ABC
Nombre et format des épisodes : 1 * 135 min / 20 * 45 min
Début diffusion : Septembre 1978
Site officiel :
Le mot de la fin
Mine de rien, la visualisation de la série est très instructive! Si l’on passe l’aspect parfois désuet ou cheap (j’ai adoré la partie ou Apollo et Starbuck font une sortie dans l’espace et ou si on est un peu attentif, on voit les câbles d’acier qui les maintiennent), on voit toute la « matière » qui a été réutilisée dans la version de 2003. Car si la version de 2003 est considérablement enrichie, une grande partie de la trame de la série originelle est réutilisée. Du coup, la comparaison entre les deux versions rend la visualisation intéressante.
Alors OK, les cylons sont ridicules, leurs voix toutes pourries (on se dit que c’est une bonne idée de leur avoir enlevé la parole dans la version de 2003) et au final ils font plus rire qu’autre chose. OK, la série manque cruellement de réalisme. Mais elle pose les bases d’un remake qui va savoir sublimer tout cela en ajoutant une forte dose de réalisme, un background politique et religieux, qui va donner une des meilleures série de SF jamais réalisée. Rien que ça..
Un regret, malgré tout dans la deuxième partie de la série, les cylons sont finalement peu présents (voir même pratiquement absents). C’est alors la quête de la treizième colonie qui prend le devant de la scène. Comme si les cylons avaient renoncé à leur traque des survivants humains. Un petit manque de cohérence sur le scénario il faut bien l’avouer! Mais il faut être un peu indulgent envers cette « mamie » de la série TV de SF!!
En tout cas, j’ai pris grand plaisir à réaliser ce dossier qui j’espère vous donnera envie de vous (re)mettre à Battlestar Galactica! Rendez-vous pour la partie 2 dans quelques temps (je ne sais pas encore si ce sera pour la série de 2003 ou pour son préquel « Caprica » que je viens d’entamer). J’ai prévu également de vous parler des musiques des séries. Quand je vous disais que 2013 serait l’année BSG, ce n’était pas des paroles en l’air!
A vous la parole!!
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